Le côté obscur de la vie chrétienne

Voici un livre qui va interpeler le lecteur chrétien rien qu’avec son titre : Le Côté Obscur de la Vie Chrétienne. C’est comme cela que Pascal Denault, pasteur et théologien canadien, auteur de plusieurs ouvrages, a choisi d’intituler son nouveau livre. Un titre qui peut sembler à première vue provoquant, voire contradictoire. En effet, la vie chrétienne n’est-elle pas censée être rose ? Le christianisme n’est-il pas une sucrerie pour les faibles qui ont besoin d’une béquille ? Comment la vie du chrétien peut-elle être obscure s’il a été racheté et uni à Jésus-Christ qui est la Lumière du monde ? Pourtant derrière cette vérité s’en cache une autre : celle de la vie chrétienne de tous les jours jusqu’au jour du Retour du Christ. Voilà la problématique de l’auteur : « Quelle devrait être la vie chrétienne normale » ?

Son livre se veut donc être une tentative de réponse pratique, pastorale, et théologique. Trois sujets vont être abordés : l’Assurance du Salut, la dépression de l’âme, et la croissance spirituelle. Et ce qui est réellement intéressant, c’est que les réponses apportées ne viennent pas tout droit des pensées particulières de l’auteur, mais de la Bible elle-même. Chaque sujet sera traité à partir d’un passage de la Parole de Dieu en particulier qui sera développé. De plus, de nombreuses autres références viennent confirmer les passages choisis. Ce livre est donc une véritable réponse biblique, structurée et développée.

L’auteur va également démontrer tout au long de son ouvrage que « le problème concernant le manque d’assurance, la dépression spirituelle ou encore une vie infructueuse n’est pas l’absence de ressources spirituelles, mais la négligence des ressources qui sont nôtres ». Le but de son livre sera donc de « nous conduire à cet état glorieux où notre coeur exulte en Dieu et chante sa bonté en nous apprenant comment nous confier en l’Éternel ».

 

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1- L’assurance du salut

Pascal Denault va donc entamer sa réflexion concernant l’Assurance du Salut en abordant le sujet du doute. En effet, quel chrétien « normal » n’a jamais été confronté ne serait-ce qu’une minute au doute dans sa vie de foi ? L’Assurance du Salut doit donc être recherchée avec persévérance par le disciple du Christ, car bien qu’un chrétien soit sauvé uniquement par sa foi en Jésus, l’Assurance du Salut peut être comparée à la régénération « puisqu’elle change le croyant presque aussi radicalement que ne le fait sa conversion ». Mais il fait une distinction intéressante entre la foi et l’Assurance du Salut puisqu’il affirme que « savoir que Dieu aime et savoir que Dieu m’aime sont deux choses différentes ». Le doute ne nous permet donc pas de douter de notre élection qui se manifeste dans notre vie quotidienne par une obéissance aux commandements de Dieu. Mais le manque d’Assurance peut également résulter d’une mauvaise compréhension de cette doctrine puisqu’il affirme que « plusieurs n’ont pas l’assurance du salut tout simplement parce qu’ils ne comprennent pas bien le salut ou parce qu’ils entretiennent des croyances erronées ».

Comment donc obtenir cette Assurance dans ce cas ? Sur quoi repose-t-elle ? Pascal Denault va donc nous présenter trois piliers nécessaires à cette assurance.

 

 

2- La dépression de l’âme

Forts de cette Assurance nouvelle, nous pouvons maintenant nous pencher sur le deuxième chapitre du livre qui aborde le thème de la dépression, du découragement spirituel profond. Ce chapitre est réellement important, car la dépression, comme nous l’entendons régulièrement un peu partout, est un des grands maux de ce siècle. Qu’elle soit d’ailleurs spirituelle ou psychologique. Car il y a bien un lien intrinsèque entre les deux. Et ce qui est réellement intéressant, c’est finalement de constater que la dépression était d’autant d’actualité à l’époque biblique qu’aujourd’hui.

Pascal Denault va en fournir de nombreux exemples tirés de la Parole. Mais il va également nous donner quelques conseils pour surmonter cette épreuve. Il va par exemple expliquer « qu’il faut cesser de s’écouter et se parler au moyen de la Parole de Dieu ». Autrement dit, se prêcher à soi-même comme pouvait par exemple le faire le psalmiste. Mais la dépression n’est pas que le résultat d’une mauvaise théologie ou d’un trouble psychologique quelconque. Elle est également le résultat du péché qui entraîne stress et fatigue de nos âmes et de nos corps.

Heureusement, il va aussi nous donner sept préceptes issus de l’Ecriture afin de vivre une vie plus heureuse, comme par exemple la maîtrise de soi qui « est un fruit de l’Esprit ».

Il parle également de l’effort dans la vie du chrétien, en vue de cultiver son âme par exemple, car « la paresse est gratifiante sur le moment, mais à la longue, elle prive l’âme des exercices qui lui sont nécessaires pour demeurer vigoureuse et ne pas sombrer dans l’apathie ».

 

 

3- La croissance spirituelle

Et cela nous conduit à la troisième et dernière partie du livre qui concerne la sanctification. Pascal Denault va donner une explication très importante en abordant le sujet du péché rémanent. Et cela l’amène à nous donner une application pratique sans compromis à travers la repentance quotidienne : « Ceux qui ne marchent pas dans cette repentance continuelle ne sont pas des chrétiens […]. Tels sont les vrais enfants de Dieu : encore pécheurs, mais toujours repentants ».

