Vie de Guillaume Farel

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Naissance et conversion

1487, le pape régent envoie 18 000 soldats exterminer un peuple fidèle à la Bible, les Vaudois. C’est en 1489 dans les Alpes françaises, au milieu de ce massacre, que naquit Guillaume Farel. Venant d’une famille catholique bourgeoise, il avait appris à lire, mais n’avait jamais vu une bible ! Très tôt, il chercha quelqu’un pouvant lui enseigner les choses religieuses et le latin…

A 20 ans, il partit faire ses études à Paris. Le commerce des indulgences commençait à peine, mais Farel considérait encore le pape comme Dieu sur Terre. Il trouva aisément quelqu’un pour lui apprendre le latin. Mais les gens sincères et pieux étaient rares. Ses amis étudiants avaient pour distraction de jeter les policiers dans la Seine le soir venu…

Guillaume se mit à donner des cours de philosophie. Il se plongea assidument dans une lecture approfondie de la Bible, cherchant la paix avec Dieu.
Il se rapprocha d’un docteur en théologie, Faber (1), qui devint son mentor et ami.  Tous deux se convertirent  en 1519. Ils commencèrent à prêcher la grâce et à enseigner la Bible autour d’eux. Deux ans plus tard, suite à l’immolation des écrits de Luther arrivés jusqu’à Paris, ils s’éloignèrent de la capitale.

 

Suivre Jésus, prêcher Christ

Arrivés à Meaux, Faber commença à traduire la Bible en Français, et Farel se mit à prêcher. Les gens accueillirent avec joie cette nouvelle doctrine, et se convertirent en masse.
Une soif de justice et de vérité jaillissait de leur cœur, et des groupes d’études bibliques se formèrent. L’ivrognerie et la vulgarité perdit du terrain, et on vit même des évangélistes qui se mirent en route pour atteindre les campagnes environnantes.

Guillaume Farel, rejetant toute collaboration avec l’église de Rome, s’écarta de Faber, qui terminait de traduire le Nouveau Testament. La parole se répandait via des traités qu’il écrivait, ou des colporteurs qu’il envoyait. Les représailles furent nombreuses, et des milliers d’ “hérétiques“ furent brûlés en France. Mais l’impact de ces martyrs était souvent plus grand que les sermons de Farel !

En 1526, il eut de vifs échanges avec Luther sur la Cène, par lettres interposées. Banni de l’église, il se dirigea vers la Suisse. Le même schéma se répétait inlassablement, malgré les injures et les coups : Il prêchait, attirait les foules à lui, provoquait une émeute, et était chassé de la ville…
Il discourait toujours avec la même ardeur contre les marchands d’indulgences, les moines adultères, les messes et les idoles ! Suite à son travail, en 1530, le Canton de Neufchâtel (Suisse) devint protestant !

 

“Le diable aura toujours plus de disciples que Jésus“

Farel avait un vrai cœur de réformateur. Un jour, il jeta dans la rivière l’image de Saint-Antoine que des catholiques portaient lors d’une procession, en criant : “Pauvres idolâtres, n’abandonnerez-vous jamais vos idoles ?“. Plus tard, il entra avec un de ses disciples dans une église lors d’une messe, se mit à parler plus fort que le prêtre sur le salut par la foi en Jésus.
La réaction ne se fit pas attendre. Chassés de l’église, ils furent lapidés, forcés à s’agenouiller devant des statues de la Vierge Marie, puis mis en prison. Certains de ses sermons, au contraire, se terminaient sur des destructions massives d’idoles et d’images sacrées.

Après plusieurs essais, il réussit à rentrer durablement à Genève. L’enseignement se mit rapidement à porter du fruit, et une grande partie de la ville se tourna peu à peu vers Jésus. Un hiver, Genève fut assiégé par des armées catholiques. Malgré le siège, il régnait une grande joie dans la ville.
De nombreuses personnes se convertirent face au choix suivant : Paix, abondance et catholicisme, ou épée, famine et Evangile. Farel, à l’intérieur, encourageait les gens à ne pas abandonner Christ, quoi qu’il en coûte : “Durant cet hiver, les Genevois perdirent beaucoup de choses de ce monde, mais ils s’enrichissaient dans les choses de  Dieu et se trouvaient plus heureux que jamais.“

 

Un précurseur vite oublié…

En 1536, alors que les persécutions continuaient en France, Calvin arriva à Genève et se mit à travailler avec Farel. Après une riche collaboration à Genève, puis à Lausanne, ils s’éloignèrent de Genève.

A 69 ans, Guillaume se maria et eut un petit garçon, Jean. Il continua à prêcher avec sa fougue légendaire jusqu’à sa mort en 1565.

Peu avant, il déclara :

Il n’y a pas un seul homme sur la terre ni un ange dans le ciel, qui puisse dire en vérité que j’aie attiré des disciples à moi et non à Jésus-Christ.

C’est sans doute pour cela qu’on en parle beaucoup moins que d’autres réformateurs…

 

Lisez ici la totalité de la biographie de Farel, par F. Bevan !

 

NB

 

 

 

Notes et références :

(1) Il s'agit de Jacobus Faber, connu également sous le nom de Jacques Lefèvre d'Etapes (1450-1537), théologien et humaniste français. (retour)

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