Voici comment la doctrine de la création donne un sens à votre vie
Voici une très bonne réflexion de Francis Schaeffer sur un des enseignements fondamentaux que nous apporte la doctrine biblique de la Création :
« La Bible affirme, tout d’abord, qu’au commencement toutes choses ont été créées par un Dieu à la fois infini et personnel, un Dieu qui a toujours existé. Tout, dans l’univers, porte l’empreinte de sa personne. La Bible dit, ensuite, que la création n’est pas une extension de l’essence de Dieu, comme l’envisage le panthéisme, mais qu’elle lui est extérieure, sans que ce terme ait un sens spatial. Telle est la meilleure manière de présenter la création à l’homme du XXe siècle. La création est née de la volonté d’un Dieu qui est une personne éternelle (sans commencement); aussi l’amour et la communication, attributs de la personne de Dieu, en constituent-ils des caractéristiques intrinsèques. Dans l’univers, étant donné son origine, le personnel prime sur l’impersonnel et les aspirations profondes des êtres humains s’accordent avec cet ordre des choses. Par ailleurs le monde est une réalité concrète, objective, extérieure à Dieu son Créateur, soumise à un développement historique de cause à effet. L’histoire, tout comme ma propre personne, sont bien réelles.
Dans ce contexte d’une histoire vraie, la Bible enseigne que l’homme a été l’objet d’une attention particulière : Dieu l’a créé à son image. Si l’être humain méconnaît son besoin de se rattacher à ce qui est au-dessus de lui, il cherche dans la direction opposée : au-dessous de lui. En l’occurrence, aujourd’hui, il s’identifie à la machine, et non plus à l’animal, comme on le faisait à une époque maintenant révolue. Or, la Bible dit que l’homme doit chercher sa raison d’être en haut, puisqu’il a été créé à l’image de Dieu : il n’est pas une machine !
Si l’on refuse de prendre en considération une telle origine de l’univers, quelle autre solution existe-t-il ? II n’y en a pas, à moins d’admettre que l’homme est le produit d’une triple combinaison faite d’impersonnel, de temps et de hasard. Malgré les efforts de plusieurs, dont Teilhard de Chardin (1881 – 1955), la personnalité de l’homme n’a jamais pu être expliquée de la sorte. Personne n’a jamais pu montrer comment le temps et le hasard transforment l’impersonnel en personnel.
Si c’était la bonne solution, nous n’aurions plus qu’à sombrer dans le désespoir. Mais la Bible, en affirmant que l’homme a été créé à l’image de Dieu, nous donne un point d’ancrage, une référence, que ne propose aucune idéologie humaniste. Sa réponse est unique en son genre. La Bible précise pourquoi l’homme doit commencer sa démarche à partir de ce qu’il est lui-même, et en même temps elle lui indique quelle est sa position par rapport à Dieu, au Dieu à la fois infini et personnel, seul point de référence adéquat. Cette démarche est en complet contraste avec tous les autres systèmes philosophiques et religieux, qui sont dans l’incapacité d’expliquer, pourquoi ils prennent l’homme pour point de départ, et encore moins de justifier, ensuite, leurs développements. »
(F. Schaeffer, La démission de la raison, Maison de la Bible (1971)
Le Christianisme demeure ainsi la seule possibilité d’avoir une juste et droite vision du monde, car elle reconnait que sa compréhension de la réalité se fait avant tout dans son rapport avec Son Créateur. Ce Créateur, qui est le Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, ne peut être connu uniquement parce qu’il s’est révélé au sein de notre histoire par des actes (histoire de la rédemption) accompagnés de leur articulation normative (histoire de la révélation (écriture de l’Ancien et du Nouveau Testament).
Jésus-Christ est le « point final » de cette révélation qui allie un acte rédempteur et la parole qui l’explique et lui donne son cadre allianciel (Hebreux 1 :3). C’est en Lui et par Lui que fut accomplie l’œuvre de la rédemption. Et la « parole » qui l’explicite nous a été délivrée une fois pour toutes par l’enseignement apostolique. C’est exclusivement en Jésus-Christ que se trouve la glorieuse résolution de l’histoire de l’humanité : C’est en Jésus-Christ que résident tous les trésors de « sagesse » inimaginables, c’est en lui seul que nous pouvons posséder une compréhension adéquat de ce qu’est la « vie ». Lorsque nous considérons la valeur inestimable de l’offrande de Sa vie pour nous, en prenant notre condamnation (l’enfer) pour notre péché sur la croix, nous pouvons comprendre que notre vie ne peut trouver que sa « raison d’être » dans ce qui fut l’essence même de la motivation du Christ : Glorifier Dieu, notre Père, en considérant que notre « joie » ne sera satisfaite qu’en Dieu seul (Heb 12:2, Ps 16:11, Phil 1:21).
Nos « pères » du 17e siècle l’avaient bien compris, lorsque à la question « Quel est le but principal de la vie de l’homme ? », ils donnent la réponse suivante : « Le but principal de la vie de l’homme est de glorifier Dieu et de trouver en Lui son bonheur éternel ». (Question n°1 du petit catéchisme de Westminster)
De plus, la reconnaissance de l’existence du Dieu créateur, tel qu’il s’est révélé dans la Bible est fondamentale pour croître au sein d’une éthique rationnelle et cohérente. Car si nous refusons l’existence objective de Dieu, nous enlevons tout fondement objectif à notre morale. Comme le dit F. Schaeffer, une des conséquences de ce déni de Dieu est de rendre le « problème du mal » insoluble, car « La conviction chrétienne que la Chute est un fait historique, spatio-temporel, global, accompli par un être humain libre qui a délibérément décidé de se révolter contre Dieu, est abandonnée. Dès lors, il ne reste plus que l’affirmation saisissante de Baudelaire : « S’il y a un Dieu, c’est le diable », ou encore la déclaration d’Archibald Mc Leish, dans sa pièce intitulée J. B. : « Si Dieu est Dieu, il ne peut pas être bon, et s’il est bon, il ne peut pas être Dieu. »
En dehors de la solution du christianisme – qui présente Dieu comme le Créateur d’un homme dont l’existence a un sens précis, dans une histoire qui va vers son achèvement, et le mal comme résultant de la révolte de Satan suivie, en un lieu précis, de celle de l’homme – nous ne pouvons qu’accepter, dans les larmes, le jugement formulé par Baudelaire. ».
Notre vie sur cette terre est réelle et objective, et notre compréhension de celle-ci, compréhension qui constitue un des « engrenages essentiels » de l’usine de nos « affections » qui sont elles-mêmes à l’origine de nos choix, ne pourra être cohérente avec la réalité qu’à la condition que nous reconnaissions notre Créateur….qu’à la condition que nous apprenions à nous connaitre au travers des « yeux » de notre créateur, c’est-à-dire au travers des « lunettes » de Sa Parole.
Pour conclure je finirais avec cette excellente réflexion de Cornelius Van Til :
« Le Christianisme peut être démontré non comme « aussi bien que » ou même « meilleur » qu’une position non-chrétienne, mais comme la seule position qui ne réduit pas l’expérience humaine à un non-sens »
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