Comprendre les 10 plaies d’Egypte #2 – Une polémique contre les dieux égyptiens ?

Dans notre premier article, nous avons introduit et défini les 10 plaies d’Egypte, puis nous avons montré leur progression. 
L’heure est venue maintenant de nous tourner vers la raison d’être ces plaies.

 

Pourquoi Dieu a-t-il choisi ces dix manifestations particulières ? En quoi, par exemple, est-ce qu’une invasion de grenouilles est un signe ou un jugement ?
Plus largement, qu’est-ce que la nature et la modalité de ces fléaux nous apprennent sur Dieu ?

Dans cet article, nous aborderons le texte comme une polémique contre les idoles (typique des actes prophétiques dans l’AT), puis dans un prochain article, comme une dé-création de l’Egypte (en écho inversé de Genèse).


1- Polémique contre les idoles ?

Certains voient dans la spécificité des 10 plaies une polémique contre les dieux Egyptiens : chaque plaie s’attaquerait à une divinité du panthéon local. L’idée est bonne car les signes sont destinés aux égyptiens (Ex 7.4-5 ; 8.22 ; 9.16. ; 10.1-2), d’ailleurs la Bible regorge de ce type de confrontations (notamment en Esaïe et en Actes).

Plusieurs commentateurs (1) relèvent ces correspondances :

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Pourtant, dans la Bible, les polémiques contre les idoles sont toujours très clairement annoncées, ce qui n’est pas le cas ici.

C’est pourquoi il est en fait difficile de trouver un dieu clairement visé pour chaque plaie et une plaie pour chaque dieu important du panthéon Egyptien du Moyen Empire (quid de Ptah, d’Atoum, ou de Montou, dont le culte était parmi les plus répandus ?) tandis que certains dieux évoqués sont d’obscures divinités subalternes.

En outre, tous les dieux listés ci-dessus étaient adorés à des époques et lieux différents, et on ne peut vérifier que tous étaient connus dans le delta du Nil au moment de la libération des hébreux.

Par ailleurs, si Ex 12.12 et Nb 33.4, souvent cités en soutien de cette vision des choses, mentionnent bien un jugement sur les égyptiens et leurs dieux, ce dernier concerne la dixième plaie (point culminant et non récapitulation des fléaux précédents).

Les seuls « dieux » égyptien à être clairement jugé par les plaies, d’après le texte, c’est donc le Pharaon et son fils. D’ailleurs, les actes de Dieu sont un enseignement avant tout pour les Hébreux (Ex 14.31).

Ainsi il faut d’abord les interpréter à partir de ce qu’il a choisi d’en révéler de manière durable (les récits bibliques) car sinon cela supposerait que le sens profond de certains passages bibliques ne serait accessible qu’à des initiés, autrement dit, que la Révélation de Dieu ne serait pas suffisante.

 

Dans le troisième article, nous allons évaluer plus en détail cette approche.

 

 

EH

 

 

Notes et références :

(1) Ziony Zevit, "Three Ways to Look at the Ten Plagues" ; John Gagliardi, "10 Plagues for Hebrews, not Egyptians".

 

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