Les deux glorieuses natures de Christ
Les esprits de ceux qui étaient au Concile de Chalcedoine en 451 furent accaparés par la compréhension de la coexistence des deux natures du Christ.
Lors de ce Concile, il fût reconnu que le Fils avait deux natures. Tous ceux qui répudiaient ou dissociaient ces deux natures furent excommuniés.
L’affirmation des deux natures du Christ se retrouve cependant bien avant ce Concile, notamment chez Grégoire de Naziance (329-390).
Voici une glorieuse représentation des deux natures, tirée du Troisième Discours Théologique de ce Père de l’Église Grec, fort bien articulée :
Il y avait deux éléments: l’un humain, l’autre divin. Humainement [Christ] était sans père, divinement il était sans mère. Mais le tout est de la divinité.
Lorsqu’il était dans le ventre de sa mère, il était connu du prophète [Jean-Baptiste]. Ce dernier était lui-même dans le ventre de sa mère, bondissant au son de la Parole à cause de laquelle il était venu (Luc 1:41).
Il était enveloppé de langes, mais il s’est arraché de ses vêtements dans la tombe où il ressuscita (Luc 24:12). Il a été placé dans une crèche, mais il a été glorifié par des anges (Luc 2: 9), révélé par une étoile et adoré par les mages.
[…] Il a été banni en Egypte, mais il bannit les idoles des Egyptiens.
Il n’avait ni forme ni beauté parmi les Juifs, mais pour David, il était, dans la fleur de l’âge, plus beau que les fils des hommes (Esa. 53).
Sur la montagne, il a resplendi, et il est devenu plus radieux que le soleil, nous introduisant dans les mystères de l’avenir (Matt. 17:2).
Il a été baptisé en tant qu’humain, mais il remet les péchés en tant que Dieu ; il n’avait pas besoin de purifications lui-même mais c’était afin qu’il puisse sanctifier les eaux. (1)
Il a été tenté en tant qu’humain, mais il a vaincu en tant que Dieu, et il nous exhorte à garder courage parce qu’il a triomphé du monde (Jean 16:33).
Il a eu faim, mais il a nourri des milliers ; il est le pain de vie venant des cieux. Il a eu soif, mais il a crié, “Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive” (Jean 6:35). Il a également offert des sources d’eau vive pour ceux qui croient.
Il a été fatigué, mais il est un repos pour ceux qui sont fatigués et chargés (Matt. 11:28). Il est tombé de sommeil, mais il fût élevé sur la mer. Il menaça les vents, mais il releva Pierre qui était submergé (Matt. 14:24, 31).
[…]
Il est reconnu par les démons et il les chasse. Il submerge une légion d’esprits et voit le prince des démons tombant comme l’éclair (Marc 5:9).
Il a été lapidé, mais il n’a pas été vaincu (Jean 8:59). Il prie, mais il écoute. Il a pleuré, mais il sèche les larmes. Il a demandé où était Lazare, car il était humain, mais il a ressuscité Lazare car il était Dieu (Jean 11:34, 35, 43).
Il a été vendu, et à un faible prix—trente pièces d’argent-, mais il rachète le monde, et à un grand prix —celui de son propre sang. Comme une brebis, il a été conduit à l’abattoir, mais il est berger d’Israël, et maintenant du monde entier (Isa. 53:7; Ps. 80:1).
Comme un agneau, il a été sans voix, mais il est la Parole annoncée par la voix de celui qui crie dans le désert. Il a porté les infirmités et a été frappé, mais il guéri toute maladie et toute faiblesse (Matt. 9:35).
Il a été élevé sur un arbre, cloué à la croix, mais il nous rétablira par l’arbre de vie (Apoc. 22:2; Genèse 2:9). Il a sauvé même le brigand crucifié, et il a rendu sombre tout ce qui est visible. Il lui a été donné à boire du vinaigre, et il fût nourri de fiel.
Qui est-il donc? …
Il a livré son âme, mais il a le pouvoir de la reprendre. Le voile est déchiré, car les choses célestes ont été exposées. Les rochers se sont brisés, les morts ont ressuscité (Matt. 27: 51-52).
Il est mort, mais il donne la vie. Par sa mort il a détruit la mort. Il a été enterré, mais il est ressuscité. Il est descendu dans le séjour des morts, mais il ramène les âmes. Il est monté au ciel, et il reviendra juger les vivants et les morts.
MR
Notes et références :
(1) Grégoire fait certainement référence ici à la doctrine de la purification baptismale, une position courante chez les Pères grecs du IVème – Vème siècle. Nous n’y souscrivons pas, et avons réfuté cette approche dans cet article. (GB)