La foi chrétienne est une psychologie et le ministère chrétien une psychothérapie
Vous ne le savez peut-être pas, mais il existe différentes approches en matière d’accompagnement et de relation d’aide. Ainsi, en fonction des cas, selon l’organisation à laquelle vous faites appel, vous pouvez Dans un ouvrage récemment traduit en français, La psychologie et le christianisme (Impact Academia, 2021), six spécialistes chrétiens reconnus exposent les principales positions en la matière et débattent de leurs divergences. [Vous pouvez vous procurer cet excellent ouvrage ici).
Les qui suivent exposent quelques uns des présupposés de l’approche dite du « Counseling Biblique », défendue notamment par David Powlison (CCEF) et, plus proche de nous, par la Fondation du Counseling Biblique. Si vous souhaitez aller plus loin, j’aimerais vous recommander la formation #Transmettre que nous offrons le 26 juin 2021.
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La foi chrétienne : une psychologie ?
La foi chrétienne est une psychologie.
Une compréhension cohérente et globale du fonctionnement humain est intrinsèque à la pensée chrétienne. La révélation de Jésus-Christ offre une interprétation distinctive des « pensées et des intentions du cœur », des schémas et des motivations qui structurent et animent le comportement humain. L’Écriture offre une interprétation distinctive de l’« inné » (c’est-à-dire des contraintes et des potentialités du corps) et de l’« acquis » (c’est-à-dire de l’enculturation et des expériences interpersonnelles). Dieu révèle une image distincte de l’épanouisse- ment humain vers lequel aspire la relation d’aide et un processus de changement distinct par lequel nous nous dirigeons vers cet idéal. La compréhension chrétienne diffère systématiquement de la manière dont d’autres psychologies expliquent les mêmes phénomènes.
Le ministère chrétien est une psychothérapie.
Une conversation délibérée et constructive est indispensable à la pratique chrétienne. La révélation de Jésus-Christ crée une conception particulière de la relation entre le conseiller et le patient, une compréhension particulière de la méthodologie, un lieu social particulier pour l’épanouissement de la relation d’aide. Ces soins et cette cure d’âme diffèrent systématiquement de la manière dont d’autres psychothérapies abordent les mêmes problèmes de la vie.
Cela ne signifie évidemment pas que la Bible contienne dans ses pages une psychologie et une psychothérapie chrétiennes immédiatement prêtes à l’emploi. Rien ne vient tout « cuit ». La sagesse biblique est un projet de construction permanent, comme tout travail de théologie pratique. C’est une traduction de la foi biblique qui s’adapte aux circons- tances temporelles et locales, ainsi qu’aux difficultés que rencontrent les personnes.
Notre appel à faire ce travail soulève la question suivante : comment la foi et la pratique chrétiennes s’accordent-elles avec les autres psychologies et psychothérapies qui peuplent notre environnement socioculturel ? Quelles sont les ressemblances et les différences entre les autres psychologies et la foi chrétienne, et entre les autres psychothérapies et la pratique chrétienne ? Comment les autres psychologies et psycho- thérapies nous interpellent-elles ? Quelles choses utiles pouvons-nous apprendre d’elles ? (Les chrétiens se posent et nous posent ces questions, d’où un livre comme celui-ci.) Que devraient-ils apprendre de nous ? Comment nous situer par rapport aux autres ? (Il est regrettable que les psychologues non chrétiens ne posent pas ces questions.) Nous avons tous des points communs concernant le sujet traité. Nous partageons le désir d’aider à corriger ce qui ne va pas dans la vie personnelle et interpersonnelle. Pourtant, nous voyons avec des yeux différents et pro- cédons avec des intentions différentes. Les ressemblances, les analogies et les points communs créent des raisons pour élargir l’interaction, avec l’espoir d’apprendre les uns des autres. Les différences, les disparités et les antinomies créent des raisons de désaccord conscient et réfléchi, et expliquent les efforts déployés par les uns et les autres pour justifier leur position.
Cet article visera trois choses. Je mentionnerai tout d’abord plusieurs hypothèses sur lesquelles s’appuie un point de vue chrétien et indiquerai leurs implications pour orienter notre façon de comprendre et d’aider les gens. Je déconstruirai ensuite le mot psychologie, en séparant une demi-douzaine de significations distinctes à garder présentes à l’esprit lorsque nous examinerons les différents liens entre la foi chrétienne et cette entité appelée « psychologie ». J’exposerai enfin une étude de cas. [Seule la première partie est reproduite dans ce billet de blog. Pour consulter les deux autres, procurez–vous l’ouvrage La psychologie et le christianisme en cliquant ici et lisez les pages 295 à 329]
Crede Ut Intelligas
« Crois afin de comprendre », a déclaré Augustin. Reniez la foi, et vous vous privez de la clé de la vraie connaissance. Croyez mal et vous vous écartez systématiquement de la réalité. Refusez de croire, et vous perdez même « le commencement de la sagesse ». Croyez pour que vous puissiez comprendre, sinon les paroles de Jésus seront mordantes : « Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse ? » (Lu 6.39.) La sagesse a consciemment le vrai Dieu en point de mire lorsqu’elle traite de l’humanité. Vous pouvez accumuler une infinité de faits psychologiques, une information encyclopédique sur les êtres humains, mais si vous perdez de vue Dieu, les paroles de T. S. Eliot (1963) vous piqueront : « Où est la sagesse que nous avons perdue dans la connaissance ? Où est la connaissance que nous avons perdue dans l’information ? » (p. 147.) La sagesse est le joyau de la couronne : « Elle a plus de valeur que tous les objets de prix » (Pr 3.15).
