Quelle était l’opinion de Jésus au sujet de l’Ancien Testament ?
Article de Michael J. Kruger publié le 27 janvier 2020 sur Canon Fodder. Traduction : Cindy Rioland.
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L’Ancien Testament connaît des moments difficiles ces derniers temps. Beaucoup le considère comme un livre rabat-joie, légaliste, violent, déroutant et, peut-être par-dessus tout, ennuyeux. Richard Dawkins, athée célèbre, est connu pour avoir une fois déclaré que “Le Dieu de l’Ancien Testament est, sans conteste, l’un des personnages de fiction les plus déplaisants.”
Tout en haut de la pile de ce genre de critiques se trouvent les questionnements relatives à la véracité historique de l’Ancien Testament. Sommes-nous vraiment censés croire que Adam et Ève, le déluge universel et Sodome et Gomorrhe ont réellement existé? Bien des gens ont du mal à croire que de telles choses ont vraiment eu lieu. Mais, malheureusement, les critiques ne viennent pas uniquement de non-chrétiens. Soyons honnêtes : même des croyants peuvent ressentir un certain malaise quand ils lisent l’Ancien Testament. Et cela est encore pire quand des sommités évangéliques suggèrent que l’AT n’a finalement guère d’importance.
Alors, compte tenu d’une si mauvaise presse, il est peut-être temps d’examiner ce que Jésus pensait de l’Ancien Testament. Si Jésus est celui qu’il prétend être, son opinion devrait avoir une grande influence sur la nôtre (voir l’article précédent sur ce sujet ici). Serait-il d’accord avec les préoccupations mentionnées plus haut? Devrait-on laisser de côté l’Ancien Testament?
Certainement pas. Voici trois choses que Jésus croyait au sujet de l’Ancien Testament
1- L’Ancien Testament était historique
De manière générale, Jésus considérait l’Ancien Testament comme un récit se rapportant à des personnes ayant réellement existé et des événements ayant vraiment eu lieu. Bien entendu, il s’y trouvait des livres poétiques (p.ex., les Psaumes) ainsi que des sections apocalyptiques hautement symboliques (par ex., Ézéchiel), mais pour Jésus les récits de l’Ancien Testament étaient bel et bien historiques.
Jésus a fait référence, entre autres, à Adam et Ève, à Abel, à Noé (et au déluge), à Abraham, à Sodome et Gomorrhe, à Loth, à Isaac et Jacob, à Moïse, à la manne et au serpent dans le désert, à David (qui a mangé les pains de proposition), à Salomon, à Elie, à Elisée, à Jonas, à Zacharie, et à bien d’autres.
2- L’Ancien Testament avait toute autorité
Quand Jésus intervenait dans des disputes ou des débats (qui étaient nombreux), il citait invariablement les Écritures. Curieusement, cela semblait toujours aller de soi pour ses adversaires. En dépit de tous leurs différents théologiques, ils n’ont jamais été en désaccord quant au rôle des Écritures comme autorité finale.
Par exemple, quand les Sadducéens lui ont demandé, “duquel des sept sera-t-elle donc la femme?” (une question théologique des plus difficiles, selon eux, et visant à confondre Jésus publiquement), il a tout simplement répondu par une citation d’Exode (Mt 22:28-32).
Cette habitude d’appuyer ses arguments sur les Écritures de l’Ancien Testament était, de fait, un trait caractéristique du ministère de Jésus. Même lors de la tentation dans le désert, au lieu de s’en remettre à sa propre sagesse, il s’est systématiquement appuyé sur la sagesse et l’autorité des Écritures (Mt 4:1-11).
3- L’Ancien Testament était inspiré
Bien au-delà de tout ce qui précède, Jésus a affirmé explicitement et à plusieurs reprises que que l’Ancien Testament contient les paroles de Dieu lui-même. Quand il parle, Dieu parle.
Prenons, par exemple, Mt 19:4: “N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, fit l’homme et la femme et qu’il dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère…” Dans ce passage, Jésus cite clairement Gn 2:24. Toutefois, on tend à oublier que Jésus attribue les paroles de Gn 2:24 à Dieu lui-même, bien que ce ne soit Lui qui parle dans ce passage! C’est simplement le “narrateur.” Donc, pour Jésus, les Écritures ne sont autres que la parole de Dieu.
C’est pourquoi Jésus peut dire, par exemple, “L’écriture ne peut être anéantie,” (Jn 10:35), et “tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé” (Mt 5:18). Pour lui, les Écritures étaient clairement divines.
Alors, que devrions-nous faire du témoignage de Jésus? Il devrait avant tout nous amener à repenser notre attitude à l’égard de l’Ancien Testament. Au lieu de le lire comme quelque chose de bénéfique mais néanmoins dur à avaler, il faut reconnaître que pour Jésus, les Écritures n’étaient autres que la Parole de Dieu à la fois merveilleuse et vivifiante.
N’oublions pas que c’est en référence à l’Ancien Testament que Jésus a dit : “L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu” (Mt 4:4; Dt 8:3).
Pour dire simplement, s’il a aimé la loi de Dieu, nous devrions en faire de même.
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