Qu’est-ce que la régénération ?

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Lorsque l’on aborde une doctrine biblique, il nous faut particulièrement prendre garde de ne pas aller trop vite et de ne pas définir un conceptsur la base exclusive du sens d’un ou de plusieurs mots. Tout d’abord, les risques d’erreurs sémantiques sont multiples [1].

Ensuite, l’existence d’une doctrine biblique ne dépend pas toujours de la présence de termes pour la qualifier. On cite souvent comme exemple celui de la Trinité : il est courant d’entendre que le mot lui-même ne se trouve pas dans le corpus biblique, néanmoins cette formulation synthétise l’ensemble des données textuelles sur la nature du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

D’ailleurs, en matière de régénération, si l’on devait s’en tenir à une approche strictement sémantique, nous n’aurions que peu de matière à travailler. Il n’existe, en effet aucune référence directe à la régénération dans l’Ancien Testament, tandis que dans le Nouveau Testament le terme grec original, palingenesia,n’est utilisé que deux fois (Mt 19.28 ; Tit 3.5). Les allusions indirectes sont cependant bien plus fréquentes qu’il n’y paraît de prime abord, comme nous aurons l’occasion de le voir dans les chapitres qui vont suivre.

Dans les cercles évangéliques, on limite souvent la régénération à l’opération intérieure du Saint-Esprit dans le cœur du croyant. Il ne s’agit cependant que d’une partie du tableau, car cette doctrine regroupe différentes manifestations qui sont toujours intrinsèquement liées entre elles. Le théologien australien Graeme Goldsworthy en distingue trois [2] :

  • La régénération objective, qui désigne l’œuvre de Dieu effectuée en Christ pour notre compte. Dieu accomplit objectivement en Christ ce qu’il réalise subjectivement en nous (Ga 2.19,20 ; Ro 6.4,5 ; Ép 2.5,6 ; 1 Pi 1.3 ; etc.).
  • La régénération subjective, qui n’est autre que l’œuvre souveraine du Saint-Esprit transformant le cœur (Tit 3.5), l’application de la régénération objective au croyant. En d’autres termes, ce que Dieu réalise en Christ, il l’applique en nous.
  • La régénération complète, qui est le renouvellement de toutes choses (Mt 19.28), le corollaire du renouvellement des croyants (Ro 8.19-23), la plénitude du royaume de Dieu.

En bref, la régénération dépasse donc largement le cadre de l’expérience subjective, mais elle désigne plusieurs actes de Dieu se produisant à différents moments de la ligne de temps. Dans nos réflexions, c’est essentiellement à la notion de régénération subjective que nous ferons référence. La question que nous nous posons est celle du rôle du baptême d’eau dans cette expérience chrétienne introductive.

Puisque c’est sur cet aspect subjectif que nous nous focalisons, la définition de Wayne Grudem, bien que partielle, nous paraît appropriée : « La régénération est un acte secret de Dieu, par lequel il communique aux croyants une nouvelle vie spirituelle[3]. » En conformité avec la compréhension réformée, Grudem envisage la régénération comme un « acte secret de Dieu », d’initiative divine, dans lequel l’homme ne joue aucun rôle[4]. D’emblée, cette définition cadre mal avec une compréhension réaliste du baptême, dans laquelle l’acte d’immersion, d’aspersion, ou d’affusion constitue la cause instrumentale de la régénération.

 

 

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Notes et références :

[1] À titre d’exemple, voir les 16 principales erreurs sémantiques listées par Don Carson dans Erreurs d’exégèse, Trois Rivières, Éditions Impact, 2012, p. 27-64.

[2] Graeme Goldsworthy, « Regeneration », dans New Dictionary of Biblical Theology, Downers Grove, InterVarsity Press, 2000.

[3] W. A. Grudem, Théologie Systématique, Charols, Excelsis, 2010, p. 770-781.

[4] Ibid.

 

 

 

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