Sept présupposés majeurs du counseling biblique
Alors que notre troisième formation #Transmettre counseling biblique a lieu dans moins de 20 jours (voir ici), beaucoup se demandent pourquoi nous parlons de « counseling » plutôt que de « relation d’aide » ou de « psychologie chrétienne ». Sachez tout d’abord qu’un excellent ouvrage a été traduit en français à ce sujet (voir ici), qui continue de susciter bien des débats.
Mais peut-être devrions-nous souligner les traits distinctifs qui justifient cette appellation. Cet article, extrait de la contribution de David Powlison à l’Introduction au Counseling Biblique (sous dir. J. Macarthur), souligne sept présupposés centraux qui placent le counseling comme une discipline à part. Et, au passage, tous les étudiants inscrits à notre prochaine formation #Transmettre recevront gratuitement un exemplaire de ce livre (format ebook) 😉
Quels sont les éléments de base du counseling biblique ? Quiconque a réfléchi à la ques- tion à partir des Écritures et des tentatives d’Adams pour les systématiser se fera sa propre idée, légèrement différente. Soulignons, ici, sept éléments fondamentaux que Jay Adams a redécouverts, formulés et défendus.
1. Dieu est au centre du counseling
Dieu est souverain, actif, miséricordieux, puissant, il ordonne et il parle. Le Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, est l’axe principal et notre modèle en tant que merveilleux conseiller. La Parole de Dieu et l’œuvre du Saint-Esprit sont le point de départ de tout changement significatif et durable dans la vie. La Parole de Dieu traite de counseling. Par elle, en effet, nous sommes éclairés sur la nature humaine et sur les façons méthodiques de lui venir en aide.
La Bible fait autorité. Elle est pertinente et entièrement suffisante pour conseiller. Dieu a vraiment parlé de toutes les questions fondamentales de la nature humaine et de tous les problèmes de l’existence. Sa Parole fixe le but du counseling, explique la manière dont les personnes peuvent changer, le rôle du conseiller, les méthodes de conseil, etc. Les chrétiens ont la seule source faisant autorité en matière de sagesse pour conseiller : le Saint-Esprit qui parle par la Parole de Dieu. La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse, et la sagesse est le seul but valable du counseling.
2. La consécration à Dieu a des conséquences épistémologiques.
Tout d’abord, les autres sources de connaissance doivent être soumises à l’autorité de la Bible. Les sciences, l’expérience personnelle, la littérature, etc., peuvent être utiles, mais ne sauraient jouer un rôle moteur dans le counseling. Ensuite, plusieurs sources de conseil entrent en conflit dans la vie humaine. À cet égard, Genèse 3, Psaumes 1 et Jérémie 23 sont paradigmatiques. Depuis le jardin d’Éden, des conseils contredisent les conseils de Dieu et les remettent en question. Ils reposent sur d’autres présupposés et mènent vers d’autres buts.
Nous avons un devoir de vigilance envers ces faux conseils afin de nous y opposer. Plus précisément, à notre époque et dans notre pays, la psychologie du monde s’est immiscée dans le domaine de la vérité et de la pratique bibliques. Ces théories et thérapies séculières se substituent à la sagesse biblique, et trompent les gens, que ce soit dans l’Église ou en dehors. Nous avons le devoir de dénoncer les personnes qui usurpent l’autorité et de les combattre.
3. Le péché est le principal problème auquel les conseillers doivent faire face
Il s’agit du péché dans toutes ses dimensions : motivations et comportements ; péchés que nous commettons ou subissons ; conséquences de notre propre péché ; celles du péché d’Adam. Le péché peut être un mauvais comportement, une pensée pervertie, une tendance à suivre ses propres désirs ou bien de mauvaises attitudes.
Le péché est habituel et trompeur. Une grande partie de la difficulté du counseling consiste à amener la personne à prendre conscience de péchés spécifiques et à briser leur emprise. Les problèmes de l’existence qui nécessitent un suivi en relation d’aide ne sont pas des besoins psychologiques insatisfaits, de démons du péché qui habitent en soi, de mauvaises relations sociales, d’un tempérament inné, de prédisposition génétique ou de tout autre chose qui détourne l’attention de notre responsabilité d’être humain.
Le problème chez les chrétiens, c’est le péché qui subsiste ; le problème chez les non-chrétiens, c’est le péché qui règne. Le péché est le problème.
4. L’Évangile de Jésus-Christ est la réponse
Ce dont l’humanité a le plus besoin, c’est le pardon du péché et la capacité de changer à l’image du Christ. L’Évangile orthodoxe de Jésus-Christ est la réponse à ce pro- blème. Le Christ traite du péché : la culpabilité, la puissance, la tromperie et les tourments du péché. Il a été crucifié pour les pécheurs, il règne sur les cœurs par la puissance du Saint-Esprit et il reviendra pour achever la rédemption de son peuple de ses péchés et de ses souffrances.
Ces vérités fondamentales doivent imprégner le processus de counseling.
5. Le changement biblique que le counseling doit viser est la sanctification progressive
Bien qu’il existe de nombreuses façons de changer les gens, le counseling biblique ne vise rien de moins que la transformation à l’image de Jésus-Christ au milieu des difficultés et des tourments de la vie quotidienne. Le changement n’est pas instantané, il s’effectue pro- gressivement tout au long de la vie.
Cette conception de la sanctification comme progressive a de nombreuses implications. Par exemple, ce processus de changement n’est guérison que d’un point de vue métaphorique, non réellement. Cette métaphore est destinée à montrer le processus de sanctification : repentance permanente, renouvellement de l’esprit qui tend vers la vérité biblique et obéissance dans la puissance de l’Esprit.
6. Les difficultés relationnelles ne sont pas une conséquence aléatoire des problèmes de l’existence
Ces difficultés s’inscrivent dans le plan souve- rain de Dieu. Elles révèlent les cœurs et permettent la bataille entre l’Esprit et la chair, bataille qui purifie la foi et l’obéissance. Les circonstances de notre vie ne comportent en aucun cas des éléments qui sont la cause du péché.
Il est important, dans le counseling, de tenir compte de l’hérédité, du tempérament, de la personnalité, de la culture, de l’oppression et du mal, du deuil, des handicaps, de la vieillesse, de Satan, de la maladie physique, et ainsi de suite, mais ils ne sont pas, en fin de compte, la cause du péché.
7. Le counseling est par essence une activité pastorale et doit se dérouler dans le cadre de l’Église
Il doit être réglementé sous l’autorité des bergers délégués, nommés par Dieu. Le counseling est lié structurellement et dans son contenu à d’autres aspects de l’activité pastorale : enseignement, prédication, prière, discipline d’Église, utilisation des dons, missions, adoration, etc.
Le counseling est le ministère de la Parole de Dieu à destination d’une personne précise, spécifiquement adapté aux individus impliqués. Les différences entre la prédication et le counseling ne sont pas conceptuelles, mais seulement méthodologiques. Les mêmes vérités sont appliquées de diverses manières.
Ces sept critères qui demandent notre adhésion unifient le mouvement de counseling biblique. Ils fournissent le cadre où de nombreuses différences secondaires ayant trait à l’interprétation biblique, à l’appartenance théologique, au cadre du counseling, à la personnalité peuvent exister de manière constructive et non destructrice.
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