5 choses que vous devez savoir sur la Réforme !

Au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué, Le Bon Combat est un blog réformé d’un point de vue théologique et baptiste d’un point de vue ecclésiologique.

Nous vous proposons cinq informations parfois méconnues au sujet de la Réforme :

 

(1) Luther n’a pas “inventé” la Réforme. Il était plutôt l’héritier indirect d’une certaine tradition médiévale dont les plus récentes figures étaient John Wycliff, Jan Huss, ou William Tyndale. Tout au long du Moyen Âge se sont succédés des mouvements réformistes, dont certains sont listés dans cet article sur l’histoire de la Cène. La Réforme n’est donc pas simplement le fruit d’un conflit entre Luther et l’église de Rome, mais la continuité, l’intensification, et finalement l’explosion de problématiques plus anciennes.

(2) La Réforme est en réalité une sorte de redécouverte. Ad Fontes! (“aux sources!”) : telle est la devise des humanistes au commencement de l’époque moderne, parfois appelée (à tort) Renaissance. Il faut comprendre l’émergence de la Réforme dans ce cadre historique. La redécouverte de la Bible et l’affirmation du Sola Scriptura s’inscrivent dans un contexte général de retour aux textes originaux. Les traductions médiévales en latin de la Bible ne suffisaient tout simplement plus. Comme le dit Erasme, “il faut avant tout remonter aux sources elles-mêmes, les sources grecques et anciennes”.

(3) L’imprimerie a eu une influence décisive. Autour de 1455, Johannes Gutenberg produit la toute première presse à imprimer qui permet une impression uniforme et rapide. Nous ne mesurons sans doute pas suffisamment l’onde de choc que cette invention déclencha. Au beau milieu du Moyen Âge, à Paris, il fallait une journée de travail pour qu’un copiste réalise deux pages (ou quatre colonnes). En d’autres termes, pour copier un ouvrage de taille significative, il fallait compter … quatre mois ! L’imprimerie aida Luther à diffuser massivement ses 95 thèses, mais elle servit aussi à l’impression d’indulgences…

(4) Une place importante faite aux femmes. On en parle peu, mais certaines femmes ont joué un rôle particulièrement important dans la Réforme, y compris dans les formulations théologiques. C’est le cas, par exemple, de Marie d’Ennetières, théologienne gagnée dès les premiers temps de la Réforme, dont le nom n’a été inscrit que très récemment sur le Mur de la Réforme à Genève…

(5) Une redécouverte du baptême de professants dès les premiers temps de la Réforme. On parle souvent de Luther, Calvin, et Zwingli. Mais la Réforme, c’est aussi Manz, Blaurock, et Grebel, ces disciples “radicaux” de Zwingli qui redécouvrirent le baptême de professant par immersion, et ce dès 1525. Même si le lien entre ces anabaptistes et les premières communautés baptistes du 17ème siècle est disputé, leur influence sera manifeste tout au long de la Réforme.

 

Pour conclure, relisons ensemble la première et la dernière des thèses de Martin Luther :

(1) En disant : Repentez-vous, notre Maître et Seigneur Jésus-Christ a voulu que la vie entière des fidèles fût marquée par la repentance.

(95) Il faut exhorter les chrétiens à s’appliquer à suivre Christ leur chef à travers les peines, la mort et l’enfer. Et à entrer au ciel par beaucoup de tribulations plutôt que de se reposer sur la sécurité d’une fausse paix.

 

 

>> LISEZ l’ensemble des 95 thèses de Martin Luther

 

 

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Guillaume Bourin est co-fondateur du blog Le Bon Combat et directeur des formations #Transmettre. Docteur en théologie (Ph.D., University of Aberdeen, 2021), il est l'auteur du livre Je répandrai sur vous une eau pure : perspectives bibliques sur la régénération baptismale (2018, Éditions Impact Academia) et a contribué à plusieurs ouvrages collectifs. Guillaume est marié à Elodie et est l'heureux papa de Jules et de Maël