Quatre questions à Guillaume Bignon sur la foi et la raison
Quatre questions à notre ami Guillaume Bignon, dont l’ouvrage La foi a ses raisons vient tout juste d’être publié chez BLF.
LBC : Guillaume, comment doit-on considérer ce livre ? Un témoignage ou un ouvrage apologétique ?
À vrai dire, ma réponse va dépendre de qui pose la question. J’ai écrit le livre de façon à satisfaire les amoureux de ces deux genres. Si vous n’êtes pas particulièrement passionné de philosophie et d’apologétique, et que vous voulez juste lire une histoire vraie, surprenante, amusante et encourageante, alors n’hésitez pas, vous trouvez bien tout cela, et vous risquez en plus d’apprendre une chose ou deux dans la défense de la foi chrétienne.
Si au contraire vous êtes passionné par les grandes questions et la réflexion philosophique et apologétique, alors vous trouverez effectivement beaucoup de substance : des discussions importantes sur l’existence de Dieu, la fiabilité de la Bible, la relation entre foi et raison, la création et l’évolution, la science et la connaissance, ou encore les objections de toutes sortes des philosophes sceptiques contre la foi chrétienne. Si vous êtes un apologète assoiffé, vous trouverez tout cela dans le livre, et il se pourrait bien aussi que vous vous laissiez entrainer par l’histoire divertissante.
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LBC : Dans ton ouvrage, tu expliques que les circonstances ont joué un rôle clé dans la manière dont tu as découvert Dieu. Cependant tu accordes également une grande part à la raison. Des deux, quel a été le plus déterminant dans ta conversion ?
C’est une bonne question. Pas facile à dire lequel des deux était le plus déterminant. Ce que je peux dire en toute certitude, c’est que les deux étaient nécessaires. Il était pour moi indispensable de résoudre mes puzzles intellectuels, pour en arriver à accepter que la foi chrétienne n’était pas irrationnelle.
Je raconte alors dans mon histoire comment ces grandes questions se sont posées. Mais une personne qui ne fait que croire intellectuellement que Dieu existe et que Jésus est ressuscité n’est pas un chrétien ! La Bible dit que même les démons croient en Dieu, et pourtant ils tremblent.
Un chrétien est quelqu’un qui se repend et place sa foi, sa confiance en Jésus. Et cet engagement est tout aussi émotionnel qu’intellectuel. Pour en arriver là, il a fallu que Dieu démolisse mes barrières intellectuelles etchange mon cœur. Ces choses-là se sont passées dans les circonstances de mon histoire, providentiellement orchestrée par un Dieu qui change nos avis, etchange nos cœurs.
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LBC : Peux-tu dire aujourd’hui que l’athéisme demeure une option de pensée qui soit viable ?
L’athéisme est-il une option de pensée qui soit viable ? Ca dépend de ce qu’on entend par « viable ». Dans la mesure ou l’athéisme est fauxje dirais au minimum que ce n’est pas une option désirable ! Maintenant, est-ce que l’athéisme reste raisonnable bien que faux ? Ça dépend encore de ce qu’on entend par « raisonnable ». Faut-il être complètement irrationnel pour être un athée aujourd’hui ? Clairement pas. Il y a beaucoup de penseurs bien intelligents qui nient aujourd’hui l’existence de Dieu. Moi-même, avant ma conversion, j’avais tort sur l’existence de Dieu, mais je n’étais pas un abruti. J’étais juste ignorant des faits (et je ne supportais pas la religion).
Maintenant, est-ce que l’athéisme est une option raisonnable à la lumière de tous les arguments pertinents ? C’est là que je dirais non. Je pense que les arguments (philosophiques, scientifiques, historiques) en faveur de l’existence de Dieu sont forts, et les arguments en faveur de l’athéisme sont faibles. Je présente un bon nombre de ces arguments dans mon livre, et je pense que la balance des preuves penche clairement dans le sens du théisme.
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4- Quels sont tes prochains projets ?
Mes prochains projets ? En ce moment je fais un peu de recherche sur la question du « salut par la foi », et les débats sur la « justification » entre Catholiques et Protestants. Je suis aussi en train de faire la promotion aux États-Unis de mon livre en anglais sur le libre-arbitre et la providence divine : Excusing Sinners and Blaming God, qui défend une vision calviniste du libre arbitre humain.
Enfin, il y a également une université américaine qui m’a contacté pour enseigner une classe de philosophie analytique à la rentrée, et j’ai accepté. Alors je suis en train de préparer mes cours, pour ce prochain chapitre de mon histoire personnelle : professeur de philosophie. Mais je vous laisse lire l’histoire depuis le début, au premier chapitre de « La foi a ses raisons » aux éditions BLF.
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