Vers une théologie du jeu et du sport
Le sport et les jeux font partie intégrante de toute culture, tout simplement parce qu’il s’agit d’une activité humaine fondamentale. Certains réduisent le jeu à une occupation infantile, d’autres se méfient du sport et de la dévotion quasi religieuse qu’il peut inspirer, d’autres encore considèrent l’un et l’autre comme des phénomènes séculiers potentiellement utiles comme plate-forme d’évangélisation… comment se positionner en tant que chrétien ?
Rapports historiques
Paul ne se prive pas d’utiliser des métaphores sportives pour parler de la vie chrétienne, par exemple la course (1 Cor 9.24), le combat (1 Tim 6.12) ou l’entraînement (2 Tim 3.16). Certains affirment que ces illustrations n’impliquent pas une opinion favorable de ces choses. En bons apologètes culturels, nous devons certes tenir compte de la tendance de Paul à avoir une approche subversive de la culture ambiante, pourtant il n’illustre jamais l’oeuvre de Christ ou la foi par des choses intrinsèquement mauvaises.
Ses contemporains, et ceux qui vinrent après lui, furent largement opposés aux Jeux Olympiques, et pour de bonnes raisons : ils étaient marqués par l’idolâtrie (dédiés à Zeus ou à Nikê, déesse de la victoire), l’indécence (les athlètes étaient nus) et l’oppression (les dissidents, notamment chrétiens, étaient jetés dans la fosse aux lions).
Pourtant, avec le temps et la fin des persécutions anti-chrétiennes, les théologiens vinrent à poser un regard plus clément sur les jeux en général, pour y voir un simple divertissement. Jean Calvin, par exemple, jouait à une sorte de billard, et à l’exemple de Paul, il s’en sert comme métaphore (voir IRC I, XVII, 1). Il pratiquait également, avec les membres du Conseil à Genève, un jeu d’adresse qui consistait à lancer une clef sur une table pour la faire glisser le plus près du bord sans tomber.
A la fin du 18e siècle, avec la rénovation des Jeux Olympiques, divers jeux cessèrent d’être perçus comme de simples loisirs pour redevenir compétitifs, jusque dans la cour de récréation. Outre la religiosité qu’ils peuvent susciter, l’indécence dont ils peuvent être l’occasion et l’oppression à laquelle ils peuvent participer, cet aspect de compétitivité demeure problématique pour de nombreux chrétiens.
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