Si Dieu choisit les élus de manière inconditionnelle, les choisit-ils au hasard ?
Un lecteur m’écrit la question suivante après avoir suivi mon enseignement sur L’alliance de grâce, sur mon blog unherautdansle.net
Si Dieu a choisi ses élus sur une base inconditionnelle, il l’a fait nécessairement sur une base aléatoire ou de hasard… C’est comme ramasser des cailloux dans une rivière où l’eau est brouillée. On touche au caillou, on a une idée de son poids mais c’est une surprise sur sa forme, sa couleur, sur ses arêtes etc…
Ma réponse
De notre point de vue, si c’était nous qui élisions des pécheurs de manière inconditionnelle à partir de notre finitude, notre choix serait effectivement aléatoire et capricieux (à tout le moins arbitraire). Mais l’inconditionnalité de la grâce de Dieu ne doit pas être perçue ainsi. Elle révèle certainement que sa grâce procède de l’immuabilité de sa bonté (Jc 1.17), de son bon plaisir (Ep 1.5) et qu’elle ne peut trouver aucune cause à l’extérieur de lui (Rm 11.36). De telles affirmations doivent susciter en nous la confiance et la reconnaissance envers Dieu. La confiance puisque la grâce qui assure notre salut est certaine, étant « inconditionnable » et qu’elle vient de Celui qui ne peut changer. Et reconnaissance, puisqu’elle est radicalement imméritée (et imméritable) et pourtant elle a surabondé envers des pécheurs tels que nous (1 Tm 1.14).
Maintenant, il est impossible que l’élection ait été simplement aléatoire puisque Dieu est omniscient et le hasard ne peut exister pour lui (Pr 16.33 ; Hé 4.13). Il est impossible que son bon plaisir soit comparé à une volonté capricieuse, puisque Dieu est amour et aucunes ténèbres ne réside en Lui (1 Jn 1.5). Pourquoi a-t-il donc élu certains et pas d’autres? Il nous faut conclure ce que l’Écriture conclut devant l’inconditionnalité des décrets divins: Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles! (Rm 11.33)
Il ne s’agit pas simplement de coller l’étiquette « mystère théologique » sur ce problème, mais de reconnaître l’impossibilité pour la raison finie de comprendre l’amour et les actes d’un Dieu infini en même temps que nous confessons avec assurance Sa parfaite justice, sainteté et bonté. Nous adorons un Dieu que nous ne pouvons comprendre pleinement et que nous ne pouvons aucunement contrôler.
[Article initialement publié sur unherautdansle.net]
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