Pourquoi les commandements de Christ sont-ils si exigeants?
Lorsque vous entendez le Fils de Dieu affirmer : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » comment vous sentez-vous ?
Êtes-vous remplis d’une sorte d’indignation, vous exclamant : « Une telle chose est impossible et absurde. Pourquoi? Parce que je suis instinctivement, automatiquement et inévitablement plein de ressentiment et de mauvaise volonté contre ceux qui me haïssent et me blessent. Je ne peux faire autrement ; aucun effort ne peut renverser cette impulsion spontanée de mon cœur! Je ne peux changer ma propre nature! » (…)
Écoutez maintenant la dernière demande faite par Christ alors qu’il poursuit : « Soyez donc parfaits, » et afin de ne laisser aucune place à l’incertitude quant au sens de ses propos, il ajoute : « comme votre Père céleste est parfait ».
Nous direz-vous que cela est trop élevé pour que nous puissions l’atteindre? Qu’un tel standard est inatteignable par la chair et le sang? Nous répondons qu’il s’agit bien du standard que Dieu lui-même a placé devant nous, devant tous les hommes. Il s’agissait du standard de Dieu avant la chute, et il s’agit encore maintenant de son standard ; car bien que l’homme ait perdu sa capacité à se conformer, Dieu n’a pas perdu son autorité pour exiger ce qui lui est dû. Et pourquoi l’homme n’est-il plus capable d’atteindre cette loi de justice ? Parce que son cœur est corrompu; parce qu’il est totalement dépravé. Mais cette incapacité ne l’excuse nullement; au contraire elle le rend complètement coupable et inexcusable.
Le lecteur ne perçoit-il pas maintenant le but de Christ en pressant ses auditeurs par cette loi divine et spirituelle avec ses exigences inexorables et immuables ? Il voulait ainsi briser les faux espoirs de ses auditeurs en tuant leur confiance en leur propre justice. (…)
Si le cœur de l’homme déchu est si corrompu qu’il ne peut aimer ses ennemis, c’est qu’il a cruellement besoin d’un cœur nouveau. Si être parfait comme le Père céleste est parfait semble impossible à l’homme naturel, totalement contraire à lui, alors son besoin de naître de nouveau est manifesté.
– Arthur W. Pink
An Exposition of the Sermon on the Mount, p. 136