Que veut dire Paul en parlant de Jésus-Christ qui s’est fait « pauvre » ?

 

Je prêchais hier sur le texte de 2 Corinthiens 8.1-15, et en particulier sur le verset 9 : « Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis. »

Que veut donc dire Paul, en parlant de Jésus-Christ qui s’est « fait pauvre » ? Voici la réponse de John Gill (1697-1771) :

[Il s’est fait pauvre] en revêtant la nature humaine, avec toutes ses faiblesses et ses imperfections, à l’exception du péché. Il est apparu non comme un seigneur, mais sous la forme d’un serviteur. Il a enduré beaucoup d’opprobre et de honte, et enfin la mort elle-même. En devenant homme, il n’a pas cessé d’être Dieu ni n’a perdu ses perfections divines, bien que celles-ci aient été largement cachées et couvertes de la vue de l’homme. Dans sa nature humaine, il est devenu le contraire de ce qu’il est dans sa nature divine, c’est-à- dire fini et circonscrit, faible et infirme, ignorant de certaines choses, et mortel. Dans cette nature il a aussi été exposé à beaucoup de méchanceté et de pauvreté extérieure ; il est né de parents pauvres, il n’a pas reçu d’éducation noble, il a été formé à un métier, mais n’avait pas où reposer sa tête ; il était soutenu par les biens d’autres personnes, et à sa mort il n’avait rien à léguer à sa mère, mais l’a confiée aux soins d’un de ses disciples. Tout cela accomplit les prophéties le concernant : il devait être pauvre et humble, Ps 41.2 ; Za 9.9.

Que veut-il dire en affirmant « (…) de riche qu’il était »? À nouveau, voici la réponse de John Gill:

[Sa richesse consiste:] dans les perfections de sa nature divine, ayant en lui la plénitude de la divinité, tout ce que le Père a, et est ainsi égal à lui quant à l’éternité, l’immuabilité, l’infinité et l’immensité, l’omniprésence, l’omniscience, l’omnipotence, etc. Dans les œuvres de ses mains, qui englobent tout ce qui a été fait, les cieux, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve, les choses visibles et invisibles ; dans son empire universel et sa domination sur toutes les créatures et dans les grandes richesses de gloire qui lui sont dues par elles toutes. Ces richesses ne sont dérivées d’aucun, elles sont incommunicables à d’autres, et ne peuvent être perdues.

De quelle manière nous a-t-il enrichis? Empruntons encore au commentaire de John Gill les paroles suivantes:

« Afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis » non pas dans le domaine temporel, mais dans le domaine spirituel ; et par son obéissance, ses souffrances et sa mort dans son humble condition, il a payé toutes leurs dettes, a confectionné une robe de justice riche et ornée de joyaux, dont il les a revêtus, et par son sang et son sacrifice il a fait d’eux des rois et des prêtres pour Dieu. […] Or, si cette grâce du Christ ne nous pousse pas à la libéralité avec joie, rien ne le fera.

 

 

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Pascal Denault est pasteur de l’Église réformée baptiste de St-Jérôme. Il est titulaire d’une Licence (BA) et d’un Master en théologie (ThM) de la Faculté de théologie évangélique de Montréal. Pascal est l’auteur des livres Le côté obscur de la vie chrétienne (2019, Éditions Cruciforme) – Une alliance plus excellente (2016, Impact Académia) – Solas, la quintessence de la foi chrétienne (2015, Cruciforme) – The Distinctiveness of Baptist Covenant Theology (2017 Revised Edition, Solid Ground Christian Books).