Canon du NT : 10 informations importantes que chaque chrétien devrait mémoriser
Cette liste est inspirée de l’article Ten Basic Facts About the NT canon that Every Christian Should Memorize, une série de dix d’articles de Michael J. Kruger qui est donc ici résumée par nos amis d’Un poisson dans le net.
Voici donc dix informations que vous devriez tous connaître et être capables de mémoriser
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#1 – Les livres du Nouveau Testament sont les écrits chrétiens les plus anciens que nous possédons. Ce sont donc les témoignages les plus proches de la vie de Jésus et du début de l’église. Attention, ces livres ne sont pas canoniques pour la simple raison qu’ils sont datés du premier siècle, mais nous notons que tous les ouvrages canoniques datent du premier siècle.
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#2 – Les écrits apocryphes ont tous été écrits au deuxième siècle, voire même plus tard. Tous les spécialistes, même critiques, sont d’accord sur ce point. Les écrits apocryphes sont des textes qui n’ont pas été insérés dans le canon du Nouveau Testament, mais qui se présentent sous des genres proches (évangiles, actes, lettres, apocalypses, …). Ceux sont des écrits pseudonymes ; ils sont souvent attribués à des individus célèbres : évangile de Pierre, évangile de Thomas, les actes de Jean, etc. Cette rédaction tardive, à elle seule, relativise les révélations spectaculaires de livres prétendument « perdus » de la Bible et des enseignements qu’ils contiennent. De fait, nombre de ces écrits apocryphes sont des contrefaçons et beaucoup présentent des ajouts légendaires et des embellissements évidents. Par exemple, dans l’évangile de Pierre, Jésus sort de la tombe sous la forme d’un géant dont la tête touche les nuages, et il est suivi par la croix elle-même qui se met à parler ! Pour finir, nombre de ces textes développent une théologie gnostique qui ne s’est développée qu’au second siècle.
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#3 – Les livres du Nouveau Testament sont uniques car ils sont apostoliques, c’est-à-dire qu’ils viennent des apôtres. Quand Jésus envoya les douze, il leur enseigna que : « ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous » (Mt 10:20). Leurs enseignements, avec ceux des prophètes, furent logiquement utilisés pour fonder l’église. Les apôtres, ou leurs compagnons, écrivirent leur message très tôt dans l’histoire de l’église et ces textes se retrouvèrent logiquement dans le canon des Écritures.
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#4 – Dans le Nouveau Testament, certains rédacteurs considèrent d’autres textes du Nouveau Testament comme ayant l’autorité des Écritures. Ceci démontre que l’idée de la constitution d’un nouveau corpus de documents bibliques (le Nouveau Testament complétant l’Ancien Testament) a émergé très tôt dans l’histoire chrétienne. Un bon exemple est le passage 2Pi 3:15-16 où Pierre présente les lettres de Paul comme faisant partie de l’Écriture.
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#5 – Les quatre Évangiles sont bien institués dès la fin du second siècle. En témoigne une citation d’Irénée, évêque de Lyon, en 180 (environ). Il y affirme l’appartenance des quatre Évangiles au canon du Nouveau Testament, en précisant que seuls ces quatre là sont reconnus par les premiers chrétiens et, implicitement, que le canon est clos dès cette époque. De nombreuses raisons permettent de rejeter l’idée qu’Irénée soit l’inventeur de ce canon à quatre Évangiles : ses contemporains avaient la même opinion ainsi que leurs prédécesseurs.
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#6 – À la fin du second siècle, le fragment de Muratori liste 22 des 27 livres du Nouveau Testament, dont les quatre Évangiles, les actes, les treize épitres de Paul, Jude, 1 & 2 Jean (et peut-être 3 Jean), et l’Apocalypse. Le fait qu’il y ait eu des désaccords à cette époque sur certains livres ne devrait pas nous surprendre, la constitution du canon a nécessité du temps. Plus important, de ce manuscrit on tire deux conclusions :
(a) La plupart des désaccords sur le canon n’a porté que sur quelques livres (3 Jean, Jacques, 2Pierre, …)
(b) La plupart des doctrines chrétiennes fondamentales (l’œuvre de Christ, le plan du salut, …) étaient déjà bien établies et acceptées dès cette époque. L’absence temporaire de ces 5 livres n’y change rien.
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#7 – Les premiers chrétiens utilisaient souvent des écrits non-canoniques, et c’est un fait que les critiques relèvent pour décrédibiliser le canon biblique aux yeux des chrétiens modernes (notre Nouveau Testament n’aurait rien de spécial et les premiers chrétiens lisaient des textes diversifiés, abondants et hétérogènes). Cependant, deux considérations sont souvent omises :
(a) La manière de les citer : si les premiers chrétiens les citaient souvent, ils les citaient rarement comme faisant partie de l’Écriture. Ils les utilisaient simplement parce qu’ils les trouvaient utiles et édifiants. De la même façon, un prédicateur moderne peut citer C.S. Lewis fréquemment sans pour autant comparer ses écrits à ceux de la Bible.
