Transformé par Sa grâce – Témoignage de Raphaël Charrier

Raphaël est un jeune pasteur stagiaire travaillant actuellement dans une Eglise à Grenoble. Son témoignage est particulièrement édifiant. 

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Je suis né en 1983 dans une famille « chrétienne ».

Ma petite enfance s’est déroulée sans problème hormis une phobie scolaire et une question existentielle : Pourquoi à l’air libre, la madeleine durcit alors que le bichocco ramollit ?

Arrivé au collège, je décide de ne plus suivre mes parents à l’église. Mal dans ma peau, je me valorise en devenant une des « tête de Turc » de l’établissement. Je commence à consommer beaucoup de shit et d’alcool. J’avais une conception d’un dieu selon moi, ayant beaucoup d’amis musulmans et m’intéressant aux philosophies asiatiques, je faisais un méli-mélo de tout cela afin de trouver “ma vérité ».

Après un parcours scolaire chaotique, je passe beaucoup de temps à traîner dans la rue, me rêvant caïd à New York. Je deviens pas très fréquentable et entre dans la « petite délinquance ». Concrètement, ma vie n’a ni sens ni avenir et je suis en profonde dépression. A 16 ans, après une succession d’évènements qui m’ont beaucoup peiné, je tente de mettre fin à mes jours en m’ouvrant les veines. Seulement, Dieu plaça une  infirmière devant chez moi au moment où l’on m’a retrouvé inanimé, elle m’a porté les premiers soins. C’est un miracle !

A la suite de cela, je me fais hospitaliser en unité psychiatrique pendant six semaines afin d’y être soigné. J’ai alors trouvé une solution à mon mal être : la fuite !

Je décide donc de partir de Grenoble, pour  m’engager dans les commandos de l’Air à 17 ans (âge légal). Enfin, je vais être un guerrier ! Seulement, après quelques mois dans l’armée, la lassitude me gagne et je retombe dans mes travers de jeune « paumé ». Un soir, sous l’emprise d’un cocktail de stupéfiant et d’alcool, je vole un 4X4 de la base sans avoir le permis (et alors que je suis encore mineur) et provoque un accident. Comme disait le sergent : “pas vu pas pris, pris pendu ! » Je suis condamné à six semaines de « trou » et je suis renvoyé de l’armée.

Ne sachant pas quoi faire de ma vie, après avoir tout envisagé, je me résigne donc à reprendre l’école et à passer un Bac. Je me retrouve alors à 19 ans en 3ème. Il me faudra cinq ans afin d’obtenir enfin un bac en Sciences Économiques et Sociales.

Paradoxalement, je plonge dans mes consommations de drogues, me retrouve souvent dans des embrouilles. Je continue de vivre en sombrant dans un néant que je fuis en plongeant dans mes consomations… le cycle infernal.

Je vie en me renfermement sur moi-même, sans parvenir à changer, mon moral est de plus en plus bas malgré une relative réussite scolaire.

Août 2006, je pars à la dernière minute en Espagne pour des vacances. Sur place, je rencontre des jeunes chrétiens. Je découvre qu’ils vivent sainement, qu’ils peuvent passer toute une nuit à rigoler sans boire ni se droguer… et qu’ils ne semblent pas « has been » ! Ils me parlent de Jésus, qu’il est le seul sauveur, et que sans lui je suis condamné à l’enfer éternel. Je trouve leur vision très restreinte. Pas besoin d’avoir une religion pour savoir ce qui est bien et mal. Nous avons énormément de débats à ce sujet. Leur truc à eux : être sauvé du mal. Pas seulement avoir une bonne morale. 

Rentré chez moi, troublé par tous ces échanges, je décide de lire la Bible afin de me faire une idée par moi-même de ce Jésus. Je lis l’Évangile selon Matthieu mais avec de grandes difficultés tellement les larmes coulent,. Je suis touché par la bonne nouvelle de Christ au plus profond de mon cœur : je rencontre Jésus dans ma lecture. Je découvre qu’il m’aime, qu’il est Dieu le fils, le Seigneur et le Sauveur. Je réalise donc qu’il a le pouvoir de me laver, de me sauver du mal qu’il y a en moi et de m’accorder la vie éternelle auprès de Dieu.

