Le péché et… Gollum…

Et ce jugement c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
(Jean 3:19)

Lorsque nous parlons du péché, dans l’église ou au milieu de nos contemporains, il apparaît que certains ont du mal à saisir cette réalité du péché, et certains vont jusqu’à le “personnifier” dans la manière dont ils en parlent.

Pour certains, cette attitude de personnification  à l’égard du péché reflète un désir de s’en distancer, d’en évacuer la responsabilité qui est la leur.

Bien que la Bible parle du rapport qu’il existe entre l’homme naturel et le péché comme celui d’un maître et de son esclave (Rom 7:25), elle n’en évacue jamais la totale responsabilité de l’homme.

En effet, si nous lisons attentivement Romains 1 & 2, vous voyons que l’homme est impliqué corps et âme dans une marche idolâtre qui renie la Seigneurie de son Créateur.

Dans mes outils “apologétiques” d’évangélisation, le film  “Le Seigneur des anneaux” a souvent été une bonne analogie pour expliquer de manière imagée quelques unes des facettes de la réalité du péché.
En effet, au sein de cette trilogie, l’un des personnages principaux est Sméagol.

Ce dernier est un hobbit qui va se transformer en une créature assez hideuse obsédée par un objet source de pouvoir : L’anneau unique. Sméagol va alors  tuer  pour avoir cet anneau, et lorsqu’il l’aura en sa possession, il vivra alors reclus dans des grottes.

Sans rentrer dans une analyse profonde du génie de Tolkien concernant ce personnage, je désire juste souligner que le rapport qu’il existe entre Gollum (Sméagol alors “transformé”) et l’anneau exprime certains aspects forts et fondamentaux entre l’homme et son péché.

 

 

Le péché est tout d’abord une idolâtrie 

Il est intéressant de noter le puissant lien affectif qui décrit l’esclavage de Gollum vis-à-vis de son anneau. En tant que spectateurs, nous voyons très clairement que c’est un esclavage, mais Gollum ne le perçoit pas, car pour lui sa vie c’est son “précieux”, son anneau.

Sa vie est définie par son “anneau”. Sa vie n’est “précieuse” que grâce à son “précieux”. Il entretient à la fois une relation imprégnée de vénération, d’adoration et de jouissance exclusive envers cet “anneau”, cet “objet”.

Ce type de relation est exactement le type de relation qu’il existe entre l’homme et ses passions pécheresses, ses idoles.

L’homme naturel ne peut pas vivre sans ses “idoles”, car ce sont elles qui définissent sa vie, et ce sont elles qui lui apportent ce sentiment “trompeur” de puissance dans sa vie. Il sera alors prêt à être violent, voire même tuer, si vous commencez à devenir un danger pour la pérennité de cette idole, car tout ce qui pourrait l’en détacher constitue alors un “rival” qui pourrait détruire le “sens” de sa vie.

C’est pour cela que lorsque nous prêchons l’évangile de Jésus-Christ dans lequel la Gloire de Dieu est manifestée dans la Seigneurie du Christ, une Seigneurie qui fut inaugurée pour Son peuple dans sa mort propitiatoire et sa résurrection source unique de notre justice, nous faisons face à une grande opposition.

L’homme naturel aime son péché, et le plus grand problème auquel fait face l’annonce de l’évangile est un problème affectif et non intellectuel. L’homme n’a pas fondamentalement besoin de plus d’informations pour reconnaître l’existence de Dieu (cf. Rom 1.18-32 [je ne parle bien sûr pas ici de la nécessité de la prédication de l’évangile pour l’oeuvre de la nouvelle naissance accomplie par Dieu]), mais il a besoin de vivre un profond renversement de ses valeurs et de ses passions.

Ceci est une œuvre du Saint-Esprit lorsque nous sommes unis au Christ par la foi, lorsque nous recevons avec foi la bonne nouvelle de l’évangile de Jésus-Christ.

 

 

Le péché détruit l’homme et le rend laid

Le péché n’est pas simplement quelque chose d’intérieur et de “personnel”, mais il implique la vie de l’homme dans sa totalité et dans son rapport avec la communauté. Au final, c’est bien quelque
chose de laid, quelque chose qui nous donne presque envie de “vomir” qui en résulte.

Et le dégoût que nous pourrions éprouver face à la laideur de Gollum, ou la noirceur de son cœur et de ses actes devrait être semblable à celui que nous éprouvons face à l’idolâtrie et au péché. Mais pour expérimenter un tel dégoût, il faut au préalable que le Saint-Esprit ait transformé cette usine à idoles, notre cœur, en un orchestre symphonique qui,sous la direction du Saint-Esprit, produit une constante adoration envers notre Créateur.

Il est aussi intéressant de noter que Gollum possède  cette double personnalité entre Sméagol et  Gollum. L’homme pécheur demeure une créature de Dieu faite à Son image, et bien que le cœur de l’homme soit totalement corrompu, il est toujours capable de faire preuve de compassion et d’amour… mais si vous touchez à son “précieux”, alors son attitude change, car vous touchez à l’idole de son cœur.

L’évangile de Jésus-Christ, qui est aussi la déclaration de la totale Seigneurie de Jésus-Christ sur sa Création, ne peut s’accommoder d’une quelconque forme d’idolâtrie.

