Qu’est-ce qu’un « mystère », dans le Nouveau Testament ?
La notion de « mystère » contenue dans le NT est comprise de manière très diverse par les chrétiens. Certains de nos amis charismatiques, par exemple, avancent parfois l’idée qu’elle désignerait des choses cachées qui ne seraient pas contenues dans le canon biblique et qui nécessiteraient une prophétie ou le parler en langue pour êtes comprises (cf. 1 Co 14.2 : « celui qui parle en langue… c’est en esprit qu’il dit des mystères »).
Ce n’est pourtant pas ce que le terme mysterion implique, comme le rappelle Herman Bavinck :
« Dans le Nouveau Testament, ce terme véhicule constamment un sens religieux et se réfère à des sujets portant sur le Royaume de Dieu qui est caché, que ce soit en raison de la forme obscure et énigmatique dans laquelle il était présenté (Mt 13.11; Mc 4.11; Lc 8.10; Ap 1.20; 17.5, 7) ou que ce soit en raison de son contenu. Par dessus tout, ce terme rend compte du décret universel de Dieu (incluant les païens) concernant la rédemption en Christ (Rm 16.25; Ep 1.9; 3.3; 6.19; Co 1.26-27; 2.2; 4.3) ainsi que la manière dont elle est mise en oeuvre (Rm 11.25; 1 Co 15.51; 2 Th 2.7; Ap 10.7). Mais ce mystère est ainsi nommé, non parce qu’il est encore caché dans le présent, mais qu’il n’a pas été connu dans les temps passés. Maintenant il a été rendu public par l’Évangile de Christ, il est proclamé par les apôtres –ces dispensateurs des mystères de Dieu (Rm 16.25-26; Co 1.26; 1 Co 4.1; Mt 13.11; 1 Co 4.1), et à partir de là il devient manifeste dans l’histoire ( 1 Co 15.51-52; 2 Th 2.7).
Ainsi, le terme néotestamentaire mysterion ne dénote pas un article de foi intellectuellement incompréhensible, mais quelque chose d’anciennement caché en Dieu, qui a été connu par l’Evangile, et qui est désormais compris par les croyants. »
H. Bavinck, Reformed Dogmatics, vol.1, 619-620.
(MA. Larry Vincent)
Reste à savoir ce que ce mystère désigne précisément. Quelle était cette chose cachée dans les temps passés que l’Evangile ferait connaître ? Sans me lancer dans un long développement, je dois dire que la thèse de G.K. Beale dans Hidden But Now Revealed paraît tout à fait convaincante. Selon lui, cette chose cachée dans l’AT et connue dans le NT n’est autre que la tension entre le « déjà » et le « pas encore », omniprésente dans le NT mais uniquement embryonnaire dans la littérature antérieure (en particulier dans Daniel).
Et vous, qu’en pensez-vous ?
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