Non, la mort de Christ n’est pas un cas de « maltraitance divine d’enfant »
Nous célébrions hier le vendredi saint, une fête que la tradition évangélique historique associe avec la doctrine de la substitution pénale (à ce sujet, voir cet extraordinaire échange !). Pour rappel, Pierre-Sovann Chauny définit cette dernière comme « l’idée que le Christ a supporté le poids de la colère de Dieu à l’encontre des pécheurs dont il se fait le sauveur » (ici).
Mais pour certains évangéliques contemporains, la substitution pénale n’a pas sa place dans la théologie chrétienne. L’idée qu’un Père, même divin, puisse déverser sa colère sur son propre Fils, surtout si celui-ci n’a commis aucune faute, est absolument cruel et immoral.
Mais est-ce réellement ce que les défenseurs de la substitution pénale affirment ? Notez, dans la définition ci-dessus, d’où provient la colère que Christ supporte : il s’agit de la colère de Dieu, et non celle du Père seulement. Et c’est ce qui fait toute la différence. Voici ce que rappelait Brandon Smith, professeur à Cedarville University, dans l’un de ses tweets à l’occasion du vendredi saint :
J’affirme l’expiation pénale substitutive. Mais si vous aussi vous défendez cette doctrine et souhaitez éviter l’accusation de « maltraitance divine d’enfant », veillez à ne pas enseigner que le Fils était le destinataire abandonné et passif de la colère du Père. Car c’est de la colère du Dieu trinitaire dont il s’agit, et le Fils y est allé de son plein gré (Jn 10 ; Heb 12).
En ce lendemain de vendredi saint, souvenons-nous que la mort de Jésus n’introduit pas une dichotomie, ni la moindre déchirure ontologique entre le Père et le Fils.
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