(b) La fréquence de citation : le volume de citations d’écrits extra-bibliques est sans commune mesure avec celui d’écrits bibliques. Par exemple, Clément d’Alexandrie, souvent considéré comme l’archétype de l’auteur faisant appel à des écrits non canoniques, cite les livres canoniques seize fois plus souvent que les écrits hors canon.
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#8 – Le canon du Nouveau Testament n’a été établi ni au Concile de Nicée (sous l’influence de Constantin), ni dans un quelconque autre concile. Concernant Nicée, il s’agit d’une erreur largement répandue que le Da Vinci Code n’a fait qu’amplifier. Mais alors, quel concile si ce n’est celui-ci ? Il a bien fallu qu’une autorité décide, non ? En réalité, aucun concile n’a statué. Certes, certains conciles régionaux ont fait des déclarations à propos du canon (Laodicée, Carthage, Hippo) mais ils n’ont fait qu’énoncer une liste de livres reconnus comme des documents fondateurs de la foi chrétienne. Ils ont annoncé quelle était la situation à cette époque ; ils n’ont pas décrété ce qu’ils auraient voulu qu’elle soit. Répétons-le encore, ils n’ont ni créé, ni autorisé, ni déterminé le canon. Ils ont simplement reconnu le canon tel qu’il était. En d’autres termes, le canon du Nouveau Testament n’est pas une simple construction humaine. Et l’on peut dire la même chose du canon de l’Ancien Testament.
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#9 – Les premiers chrétiens furent en désaccord à propos de la canonicité de certains livres du Nouveau Testament. C’est vrai, la constitution du canon n’a pas toujours été facile et limpide et n’a rien du processus aseptisé par lequel les mormons prétendent que Dieu leur a donné leur livre (un ange venu des cieux avec des tablettes en or, …). Il est toutefois regrettable que les désaccords entre les chrétiens de cette époque soient utilisés pour attaquer la validité des 27 livres du canon du Nouveau Testament que nous connaissons aujourd’hui, et ce, pour plusieurs raisons :
(a) N’oublions pas (cf. points précédents) que ces désaccords ne concernèrent qu’une poignée de livres, contrairement ) ce que certains critiques affirment.
(b) Ces disputes furent modérées et limitées. Origène cite le cas de 2 Pierre, refusé par certains Pères, sans qu’on ait de raison de penser que la majorité des chrétiens ait suivi leur avis.
(c) Rappelons-nous aussi que la communauté chrétienne arriva finalement à un accord profond et durable à ce sujet. Certains critiques dévalorisent ce consensus en surestimant l’importance du désaccord. Mais pourquoi les désaccords entre chrétiens devraient-ils paraître si importants … et leur unité insignifiante ?
Derrière ces critiques se cache la présupposition que Dieu ne procèderait pas ainsi, et qu’il aurait fallu que les 27 livres soient quasi unanimement et instantanément acceptés par tous… Mais comment les détracteurs du canon actuel peuvent-ils savoir comment Dieu procède habituellement transmettre sa Parole ? D’où tirent-ils leurs sources d’inspiration à ce propos ? Sûrement pas du Nouveau Testament puisque qu’ils le critiquent ! Il est beaucoup plus raisonnable de penser que des désaccords étaient inévitables au vu la façon dont les livres ont été concrètement produits (leurs circonstances historiques diverses, le fait qu’ils étaient diffusés par plusieurs auteurs, sur différents continents, en des périodes différentes, etc). Tout cela nous rappelle que Dieu utilise parfois des processus historiques classiques pour accomplir sa volonté.
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#10 – Les premiers chrétiens considéraient que les livres canoniques s’authentifient mutuellement. Les Pères de l’église reconnaissaient certaines qualités propres aux livres canoniques authentifiant leur origine divine. En théologie moderne, on parle d’auto-authentification.Bien entendu, certains objectent que ces mêmes livres étaient rejetés par beaucoup. Toutefois, cela revient à négliger le rôle du Saint-Esprit dans l’authentification des écrits qu’il a lui-même inspiré. Ces livres s’imposèrent à l’Église en raison de leur nature.
Comme le professeur Arthur Darby Nock (Université d’Harvard) aimait à dire au sujet de la formation du Nouveau Testament : « les routes les plus fréquentées en Europe sont les meilleures routes, et c’est pourquoi elles sont si fréquentées »
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