De plus, il va nous expliquer la place de la loi dans la vie du chrétien. Ce chapitre est vraiment primordial parce qu’il explique de manière concrète et en termes accessibles ce paradoxe de la présence simultanée du péché et de la sainteté dans la vie de disciple. Et cela ouvre la porte à un magnifique enseignement sur la grâce de Dieu qui nous rappelle que « le chrétien n’est pas malheureux, car il n’est pas abandonné seul avec son péché, mais il est secouru par Jésus-Christ ».

L’auteur va ensuite mettre en avant deux erreurs que nous pouvons facilement commettre dans nos églises évangéliques : le piétisme et l’antinomisme. Autrement dit, le légalisme ou le laxisme. Le légalisme est quelque chose qui gangrène notre vie de piété. Il nous pousse à toujours faire plus de choses et prendre la place de Dieu afin de gagner notre Salut par les œuvres. Mais notre Salut ne dépend pas de ce que nous faisons. Le fondement de notre Salut et de notre sainteté « c’est notre justification par la foi sans nos oeuvres. La sanctification qui s’ensuit n’est pas premièrement quelque chose que nous faisons, mais quelque chose qui nous est fait : Dieu nous sanctifie lui-même ».

En ce qui concerne le second, il explique que l’antinomisme «  affirme que la sanctification consiste à se reposer entièrement sur notre justification et que tout changement en nous est uniquement l’oeuvre de Dieu ; nos efforts les plus pieux pour essayer d’obéir à Dieu seraient charnels ». Pourtant, Pascal Denault va montrer, Bible à l’appui, que Dieu attend de nous des œuvres. Ces dernières n’étant pas « méritoires, mais révélatrices » de notre Salut. En effet, « être saint ne signifie pas simplement s’abstenir du mal, mais aussi pratiquer le bien », et cela dans le but de plaire à Dieu qui est notre Père. Ainsi, « ce cadre familial plutôt que légal est l’élément central de la sanctification ». Et tout cela découle de l’amour de Dieu pour nous et de notre amour pour lui suite à notre réconciliation.

Mais le dernier chapitre de cette partie est vraiment important, car il aborde le sujet « de la vie ordinaire du chrétien ». Et pour Pascal Denault cela se résume à un mot : Consécration. Ce qui est remarquable dans cette explication est l’accent positif mis sur la sainteté.

Deux points importants vont alors être développés en lien avec la consécration.

  • Premièrement, il s’agit de rechercher la volonté de Dieu. Mais contrairement à ce que nous entendons souvent dans nos églises, Pascal Denault explique que pour Paul il ne s’agissait pas « de trouver une volonté mystérieuse de Dieu, mais de conformer notre vie à la volonté révélée de Dieu ».
  • Deuxièmement, il va traiter du sujet brûlant de l’évangélisation en affirmant que « notre problème par rapport à l’évangélisation est que nous l’imaginons trop souvent comme une activité plutôt qu’un mode de vie et nous l’abordons avec une mentalité de vendeur plutôt qu’avec l’amour du prochain ». Ainsi nous voyons que la croissance spirituelle du chrétien est tout un programme qu’il devra organiser et mettre en oeuvre tout au long de sa vie sur terre, par la grâce de Dieu.

 

 

Conclusion

Finalement, vous aurez compris que vous auriez tout à gagner à lire ce livre qui se lit très facilement et très rapidement. Pourquoi ? Parce que nous serons tous confrontés à la souffrance un jour, d’une manière ou d’une autre. Mais Pascal Denault nous livre ici de petites perles d’espérance. Il affirme : « la souffrance, qui est inévitable, n’a aucun sens dans une existence sans espérance, elle ne fait que tuer le bonheur ». Le non-chrétien est soumis à la souffrance du fait du péché, tout comme le chrétien. Mais ce dernier reçoit en plus les souffrances du Christ : « Nous ne devons pas oublier l’union avec Christ dans ses souffrances ». Pour l’auteur, « il s’agit de la souffrance qui découle directement du fait que nous appartenons à Christ ».

Mais il nous rappelle également, en lien avec l’espérance, que ces souffrances passagères, aussi dures soient-elles, ne sont rien par rapport à la gloire que Dieu a en réserve pour nous et dont il nous a déjà donné de goûter une partie.

Ce livre remplit d’encouragements, de conseils, de réflexions bibliques s’adresse donc aussi bien au chrétien qui souffre et qui n’a jamais fait d’études théologiques, qu’au chrétien qui souhaiterai réfléchir à ces questions ou avoir des mots pour encourager ses frères et sœurs. Il est une réponse à un aspect de la vie chrétienne que nous avons tendance à mettre de côté alors qu’il nous concerne tous, soit directement soit indirectement. Que sa lecture puisse vous édifier pour la gloire de Dieu.

 

 

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Renaud Genevois est pasteur à l’Église Perspectives de Colmar. Avant cela, il a été enseignant dans des écoles chrétiennes durant plusieurs années. Il a étudié à l’Institut Biblique de Genève et à l’Institut Supérieur Protestant à Guebwiller. Il prépare actuellement un master de théologie à la Faculté Jean Calvin d’Aix-en-Provence. Renaud est allé plusieurs fois en Afrique enseigner dans un institut biblique et former des enseignants chrétiens. Il écrit régulièrement pour le Bon Combat.