John Owen sur la principale différence entre l’ancienne et la nouvelle alliance
Nous avions déjà exposé les convictions de John Owen en matière de doctrine des alliances, convictions qui s’écartent sensiblement de celles de ses collègues pédobaptistes (voir ici). Dans ce nouvel extrait de l’ouvrage de Pascal Denault (Une alliance plus excellente [Impact Academia, 2016]), Owen est encore plus proche de la position baptiste, en rejetant tout lien de continuité stricte entre l’ancienne et la nouvelle alliance.
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Commençons par une citation issue de son ouvrage La mort de la mort dans la mort de Christ :
Voici la différence principale entre l’ancienne alliance des œuvres et la nouvelle alliance de grâce : dans l’ancienne, le Seigneur a exigé l’accomplissement de la condition prescrite, mais, dans la nouvelle, il a promis de la rendre efficace pour tous ceux avec qui il l’avait conclue. En vérité, sans cette efficacité spirituelle, la nouvelle alliance serait aussi faible et inutile que l’ancienne quant à son but (nous rapprocher et nous attacher à Dieu) […]
Voici donc la différence essentielle entre ces deux alliances : dans l’ancienne, le Seigneur imposait une condition ; maintenant, dans la nouvelle, il l’accomplit dans tous les membres de cette alliance. Si le Seigneur exigeait l’obéissance requise par l’alliance sans agir en nous afin de l’accomplir, la nouvelle alliance ne ferait que mettre en évidence notre misère ; elle ne serait en aucun cas un moyen de communiquer la grâce et la miséricorde. Si telle est la nature de la nouvelle alliance, selon ce que nous lisons dans tout le Nouveau Testament, ce qui est abondamment prouvé et accompli dans ses membres, alors une personne ne fait pas partie de cette alliance si ces conditions ne sont pas accomplies en elle.
Owen répète la même théologie dans son exposition de l’Épître aux Hébreux :
La nouvelle alliance est conclue seulement avec ceux qui sont devenus effectivement participants à la grâce. « Voici l’alliance que je ferai avec eux […] Je pardonnerai leurs iniquités… » Ceux avec qui l’ancienne alliance avait été conclue ont joui de ses bienfaits, et s’il n’en allait pas de même avec les membres de la nouvelle alliance, elle serait inférieure à l’ancienne quant à son efficacité. Le fait que l’appel à entrer dans l’alliance soit indéfini ne prouve pas que l’alliance soit conclue avec qui que ce soit qui ne jouirait pas de ses bienfaits. Voici, en effet, ce qu’il y a d’excellent dans cette alliance : elle communique efficacement la grâce et la miséricorde à tous ceux avec qui elle est conclue, et chacun d’eux reçoit le pardon des péchés.
En lisant ces lignes, on se demande sur quelle base Owen pratiquait le baptême d’enfants. D’abord, il est évident qu’il faisait une distinction radicale entre l’ancienne et la nouvelle alliance, et leur nature respective. Owen considérait que l’ancienne alliance était efficace chez tous ses membres sans que tous soient néanmoins sauvés, puisque, comme il l’affirme explicitement ailleurs, cette alliance ne donnait pas le salut.
La nouvelle alliance devait également être efficace chez tous ses membres, autrement, elle aurait été moins efficace que l’ancienne. Cependant, en donnant le salut, la nouvelle alliance le donnait à tous ses membres. Nous voyons aussi que le prince des puritains rejetait la mixité de l’alliance de grâce, car il ne pouvait concevoir que Christ soit mort pour des membres de l’alliance qui n’étaient pas sauvés. D’après la conception d’Owen, on ne peut bénéficier partiellement de la mort de Christ ; celle-ci est pleinement efficace pour la totalité des membres de l’alliance. Si quelqu’un ne bénéficie pas de la grâce salvifique de l’alliance de grâce, il ne fait tout simplement pas partie de l’alliance de grâce.
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Pascal est spécialiste du sujet – il en a fait son domaine principal de recherche. Sa thèse de master (Th.M) a été publiée en anglais sous le titre The Distinctiveness of 17th Century Baptist Covenant Theology, un ouvrage traduit en Français sous le titre Une alliance plus excellente (Publications Chrétiennes).
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