5 mythes au sujet de l’amitié

 

 

Mythe #1 : L’amitié se produit d’elle-même

J’avais l’habitude de penser que l’amitié n’exigeait pas d’effort ou de savoir-faire. Parfois une amitié fonctionne, parfois non. Certaines personnes ont de bonnes amitiés, d’autres non. C’est comme ça, n’est-ce pas ?

Mais j’ai appris que l’amitié – l’amitié véritable – exige de l’intentionnalité et même certaines compétences. Cultiver l’amitié, c’est comme cultiver le sol – cela demande de la sagesse relationnelle et cela demande beaucoup de travail. Sans un effort judicieux, nos relations ressembleront à un jardin négligé : flétri, indiscipliné et couvert de mauvaises herbes relationnelles.

L’amitié n’est pas le fruit du hasard. Et c’est une bonne nouvelle, car cela signifie que des amitiés plus profondes sont à portée de main. Chacun d’entre nous peut faire plus d’efforts et développer ses compétences. Et cela commence par la première étape qui consiste à décider que nous n’adopterons plus une approche passive pour cultiver l’amitié.

 

 

Mythe #2 : Tu es trop occupé pour l’amitié

Beaucoup d’entre nous sont très occupés. Entre l’école, le travail et les priorités personnelles et familiales, nous nous sentons souvent trop chargés pour entretenir des amitiés profondes. Certains se demandent comment trouver du temps pour l’amitié quand ils ont déjà du mal à trouver du temps pour dormir.

Mais, en réalité, nous consacrons du temps à ce qui nous tient à cœur. Si nous plaçons nos amis dans nos priorités, nous trouverons que nous avons de la place pour eux dans agendas. Et très souvent, plier des amis dans nos vies n’implique pas d’ouvrir de nouveaux créneaux horaires, mais simplement de les inclure dans les rythmes ordinaires de la vie. Vous appréciez suffisamment la nourriture pour préparer des repas ; pourquoi ne pas en manger un ou deux chaque semaine avec un ami ? Vous regardez le match, allez à la salle de sport ou au parc ; pourquoi ne pas inviter quelqu’un d’autre à se joindre à vous ?

 

 

Mythe #3 : L’amitié est un luxe social

L’amitié est importante, bien sûr, mais nous n’en avons pas besoin, n’est-ce pas ? L’amitié n’est-elle pas davantage un luxe social qu’une nécessité ? Charles Spurgeon ne serait pas d’accord :

L’amitié semble tout aussi nécessaire qu’un élément rendant plus confortable notre existence dans ce monde, comme par exemple le feu ou l’eau, voire l’air lui-même. Un homme peut bien mener une existence misérable dans une fière dignité solitaire, mais sa vie est faible, ce n’est rien d’autre qu’une existence. (1)

 

Il a raison. Nous avons besoin d’amitié comme nous avons besoin d’air. Et c’est parce que nous avons été faits à l’image d’un Dieu-Père trinitaire, d’un Fils et d’un Saint-Esprit qui existent éternellement dans une communion d’amour. Nous avons besoin de relations profondes parce que nous avons été faits pour eux. Et nous nous rendons compte à quel point c’est nécessaire lorsque nous regardons ce qui arrive quand nous n’avons plus de telles relations. De nombreuses études montrent que la vie sans amis n’est pas seulement déprimante ; c’est une existence dangereuse.

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Nous dépérissons émotionnellement, psychologiquement, et même physiquement. Selon les Proverbes, l’absence d’amitié est le chemin de la folie : « Celui qui s’isole cherche son propre désir ; il s’s’irrite contre tout ce qui est sage » (Pr 18.1).

Le cuir est un luxe ; l’amitié ne l’est pas. L’amitié ressemble plus à ce que l’huile est pour un moteur. Sans elle, nous finissons par nous effondrer.

 

 

Mythe #4 : L’amitié n’implique aucune responsabilité

Nous pourrions penser que la beauté de l’amitié consiste en ce que nous pouvons y entrer ou en sortir à loisir. C’est ce qui la rend différente de nos relations avec nos parents, nos frères et sœurs, ou notre conjoint, n’est-ce pas ? N’est-ce pas là la beauté de l’amitié – le fait qu’elle soit librement choisie et librement poursuivie ?

Il est vrai que nous entrons librement dans nos relations d’amitié. Et il est vrai que mettre fin à une amitié ne revient pas à rompre une alliance. Mais il serait faux de penser qu’il n’y a pas de véritable engagement dans l’amitié.

Nous pouvons le constater en comparant deux types d’amitié : l’amitié de type « consommateur » et l’amitié de type « alliance ». Bien que nous n’ayons pas besoin de contracter des alliances les uns avec les autres, les vrais amis partagent un engagement très semblable à celui d’une alliance.

Les « amis consommateurs » vous traitent comme un nouvel appareil numérique – initialement attrayant, utile et agréable, mais quand quelque chose de meilleur se présente, ils vous échangent contre une nouvelle version. En revanche, « l’amitié d’alliance » est un lien qui tient.Ceux qui sont amis de la sorte ne se servent pas les uns des autres ; ils s’apprécient profondément et se serrent les coudes même par la souffrance, le partage, et les fardeaux trop lourds à porter seuls.

 

 

Mythe #5 : Nous ne devrions pas appeler Jésus notre ami

Peut-être avez-vous entendu cette pensée que Jésus n’est pas notre ami parce qu’il est notre roi. Mais c’est une fausse dichotomie. Jésus est à la fois le vrai roi et l’ami le plus sincère.

La nuit où il a été arrêté, Jésus a enseigné à ses disciples comment comprendre le sens de sa mort à venir. Et il voulait qu’ils y pensent en termes d’amitié : « Il n’y a pas de plus grand amour que celui-là, que quelqu’un donne sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis…  » (Jn 15.13-14).

La gloire de Jésus est certainement révélée par son autorité royale. Mais envisager Jésus comme notre ami n’atténue pas cette gloire. C’est même tout le contraire : qu’un si grand roi s’abaisse pour se lier d’amitié avec nous, voilà ce qu’est la grâce la plus pure. Or, la grâce est le summum de la gloire de Dieu.

Nous n’avons pas à choisir entre la royauté et l’amitié de Jésus. De fait, faire ce type de choix est la voie la plus sûre pour atténuer notre perception de sa gloire. Nous l’adorons et le louons à juste titre lorsque nous le voyons à la fois comme notre roi cosmique et notre ami le plus proche.

 

 

 

Notes et références :

(1) Charles Spurgeon, Sermons of Rev. C. H. Spurgeon of London, vol. 3 (New York : Robert Carter & Brothers, 1883), 11.

 

Drew Hunter (MA, Wheaton College) est pasteur-enseignant à l’église Zionsville Fellowship (Zionsville, Indiana, USA). Il était auparavant pasteur pour les jeunes adultes et enseignant en sciences religieuses. Drew et son épouse, Christina, vivent à Zionsville et ont trois enfants.

 

 

 

 

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