Ainsi, à l’image de cette chute vertigineuse que fait Gollum au coeur de cette fournaise au coeur de la montagne du destin alors qu’il voulait récupérer l’anneau, la finalité qui attend tout homme pécheur est l’enfer, car le salaire du péché c’est la mort mais le don gratuit de Dieu c’est la vie éternelle par la foi en Jésus-Christ.

 

 

Le péché définit l’ensemble de l’humanité

Si on regarde à l’anneau, il est très intéressant de noter qu’il exerce un pouvoir d’attraction sur tous les autres personnages. Un pouvoir d’attraction mêlé à une peur et une crainte chez certains.

Le péché n’est pas une chose face auquel l’homme est neutre. L’homme n’est pas neutre dans sa réflexion, ses décisions… Mais l’ensemble de ses affections sont liguées ensemble contre la Seigneurie de Dieu, car il préfère rejeter la vérité du Dieu trinitaire créateur du ciel et de la terre pour accepter et se conformer au mensonge que la créature est seul maître de sa vie, de son destin.

Etant un arrière-petit-fils d’Adam, il est pécheur en Adam (cf. Rom 5.12-21 qui souligne le statut “pécheur” de tout homme à cause d’Adam en tant que tête fédérale de l’ensemble de l’humanité (position fondée sur sa position paternelle historique vis-à-vis de l’ensemble de l’humanité).

Mais tous les hommes sont aussi pécheurs dans leurs actes et leurs actions, non pas parce qu’ils le deviennent par imitation après avoir joui d’un certain statut de neutralité dans leur jeunesse, mais parce que leur cœur est orienté dès leur jeunesse vers le mal, et cette orientation égocentrique héritée de leur aïeul est une orientation qui se manifeste dans leurs affections et désirs et dont ils sont alors responsables.

Cette orientation devient manifeste chez l’homme au fur et à mesure de sa croissance naturelle. Bien que certaines personnes, alors enfermées dans une compréhension matérialiste du “péché”, rejettent la doctrine de la dépravation naturelle du cœur humain, celle-ci demeure néanmoins la seule position doctrinale, sur le sujet de l’origine du péché, qui englobe de façon cohérente l’ensemble des données bibliques.
En tant que chrétiens, nous devrions ressembler alors un peu à Samsagace Gamegie (Sam) qui était souvent effrayé par l’anneau car il avait réalisé la puissance qu’il possédait et la dynamique destructrice qui l’entourait.

Beaucoup d’autres choses auraient pu être dites,  mais certaines personnes plus aptes ont effectué des bonnes “exégèses” du Seigneur des anneaux, et mon désir était avant tout de souligner ce lien “affectif” qu’il existe entre l’homme et son péché. Vis-à-vis de cela, la réponse de la première question du catéchisme de Westminster est alors  très à propos :

Quelle est le but principal de la vie  de l’homme?

Le but principal de la vie de  l’homme est de glorifier Dieu et de trouver en lui son bonheur éternel.

Le péché est l’antithèse de cela, car dans son affection pour son péché, l’homme déclare que le but principal de sa vie est la glorification de sa personne, de ses passions et de ses désirs; et cela parce que pour lui son bonheur ne réside que dans l’unique jouissance de choses éphémères créées.

Il préfère l’eau visqueuse d’une marre face à l’océan infini et bleu clair de la glorieuse personne du Dieu créateur, Père, Fils et Saint-Esprit.

Mais, gloire à Dieu, nous avons en Christ la libération de telles affections mortelles, car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur, et ça ce n’est pas un conte de fée…

 

 

DS

 

PS :Réflexion sur la décision de l’EPUdF 
Vis-à-vis des récents commentaires houleux qui ont récemment eu lieu à propos de la désastreuse décision votée par l’EPUdF la semaine dernière, il est intéressant de souligner qu’il existe un lien direct entre idolâtrie et homosexualité en Rom 1:25-28.

L’homosexualité y est clairement décrite comme une expression des passions mauvaises du coeur humain dans le cadre de l’expression même de son idolâtrie.
Paul souligne que l’homosexualité, quelque soit la forme (passive, active, cultuelle) est l’expression de l’idolâtrie du cœur de l’homme (à cause du langage englobant utilisé par Paul).
En effet, en rejetant l’altérité Créateur-créature, l’homme a aussi voulu rejeter l’altérité sexuelle qui définit l’être humain. Cette altérité sexuelle est d’ordre créationel, ne l’oublions jamais. Elle n’est pas culturelle.
Son rejet de sa propre altérité avec son Créateur s’exprime ainsi dans une folie où il désire lui-même définir ce qu’est la créature (l’être humain) sans prendre égard à la révélation scripturaire nécessaire et normative.
Il fait cela en plaçant la créature au dessus du Créateur, en adorant la créature plutôt que le Créateur qui est béni éternellement.
Ainsi, Dieu l’a livré à ses propres passions déshonorantes, dans lesquelles il rejette son altérité sexuelle qui le définit et s’exprime alors, entre autre, par le biais de l’homosexualité.
Ne l’oublions jamais, tout comme le fait de placer la créature au dessus du Créateur est un mensonge, le rejet de l’altérité sexuelle manifesté dans les pratiques sexuelles est aussi un mensonge qui rejette ce que Dieu a établi dans la création, et particulièrement dans le couple homme-femme.
La décision prise la semaine dernière par l’EPUdF pérennise malheureusement ce mensonge et exprime une forme d’idolâtrie en rejetant l’autorité du Créateur et de Sa parole et en voulant se placer, dans une forme d’autonomie illusoire, au dessus de celui-ci.

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