Que demandons nous lorsque nous disons « que ton règne vienne » ?
Article de Albert Mohler, extrait de son livre, Une prière révolutionnaire : le Notre Père (Clé, 2022, à commander ici). A. Mohler est le président du Southern Baptist Theological Seminary (Louisville, Kentucky, USA) et l’animateur du podcast The Briefing, où il analyse quotidiennement l’actualité et les événements récents d’un point de vue évangélique.
Pendant des décennies, les théologiens libéraux et révisionnistes ont cherché à parler du royaume de Dieu comme de quelque chose que l’on peut concevoir grâce aux efforts humanitaires et aux bonnes œuvres. Dans cette conception du royaume, Dieu n’est guère plus qu’une pom-pom girl qui encourage nos efforts. Il n’est pas ce Dieu infiniment souverain, mais plutôt simplement quelqu’un d’infiniment débrouillard. Son royaume n’a aucune exigence sur nos vies, car il n’est qu’un monarque impuissant qui encourage simplement l’humanité à exploiter tout son potentiel.
Bien évidemment, les conservateurs peuvent également domestiquer le royaume de Dieu en confondant un parti politique ou un gouvernement avec le royaume. Les chrétiens sont trop souvent tentés – tout comme l’a été l’empereur romain Constantin – de croire qu’ils peuvent faire venir le royaume de Dieu par la force politique ou par d’autres moyens sociologiques. Mais le royaume de Dieu n’est pas de ce monde. Comme Jésus nous l’enseigne dans cette prière, nous sommes dépendants de Dieu, et de Dieu seul, pour répandre le royaume dans chaque cœur et aux quatre coins du monde. Nous ne pouvons pas façonner le royaume de Dieu par nos propres efforts. Nous sommes, au contraire, appelés à être fidèles au grand mandat missionnaire, et à placer notre confiance en Dieu qui, par sa grâce souveraine et surnaturelle, étendra son règne rédempteur à toute tribu, toute langue et toute nation.
Alors, que demandons-nous lorsque nous disons « Que ton règne vienne » ? Nous demandons quelque chose d’à la fois merveilleux et dangereux :
• Nous prions pour que l’Histoire arrive à son terme.
• Nous prions pour voir toutes les nations se réjouir dans la gloire de Dieu.
• Nous prions pour voir Christ honoré comme roi dans chaque cœur humain.
• Nous prions pour voir Satan lié, pour voir le mal vaincu et la mort anéantie.
• Nous prions pour voir la grâce de Dieu manifestée dans l’entière justification et le plein acquittement des pécheurs par le sang versé du Christ crucifié et ressuscité.
• Nous prions pour voir la colère de Dieu se déverser sur le péché.
• Nous prions pour voir chaque genou fléchir et chaque langue confesser que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
• Nous prions pour voir une nouvelle Jérusalem, un nouveau ciel, une nouvelle terre et une nouvelle création.
C’est en effet une prière radicale. Cette requête n’est pas à prendre à la légère. Mais, comme nous l’avons vu, cette requête est également porteuse d’une grande espérance. Notre Dieu viendra nous sauver et nous fera connaître la plénitude de sa grâce dans l’ultime révélation de son royaume.
C’est à cette fin que nous prions.
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