5 raisons de ne pas demeurer un théologien du dimanche

 

Hier, nous avons pointé du doigt le risque qui guette chacun de nous d’être un théologien du dimanche. Aujourd’hui nous allons explorer 5 raisons pour lesquelles tout chrétien est appelé à s’affermir dans la saine doctrine.

1. Pour s’affermir dans la grâce

Comment le Salut nous est-il révélé ? Par la Parole. Comment avons nous été régénérés ? Par la Parole. Comment nous fortifier dans notre foi ? Par la Parole !

En effet, Pierre dit “ Désirez comme des enfants nouveau-nés le lait pur de la Parole la Parole afin que par lui vous croissiez pour le salut “ (1 Pi 2. 2).
Elle est le le moyen privilégié que Dieu utilise pour véhiculer sa grâce ! Le combat pour la sanctification se livre premièrement dans nos pensées (2 Pi. 1 13-16). Être habité par la Parole de Dieu est donc ce qui nous permet de nous détourner de nos anciennes convoitises et de ressembler de plus en plus à Celui qui est saint.

 

2. Pour ne pas être pris au piège de ses émotions

Nos émotions sont-elles toujours conformes à la réalité ? Non.
Comment l’apôtre Paul a-t-il fait pour persévérer dans sa mission apostolique malgré les oppositions et les persécutions dont il était victime ? La réponse est qu’il savait en qui il avait placé sa confiance (2 Tim. 1. 12).
C’est parce qu’il avait confiance non en sa propre foi, mais en l’objet de sa foi : Jésus Christ, le fils de Dieu, mort et ressuscité selon les Ecritures. Il savait que par sa mort et sa résurrection sa justice lui était imputée, le salut assuré, le pardon accordé…

Notre foi repose sur des faits rédempteurs historiques, des vérités objectives, et non sur quelque intuition ou ressenti.

Certes, il faut viser à une plus grande confiance mais celle-ci passera par une plus grande connaissance.
Plus je connais Jésus-Christ, plus je l’aime et plus ma foi s’affermie.

Si nous ne sommes pas fermement ancrés dans les vérités théologiques (comme par exemple la substitution pénale ou la souveraineté de Dieu), nous courrons le risque de voir nos émotions se substituer à notre foi, ou encore, tenir pour vrai certaines d’entre elles alors qu’elles sont contraire à la vérité. Par exemple, douter du pardon accordé ou de la nécessité de la repentance.

Loin de moi l’idée de penser qu’il n’y a pas de place pour les émotions dans notre foi, au contraire ! Elles sont des dons de Dieu, font partie de notre humanité et de notre vie spirituelle. Je dis simplement que nous devons les soumettre aux Ecritures.

De plus, je l’ai rappelé hier, les auteurs bibliques établissent toujours un lien organique entre la connaissance de la vérité et la vie chrétienne.

L’enseignement doctrinal est toujours accompagné de recommandations, d’implications pour la vie. Nous en retrouvons facilement les marqueurs textuels dans les Ecritures “C’est pourquoi… Ainsi donc… Afin que… J’exhorte donc…“.
Par exemple, cette phrase de Paul illustre parfaitement ce lien “Si donc vous êtes ressuscité avec Christ, cherchez les choses d’en haut“. (Col. 3. 1).

Si la connaissance de la Parole n’est pas au rendez-vous, la conduite conforme à l’Evangile n’y sera pas non plus.
En effet, c’est la vérité qui nous affranchit de notre vieille façon de vivre (Jean 8:32) et qui nous rend capable de vivre notre nouvelle vie en Christ (2 Tim 3. 14-17).

Se construire une pensée théologique biblique et cohérente est donc indispensable pour que notre comportement dans le monde soit conforme à sa volonté. A cet égard, nous devrions faire notre cette prière de Paul est remarquable :

C’est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. 
Col. 1. 9-10

3. Pour être capable d’expliquer ce que l’on croit

Pierre exhorte les chrétiens à savoir défendre l’espérance qui est en eux (1 Pi 3.15).

L’espérance du chrétien se vit et se défend.
Comme nous l’avons déjà formulé, elle repose sur des vérités bibliques et non sur des émotions ou des avis subjectifs.

Beaucoup de chrétiens ont peur de témoigner de Christ car ils ne sont pas en mesure de défendre leur espérance. Il ne s’agit pas de devenir des C. S. Lewis ou des Cornelius Van Til, mais de pouvoir répondre aux objections, d’articuler sa foi, et d’exprimer avec conviction pourquoi l’on croit ce que l’on croit.

 

4. Pour réfuter les fausses doctrines circulant au milieu de nous

L’erreur ne se montre jamais sous son vrai jour afin de ne pas être découverte. Bien au contraire, elle s’habille d’une manière élégante de sorte que celui qui n’y prend pas garde croit qu’elle est plus véridique que la vérité elle-même.“ – Irénée de Lyon. (1)

L’évêque de Lyon savait bien de quoi il parlait.
Dès le 1er siècle, l’église primitive s’est retrouvée confronté à des hérésies internes et des influences philosophiques païennes.

