10 manières de prier quand votre lecture personnelle de la Bible est difficile ou ennuyeuse
Si vous êtes un lecteur assidu du blog, vous savez sans doute que, depuis quelques temps, je tente de compiler des listes de sujets de prières autour d’un thème ou d’un texte précis. Pour quelqu’un comme moi qui lutte pour la régularité dans la prière, ces listes sont d’une grande aide !
Jusqu’ici j’ai proposé les listes suivantes :
- Dix manières de prier à l’arrivée d’un nouvel enfant (c’était de circonstance, me concernant !)
- Dix manières de prier pour les grandes décisions de votre vie
- Dix manières de prier pour votre pasteur
- Quelques conseils pour prier efficacement pendant les vacances (Andreas & Margaret Köstenberger)
- Dix manières de prier pour votre épouse (Jonathan Parnell)
- Dix manières de prier comme Jésus
Cette semaine, je vous propose de prier de manière stratégique pour accompagner votre lecture de la Bible. C’est en effet l’un des domaines de notre piété où nous luttons le plus, particulièrement lorsque nous lisons des passages qui, à nos yeux, sont inintéressants (par ex., les neufs premiers chapitres des Chroniques!?) ou difficiles à comprendre.
Comment donc prier lorsque je sens que ma routine devient difficile à maintenir, ou lorsque j’ai l’impression que je ne retire rien de mes lectures ? Voici un plan de bataille pour nous !
Avant votre étude
(1) Remerciez Dieu pour l’accès à sa Parole. Nous l’oublions, mais c’est bel et bien une grâce. Certes, la Bible est l’ouvrage le plus diffusé dans le monde, mais de nombreux peuples n’y ont pas encore accès, faute de traduction. Au moins 1,5 milliards d’êtres humains ne disposent pas de Bibles complètes dans leur langue maternelle. Si vous lisez l’anglais, consultez cette page. Et soyez donc reconnaissants.
(2) Priez pour que Dieu vous donne soif de comprendre sa Parole. J’ai découvert dans ma propre vie des cycles de désintérêt pour la Parole de Dieu, souvent concomitants à tel ou tel péché particulier dont je m’accommodais. Durant la canicule de 2003, en France, plusieurs milliers de personnes ont trouvé la mort en « oubliant » de boire. Ne laissons pas la moindre sécheresse spirituelle avoir des conséquences similaires pour nos âmes.
(3) Priez pour qu’il ouvre l’intelligence de votre cœur. C’est un fait : personne ne peut comprendre la Parole de Dieu sans l’assistance de l’Esprit de Dieu. Nous avons besoin de lui, prions donc !
(4) Priez que Dieu vous accorde la rigueur et la persévérance nécessaire pour vos études bibliques personnelles. Oui, c’est une discipline : lire la Bible, de préférence quotidiennement, passer du temps dans la prière et dans la communion avec Dieu. Certains jours, cela découlera naturellement de votre joie en lui. En d’autres temps, c’est votre discipline spirituelle qui vous permettra de tenir.
Pendant votre étude
(5) Priez continuellement que le Saint-Esprit vous éclaire. Ayez en permanence cette requête à l’Esprit. Il y a une « manière académique » de lire la Bible, je ne le sais que trop bien : le texte devient un sujet d’étude avant d’être un vecteur d’instruction divine. Mais si Dieu m’éclaire par son Esprit tout au long de mon étude, alors je serai guidé dans les sentiers de ses commandements. « Enseigne-moi, Éternel, la voie de tes statuts, pour que je la retienne jusqu’à la fin! » (Ps 119.33)
(6) Confessez votre frustration lorsque vous rencontrez un passage difficile ou lorsque que vous trouvez la lecture ennuyeuse. Cela ne sert de toute façon à rien de la garder pour vous, Dieu la connaît avant même que vous l’ayez ressentie. J’ai moi-même profondément lutté avec des livres comme le Lévitique ou des sections généalogiques, dont le livre de le Pentateuque est émaillé. Mais croyez-moi : ces textes contiennent de véritables pépites et de puissants enseignements pour votre foi (lisez par exemple cet article). Une fois encore, je vous parle ici d’expérience : Dieu peut transformer cette frustration en véritable bénédiction. Priez !
(7) Priez que Dieu vous conduise à dégager des applications concrètes du texte au moment même où vous le lisez. Au-delà même des passages difficiles, nous lisons parfois des sections entières des Ecritures et nous nous demandons : « mais en quoi cela me concerne-t-il? ». Certes, certains textes bibliques sont beaucoup plus concrets que d’autres pour les lecteurs du 21ème siècle que nous sommes. Mais « toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice. » (2 Tim 3.16). Une bonne raison de solliciter l’assistance de Dieu, donc !
Après votre étude
(8) Confessez votre incapacité à comprendre la Parole par vous-même. Si vous avez retiré quoi que ce soit de votre lecture, ce n’est que pure grâce. Cette confession d’inaptitude est le prélude à de grands progrès dans la connaissance de Dieu et de sa Parole. Inclinez-vous donc devant Lui. Et recommencez demain.
(9) Priez pour que vos questions sans réponse puissent bénéficier d’un nouvel éclairage. Nous ne le répéterons jamais assez : l’exercice de la piété –la sanctification– est avant tout communautaire, ecclésial (lisez cet article et cet article). Vous n’êtes pas appelé à interpréter la Bible en solo. Dans l’histoire, cela a toujours été le préalable à de grandes hérésies. Dieu a établi dans l’Eglise des pasteurs-docteurs (c’est le sens de la dernière catégorie dans Ép 4.11) afin que l’interprétation de la Bible soit communautaire, cohérente avec l’histoire de l’interprétation. Si donc vous avez des questions sans réponse, nul doute que Dieu ne vous demande pas de les garder pour vous-même : priez individuellement, et nul doute que les réponses viendront à mesure que vous partagerez avec la communauté de croyants.
(10) Glorifiez ce Dieu qui est à la fois si simple d’accès et d’une profondeur insondable. Avant sa conversion, Augustin d’Hippone regardait les Saintes Ecritures avec dédain. Ç’aurait été s’abaisser, pour le grand intellectuel qu’il était, que de l’étudier en profondeur. Mais après sa rencontre avec Christ, sa perception change : certes, il la compare à une caverne dont l’ouverture est étroite et dans laquelle il faut se baisser pour entrer ; mais à l’intérieur, la hauteur de la voute est telle qu’il est impossible de l’apercevoir. Ainsi en est-il de la Parole de Dieu : les petits enfants peuvent s’en approcher ; les croyants matures tâtonnent encore pour en comprendre les mystères.
Ces ressources pourraient vous intéresser :
- Les dernières pensées de John Bunyan : « Sur la prière »
- La première prière de Paul
- Pourquoi Dieu ne répond parfois pas à nos prières les plus pures ?