Peut-on “sentir” la présence de Dieu ?

Je dois avouer être assez hermétique à la manière émotionnelle dont la plupart des évangéliques modernes se comportent durant les moments de louange (comprenez par là, la partie chantée des cultes).

Et pourtant, je suis TRÈS loin d’être impassible, et je ne cherche en aucun cas à refouler ce que je ressens ! Je ne crois pas non plus que les émotions ne doivent pas être engagés lors des moments d’adoration.

Mais il me semble que dans bien des milieux évangélique, celles-ci occupent désormais une place royale, de sorte que ce que le point d’orgue du culte semble être cette expérience sensorielle, limite extatique, de la présence de Dieu.

Un collègue m’a fait parvenir hier cette citation de John MacArthur :

 

Il est courant d’entendre dire, par exemple, “nous sentons la présence de Dieu”.

A titre personnel, je n’ai jamais ressenti la présence de Dieu, je ne sais même pas ce que cela signifie. Je n’ai pas le moindre indice de ce que cela signifie.

Mais si, par toutes sortes de lumières et d’arrangements, vous conduisez les gens dans l’expérience musicale qui convient, puis vous leur dites qu’ils sont en train d’expérimenter la présence de Dieu, alors ils croiront que ce qu’ils expérimentent est la présence de Dieu.

Si vraiment vous ressentiez la présence de Dieu, vous tomberiez sur votre face et vous supplieriez sa miséricorde, comme Esaïe l’a fait (Es. 6:5).

Ou bien vous tomberiez à terre tel un homme mort, comme Jean (Ap. 1:17) ou comme les apôtres à de la montagne de la transfiguration (Matt. 17:6).

Par conséquent, ce n’est pas la présence de Dieu que toutes ces personnes ressentent. Ce n’est rien d’autre que leurs émotions attisées par la manipulation musicale et l’atmosphère ambiante.

 

Je ne peux pas suivre MacArthur quand il parle de “manipulation musicale”. Encore une fois, il me semble légitime que les émotions soient engagées lors des moments d’adoration, et la musique y contribue nécessairement.

Prenons garde toutefois que ce ne soit pas nos expériences sensorielles qui dirigent notre relation avec Dieu et notre manière de lui rendre un culte. La présence de Dieu ne se limite pas à un simple ressenti, mais elle est permanente pour celui qui est au bénéfice des promesses de Dieu.

Amis chrétiens, Dieu ne nous a pas promis un large panel d’expériences émotionnelles. Mais il donne à ses enfants le bénéfice de sa présence, quoi qu’ils ressentent ou expérimentent.

 

La présence de Dieu ne change pas en fonction des sensations que l’on en a, elle est acquise par la foi en l’oeuvre de Christ à la croix.

 

 

GB

 

 

 

 

 

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Guillaume Bourin est co-fondateur du blog Le Bon Combat et directeur des formations #Transmettre. Docteur en théologie (Ph.D., University of Aberdeen, 2021), il est l'auteur du livre Je répandrai sur vous une eau pure : perspectives bibliques sur la régénération baptismale (2018, Éditions Impact Academia) et a contribué à plusieurs ouvrages collectifs. Guillaume est marié à Elodie et est l'heureux papa de Jules et de Maël