Les apôtres l’avaient anticipé (Act 20. 29 ; Col. 2. 8), Jésus lui-même le leur ayant lui-même prédit. Pierre dit “Il y a eu parmi le peuple des faux prophètes, et il y aurai de même parmi vous des faux docteurs, qui introduiront sournoisement des sectes pernicieuses (…) Plusieurs les suivrons dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux.“ (2 Pi 2. 1-2).

La réalité est là : De tout temps il y a eu des faux docteurs qui ont fait circuler de fausses doctrines dans l’Eglise.
Dès lors, deux questions s’imposent. Sommes-nous conscient de cela ? Sommes nous en mesure de les discerner ?

A ce titre, Spurgeon disait que le discernement ne consiste pas simplement à faire la différence entre le vrai et le faux, mais également à discerner entre le vrai et le presque vrai.

Je suis surpris de voir comment certains en arrivent a formuler ce que l’on appelle “évangile de prospérité“ de manière si insidieuse. Pas étonnant que cette fausse doctrine se répande si facilement dans l’église française aujourd’hui !
Je suis attristé de voir certains amis relayer ces hérésies, sans même se rendre compte de ce qu’ils font. Tout cela, parce qu’ils ne se sont pas forgés de doctrine biblique personnelle claire et solide au sujet de l’Evangile, du péché, du Saint Esprit, etc.

Certes, les dirigeants de nos assemblées doivent veiller à ce que l’Eglise demeure la colonne et l’appui de la vérité. Mais chaque chrétien doit être capable de confronter aux hérésies l’enseignement des Ecritures.

A ce titre, l’exemple des chrétiens de Bérée est édifiant.
Bien que conscients d’avoir un apôtre en face d’eux, ils vérifiaient chaque jour l’enseignement de Paul pour s’assurer qu’il était bien conforme aux Ecritures (Act es17.11).

Combien parmi nous sur les bancs des assemblées sont capables de discerner un enseignement orthodoxe d’un faux évangile ?
Il y a des fausses doctrines, certes, mais il y a aussi des chrétiens mal affermis qui en sont les chantres.

Comme le dit D. A. Carson “L’ignorance peut engendrer la félicité, mais elle n’a rien d’une vertu.

 

5. Pour pouvoir retransmettre à d’autres fidèlement

Nous sommes tous appelés à faire des disciples selon le mandat laissé par Christ (Matt. 28 :18-20).
Ce n’est pas que la tache des anciens ou des pasteurs, mais bien celle de tous les disciples.

Que ce soit dans un contexte d’implantation ou dans une église établie depuis plusieurs générations, le défi est le même pour chaque génération de disciples : retransmettre l’évangile à la génération suivante, conformément à l’enseignement des apôtres (2 Tim 2. 2).

Si nous désirons la conserver fidèlement, c’est aussi dans le but de la transmettre fidèlement.

 

Je veux tirer deux conclusions de cette réflexion :

1. La saine doctrine n’est pas sèche et froide, et elle jamais séparé de la pratique.
Elle affermit la foi, nourrit l’âme, réchauffe le cœur et nous met face au défit de l’obéissance.
Le lien entre la doctrine et la pratique est organique : la vérité se vit, la promesse se saisit, le commandement s’obéit…

2. L’expérience ne se substitue pas à la doctrine, elle s’y soumet.
Ce n’est pas parce que nous avons une longue expérience dans tel ou tel domaine que nous pouvons nous passer de la doctrine.
L’expérience n’est pas normative en matière de vie ou de vérité, la Bible si.

Le mot de la fin est à D.A. Carson :

Je ne sais pas ce que signifie l’autorité de la Bible, ni même l’autorité de Jésus Christ, si nous ne sommes pas prêts à soumettre nos opinions, nos valeurs et nos structures mentales à ce que la Bible dit, à ce que Jésus enseigne. (…) Parmi les chrétiens, il ne devrait y avoir le moindre prétexte pour ignorer ou chercher à se soustraire à ce que la Bible a à dire. (2)

 

 

RC

 

 

Notes et références :

(1) Justo L. Gonzalez. The history of the Christianity, vol. 1, Early Chrurch to the dawn of the Reformation. Harper Collins Publishers.

(2) D. A Carson, Erreurs d’Exégèse. Impact.

 

 

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Raphaël est marié à Marion avec qui il a 2 enfants. Ancien Educateur Spécialisé, il est étudiant en dernière année à l’Institut Biblique de Genève et pasteur stagiaire à l’ECE Grenoble. Il est aussi évangéliste associé à France Evangélisation.