Crois afin de comprendre. C’est évidemment le cas lorsqu’il s’agit de connaître Dieu. Néanmoins, ce conseil s’applique également à la compréhension des personnes qui sont intrinsèquement images de Dieu, responsables devant Dieu, éloignées de Dieu et susceptibles d’être renouvelées par Dieu. La dynamique de la psyché opère d’une manière centrée sur Dieu – que nous le sachions ou non, qu’une théorie en tienne compte ou non, qu’une thérapie l’étudie ou non.
Passons brièvement aux hypothèses sous-jacentes de ce point de vue chrétien, en notant quelques implications psychologiques. Nous commencerons par examiner trois aspects du Symbole de Nicée.
Premièrement, nous croyons que Dieu est le créateur de tout ce qui existe. Par déduction, nous avons été créés par la main d’une personne, jusqu’aux idiosyncrasies de notre histoire personnelle et de notre contexte social ; du code génétique, de notre niveau hormonal, de notre fragilité devant la maladie et la mort ; de nos bizarreries personnelles, du caractère et des penchants de notre cœur. Toute personne existe comme un être dépendant tenu de rendre des comptes à la Personne des personnes à qui elle doit la vie. Être pleinement humain, c’est connaître et aimer ce Créateur par son nom. Une telle connaissance est la réalité psychologique omniprésente chez un être humain sain d’esprit : cœur, âme, esprit et force. Une telle santé mentale prend pleinement à cœur les intérêts et le bien-être d’autres personnes que nous-mêmes. La foi chrétienne inclut la psychologie et la psychothérapie comme des conséquences et des manifestations de ce point de vue centré sur Dieu. On nous parle de Dieu… et nous nous rendons compte que la psychodynamique référentielle de Dieu traverse tout cœur humain. On nous parle de Dieu… et nous apprenons ce que signifie être humain. Lorsque d’autres psychologies arrachent des personnes à ce contexte réel, elles théorisent une abstraction, ne voyant jamais complètement la personne. Elles fabriqueront, rechercheront et conseilleront un humanoïde, tandis que l’humanité essentielle leur filera entre les doigts.
Deuxièmement, nous croyons que le Seigneur est juge des vivants et des morts. Il s’ensuit que nous sommes parfaitement connus et évalués : les pensées et les intentions les plus profondes ; les cris d’angoisse, de confusion, d’indignation, de peur ou de joie ; chaque mot occasion- nel ou choix habituel ; toujours entourés de menaces, de douleurs et d’obligations, d’espoirs, de bonheur, et d’occasions favorables liées aux circonstances physiques et sociales. Rien n’échappe à celui qui sonde tous les cœurs et connaît chaque projet et chaque pensée, rien n’échappe à celui à qui nous devons rendre compte, et il voit tout (1 Ch 28.9 ; Hé 4.13). Les psychés aiment soit Dieu soit autre chose. Une incrédulité profonde constitue la névrose universelle et obsessionnelle. Dieu aspire ardemment à notre loyauté et il est parfaitement informé chaque fois que d’autres choix expriment la réalité psychologique actuelle. Il voit nos manquements, qui nous rendent fatalement faussés par l’égoïsme qui correspond à la réalité psychologique omniprésente. La vie et la mort dépendent de ce qui arrive ensuite.
Troisièmement, bonheur suprême, nous croyons que Christ est venu ici-bas pour nous et pour notre salut. Nous n’avons donc pas été abandonnés à nous-mêmes et à notre destin. Dieu en personne nous cherche. Tout ce qui va mal – nos péchés et nos misères, un corps en décomposition, un monde social en décomposition, la folie dans nos cœurs (Ec 9.3) – peut être corrigé par Christ, et le sera. « Il restaure mon âme » (Ps 23.3). La restauration de notre humanité exige le rétablissement de notre relation initiale. La restauration de notre humanité est une réalité psychologique qui oblige, entre autres, à aborder tous les aspects du fonctionnement psychologique : sentiment d’identité, la conscience, la pensée, les sentiments, les choix, la mémoire, l’anticipation, les atti- tudes, les relations. La psychothérapie devrait restaurer votre âme. Elle devrait vous guérir de votre assujettissement à la névrose universelle et obsessionnelle, et vous rendre sain d’esprit.
Le Créateur, Juge et Sauveur nous oriente alors que nous nous efforçons de donner un sens au fonctionnement psychologique des créatures qui sont créées, jugées et susceptibles d’être rachetées. Les implications sont vraies jusqu’aux détails individuels microscopiques de la psychologie humaine. Bien sûr, ce credo ne fournit aucun des nombreux faits et détails psychologiques, loin de là. Il y a un travail à accomplir et beaucoup à apprendre de nombreuses sources. En revanche, le credo nous oriente en nous apprenant à voir les faits dans leur vrai contexte.
- Lisez la suite dans l’ouvrage La psychologie et le christianisme (cliquez ici pour vous le procurer), p. 295-329.
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Et si je veux en savoir plus ?
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La vidéo ci-dessous présente les grands enjeux, non seulement de cette formation de juin, mais également du micro programme que nous proposons avec notre programme #Transmettre. Avec un point très intéressant pour ceux qui comptent poursuivre leurs études : les trois modules proposés dans le cadre de notre parcours permettent de valider les trois premiers crédits d’une licence en counseling biblique !
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