Un chrétien doit-il parler de ses tendances homosexuelles?

La semaine dernière, Vincent définissait le péché d’homosexualité de manière biblique, tantôt en montrant toute sa gravité, tantôt en cherchant à le démystifier, face à l’opinion de certains chrétiens qui l’assimilent presque au péché contre le Saint Esprit…

Cette semaine, nous avons demandé à Vincent ce que le fait de parler de ses tentations à d’autres croyants lui avait apporté. Jacques 5:16 nous encourage à “confesser [nos] péchés les uns aux autres”.
Cela concerne t-il également les péchés sexuels, ceux liés à l’homosexualité en particulier ?

 

 

Vincent M.T. est traducteur de profession, étudiant en théologie à la Faculté Jean Calvin (Aix-en-Provence). Il est également passionné par la démarche apologétique. 

 

 

 

 

Transcription du podcast

Nous tenons à remercier Charlotte D. qui nous a spontanément envoyé cette transcription !

 

“ – Bonjour et bienvenu sur Le Bon Combat. Merci d’écouter ce podcast; merci d’ailleurs d’être toujours plus nombreux à écouter nos ressources audio ou à les télécharger. Nous voulons vous en remercier ! Cette semaine, tout comme la semaine dernière, nous recevons Vincent X. Vincent est étudiant en théologie. Il est aussi traducteur, très engagé dans son église locale, et attiré par les personnes du même sexe. Alors Vincent, la semaine dernière nous te demandions de nous fournir une définition biblique du péché d’homosexualité. Cette semaine, nous aimerions te poser la question suivante : qu’est-ce que le fait de parler de ton homosexualité à des frères et sœurs dans la foi t’a apporté ? Est-ce que tu juges nécessaire de partager tes tentations et tes difficultés avec d’autres, des membres de l’église ? Est-ce que tu penses que des péchés sexuels, celui de l’homosexualité en particulier devrait faire l’objet du même traitement que n’importe quel autre péché selon le modèle que Jacques nous donne en Jacques 5 : « Confessez vos péchés les uns aux autres. » ?

– Alors en fait, c’est très intéressant parce que avant d’être chrétien, j’en parlais pas … ou très peu en tout cas. J’étais pas vraiment à l’aise avec ça, et j’ai eu très peu de rapports. Et en fait c’est à partir du moment où je me suis converti que j’ai commencé à mieux m’accepter comme j’étais. Même si j’ai eu tout de suite l’impression en tout cas que l’homosexualité n’est pas compatible avec la foi chrétienne et du coup je m’abstenais tout simplement de chercher plus loin. Au final, j’ai un peu étudié la question, et j’ai trouvé la même chose que ce que j’imaginais avant, même si j’imagine que ça a été plus facile a accepter parce que du coup comme je n’étais pas très engagé là-dedans, c’était pas vraiment un aspect essentiel de ma vie. Je ne sacrifiais pas grand chose à continuer sur la même voie, c’est-à-dire finalement de garder globalement ça pour moi et de faire autre chose. J’ai attendu plus ou moins 3-4 ans après ma conversion avant d’en parler publiquement, parce que c’est là aussi que j’étais arrivé au point où j’étais un peu plus à l’aise. Et donc … qu’est-ce que ça m’a apporté d’en parler ? Alors d’abord, d’en parler pas forcément très publiquement, mais à certains amis, ça m’a apporté leur soutien et leur amitié, et en fait c’est même un de ces amis à qui je confiais que j’avais des attirances homosexuelles et que je me destinais plus ou moins à l’abstinence, c’est le fait d’en parler avec lui qui a fait qu’il m’a encouragé à explorer la question et à peut-être pas me contenter d’idées trop simples. Surtout que c’était moi qui allait devoir le vivre, et que du coup si je le vivais mal ou si je faisais un choix par manque d’informations, je risquais un jour d’être frustré et finalement d’être malheureux; de ne pas vivre complètement la grâce de Dieu, le plan de Dieu pour les chrétiens. Donc j’en ai parlé un peu plus largement est c’est là que j’ai trouvé un accompagnement spirituel aussi, un mentorat auprès d’une personne qui avait elle-même vécu ça et qui avait traité avec beaucoup d’autres personnes de troubles relationnelles et sexuelles. Et puis plus largement, ça m’a permis d’avoir des chrétiens autour de moi qui faisaient attention particulièrement à ma faiblesse à ce niveau-là, sans être caricaturaux. C’est une des choses qui m’inquiétait. Je pensais que les gens allaient changer de regard sur moi, et qu’ils allaient être un peu trop cliché dans leur approche et qu’ils allaient finalement sans trop le vouloir me rejeter, être constamment mal à l’aise par rapport à moi. Et en fait non pas du tout, au contraire, ça les a vraiment mis à l’aise et ils m’ont d’autant plus mis à l’aise. Mais ça n’a pas aidé que moi, ça a aussi aidé les autres je pense. Il y a beaucoup de gens en fait qui s’interroge là-dessus et le sujet est malheureusement très peu traité dans les églises. Plus largement, toute faiblesse rend sensible à la faiblesse des autres. Le fait de reconnaître sa propre faiblesse et d’en parler fait aussi que moi aussi j’ai été beaucoup plus sensible à des questions d’identité, aux clichés sur le masculin et le féminin dans l’église qui peuvent être bien ou mal vécus, même par les personnes qui ne sont pas homosexuelles. Et puis d’ailleurs à ce niveau-là ça a beaucoup encouragé les hétérosexuels aussi, dans le sens où je puisse faire preuve de persévérance et de discipline sexuelle à ce sujet-là encourage les autres à faire la même chose par rapport à leur propre péché.

– Merci beaucoup Vincent pour le sérieux, la franchise, le courage avec lequel tu abordes ces questions. Un sujet qui est très personnel pour toi. Nous te donnons donc rendez-vous mercredi prochain pour la suite de cette série podcast. […]”

 

 

 

 

 

“Que dit la Bible ?” est le podcast hebdomadaire du blog Le Bon Combat. Retrouvez l'ensemble des questions posées et de nos entretiens ici ! Vous souhaitez poser une question ou suggérer un thème d'émission ? Contactez-nous !