Sommes-nous des théologiens du dimanche ?
Il m’est arrivé de rencontrer certains chrétiens totalement fermés à la théologie.
Ils pensent que c’est pour les pasteurs et les théologiens.
D’ailleurs, pour eux, ces derniers évoluent dans des sphères bien trop éloignées de la réalité. L’important, c’est la pratique, le concret !
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Malheureusement, nous sommes tous des théologiens…
A chaque fois que nous disons « moi je crois que Dieu… » ou « l’Eglise devrait… », nous faisons de la théologie.
Comme le souligne William W. Wells :
Toute personne s’en tient (implicitement ou explicitement) à un système de croyances sur Dieu, l’homme et le monde. Personne ne s’est jamais payé le luxe de décider d’avoir ou non une théologie. La question pour les chrétiens devrait, donc, toujours être : ma théologie est-elle juste ?
Le travail théologique veut tester la théologie personnelle au moyen de la Parole de Dieu“. (1)
En d’autres termes, il est très facile de demeurer un théologien du dimanche. Le théologien du dimanche aime la théologie de comptoir, bibliquement bancale et conçue à l’emporte pièce.
Le théologien du dimanche construit sa doctrine avec des formules toutes faites et des citations à la pelle de versets hors contexte. Il la nourrit principalement de poncifs évangéliques dénués de fondements bibliques postés sur Facebook ou ailleurs.
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Un exemple ?
Typiquement, un théologien du dimanche me répondrait que je me trompe lorsque je reprends les chrétiens qui méprisent l’étude de la doctrine. Il me rappellerait que Paul disait que “la connaissance enfle, mais l’amour édifie“ (1 Co. 8.1).
Cependant, Paul ne met jamais en opposition la connaissance et l’amour. Sa connaissance du mystère de l’Evangile et son attitude dans son ministère d’apôtre en est la preuve. Paul souligne que la connaissance des corinthiens n’a de “connaissance“ que le nom.
Du point de vue de la liberté individuelle, par exemple, ils étaient notoirement des théologiens du dimanche. Ils n’avaient pas compris quel comportement devait découler de leur “connaissance“ dénuée d’amour.
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Le remède ? Ce conformer aux commandements apostoliques !
Les apôtres ont reçu l’enseignement de Christ en personne. Obéissant à ses ordres, et inspirés par l’Esprit, ils l’ont transmis à l’Eglise.
Celle-ci devait recevoir par la foi ce dépôt apostolique, le conserver pur, le mettre en pratique et le retransmettre à son tour à la génération future (1 Co 11. 2, 23 ; 15. 3 ; 1 Thess 4. 1-2 ; 2 Thess 3. 6 ; Jude 3. 17-23 ; 2 Tim 1. 13-14).
Leur volonté était que tous aient une théologie personnelle fidèle à l’enseignement transmis aux saints une fois pour toute (Jude 3). Le lien entre la doctrine et la vie chrétienne est donc organique. Il est impossible de vivre comme Dieu le désire sans s’affermir doctrinalement. Il est logique de penser avant d’agir.
Sur cette base, dire que la théologie ne sert à rien, qu’elle n’est pas intéressante, et déléguer à d’autres la charge de l’étudier pour notre compte est une grave erreur.
Cela fait de nous des théologiens du dimanche, car c’est en soit une prise de position théologique qui dit : connaître ce que l’Ecriture dit de tel ou tel sujet, ce n’est pas important pour moi.
Alors, de grâce, ne séparons pas ce que Dieu a uni : la connaissance de la Parole et sa mise en pratique.
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Entendons-nous bien :
Je ne dis pas que nous devons tous être des docteurs de la Bible, ni que nous devons tous poursuivre un cursus de formation en institut ou en faculté de théologie. Je suis, par ailleurs, conscient moi aussi de mes lacunes en la matière et de mes nombreux progrès à accomplir pour la mettre en pratique.
Mais je soutiens l’idée que nous devons tous faire l’effort de progresser dans notre connaissance de la Bible. Nous ne devrions jamais nous satisfaire du statu quo. Jamais.
Peut-être que, malgré cette mise en garde, vous ne voyez toujours pas d’intérêt pratique à ne pas devenir un théologien du dimanche.
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Rendez-vous demain pour explorer 5 raisons pour lesquelles tout chrétien est appelé à s’affermir dans la saine doctrine.
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RC
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Notes et références :
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(1) W. W. Wells, Welcome to the family. Eds. Inter-Varsity Press.