Ces animaux qu’on maltraite… ou qu’on idolâtre
Note du Bon Combat : nous découvrons cet excellent article de nos confrères et amis de Visio-Mundus, alors même que nous produisions un podcast à ce sujet la semaine dernière. Notez au passage que les échanges d’articles sur les blogs de grands quotidiens nationaux qui avaient précipité notre enregistrement sont désormais enrichis. Bonne lecture !
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La semaine dernière, un débat a éclos dans les pages du journal Libé, avec un malheureux pamphlet contre les antispécistes (défenseurs de l’égalité de traitement entre humains et animaux, réduits dans l’article au titre de « végans »), signé par un trio d’auteurs bardés de titres. L’attaque est pleine de clichés et de mauvais arguments, comme le souligne une réplique d’Aymeric Caron, un peu légère, mais qui a le mérite d’exposer les fondements de l’idéologie antispéciste.
Puis un article de Florence Dellerie sur le blog de Médiapart a analysé et réfuté l’attaque d’origine d’une manière qui a rehaussé le débat.
Nous proposons à notre tour la traduction d’un article de Francesca Aran (publié à l’origine sur First Things) pour éclaircir les présupposés qui opposent trois positions : celle des chrétiens, celle des anti-végans et celles des antispécistes. L’objectif est d’éviter toute confusion dans les raisonnements et de dépasser les arguments de surface pour comprendre les fondements de ce qui motive les uns et les autres.
Blaise Pascal évoquait la contradiction qui habite le cœur humain : l’homme est à la fois divin et dépravé. Ce n’est pas que notre esprit soit fort mais notre chair faible ; en fait, notre esprit, ce à quoi nous aspirons, est en même temps noble et ignoble. En témoigne la manière dont nous traitons les animaux, ces êtres que Descartes appelait des « machines animées ».
Des souris et des hommes
D’un côté, nous élevons les animaux au rang de pseudo-humains. Comment souvent, les Etats-Unis devancent l’Europe en la matière. Depuis que j’ai déménagé de Grande-Bretagne pour m’installer aux USA, j’ai découvert que de ne pas considérer son chien ou son chat comme un humain poilu qui ne parle pas notre langue est un signe d’insensibilité, voire de cruauté. De même, il ne faut pas les appeler « animaux de compagnie ». Ce sont désormais des membres de la famille. Lorsque j’ai amené mes deux chats chez un vétérinaire Etats-Unien, j’ai appris qu’on leur avait donné mon nom de famille. Le personnel a insisté pour parler de Stanley et Pius comme de mes « enfants ». En Grande-Bretagne, on blaguait sur le fait que je traitais mes chats comme des enfants. Aux USA, ma maternité envers ces deux félins était une évidence indéniable.
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