Ces lectures me troublent au plus profond de mon âme, je suis alors totalement perdu et n’arrive plus à ignorer mon « côté obscur ». Tout ce que je suis, ce que je fais, me révulse…

Je demande donc à ma mère de voir son pasteur sans trop savoir ce que j’attends.
Après plusieurs rencontres, ce dernier  m’explique que Dieu peut me libérer de mon péché qui produit ce mal-être et mes addictions.
Il me demande si je crois alors que Jésus est mort à ma place sur la croix pour me réconcilier avec Dieu, je lui réponds « oui ». Il me demande alors si je veux que Jésus soit mon Seigneur et je réponds « Tu rigoles ou quoi ? Oui ! ». Le pasteur me propose donc que chez moi, au calme, je puisse noter sur une feuille tout ce que j’avais fait de mal dans ma vie afin de le confesser à Dieu. Ce fut une terrible épreuve pour moi. Je défie quiconque de le faire.

Ensemble nous avons prié, je me suis repenti de tout ce mal que j’avais fait, j’ai abandonné ma vie entre les mains de Jésus Christ et lui ai demandé d’en devenir  Le maître. C’était le 23 mars 2007.

Ce fut pour moi une délivrance. Je me suis senti pardonné, aimé par Dieu et en paix avec lui. Quel bonheur ! Jamais je n’avais connu cette si douce réalité. Je sentais la présence de Jésus et son amour pour moi manifesté par ce qu’il a accompli à la croix.

Dès lors, j’eus la certitude que j’allais m’en sortir car je n’étais plus seul. Le Seigneur Jésus a changé ma vie et m’a donné la force de couper avec mes habitudes malsaines du passé. J’ai trouvé goût à la vie, j’ai appris à lui faire confiance et à me reposer sur lui. Je suis allé voir mes parents et  je leur ai demandé pardon pour les souffrances que je leur avais causé. Par ailleurs, j’ai perdu beaucoup d’amis qui n’ont pas compris, accepté ce changement de vie, cette conversion. En quelques jours, Jésus a complètement bouleversé 23 années de vie, mais j’étais conscient qu’elle n’avait de sens qu’en lui.

J’ai découvert aussi la vie d’église et ne pas me sentir seul m’a encouragé. J’avais une nouvelle famille, composée de gens grâciés tout comme moi. Dieu a changé ma vision du monde : ma vie est devenue cohérente et j’ai appris à aimer mon prochain. J’ai réalisé que Dieu a toujours été là pour moi. La vie est faite pour avoir un sens.

Je me suis fait rapidement baptiser et il naît en moi très vite l’envie de servir Dieu et de mieux le connaître car j’étais conscient que j’avais du temps à racheter. J’ai donc fait l’Institut Biblique de Genève.

Cette année (07/08) m’a permis de mieux connaître Dieu, ce qui a fait grandir mon amour pour lui et m’a fait réaliser que je voulais vivre dans la grâce, l’obéissance et faire ce qu’il attend de moi : lui consacrer ma vie. J’ai réalisé que Dieu m’avait sauvé par amour et voulait que je lui consacre complètement ma vie. Elle m’a permis aussi de vivre une réelle rupture avec ma vie passée, d’intégrer de nouvelles habitudes de vie et surtout de découvrir la vie par la grâce.

A la suite de cette année, j’ai travaillé un an comme brancardier tout en préparant le concours d’entrée en école d’éducateur spécialisé. Je l’ai réussi et suis entré en formation en septembre 2009. Parallèlement j’ai fait le R2E, puis je suis devenu évangéliste associé à France Evangélisation.

Je me suis surtout très investi dans mon église locale (ECE Grenoble) et je peux dire aujourd’hui, que c’est là que j’ai le plus appris. J’ai avant tout, simplement cherché à aider mes frères et sœurs là où je voyais des besoins.

Je me suis progressivement investi dans le travail parmi la jeunesse au sein du GDJ ainsi que dans l’évangélisation, la prédication et l’enseignement.

Après ce temps, j’ai poursuivi mes études de théologie à Gennève (IBG) pour devenir pasteur.

Je me suis marié en 2009 à Marion, une épouse merveilleuse qui partage la même foi que moi et nous avons deux enfants.

Je veux consacrer ma vie à l’évangélisation de la France par la formation des disciples, l’enseignement de la Parole de Dieu et la multiplication des Eglises.

 

Raphaël Charrier

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