La deuxième déclaration de Chicago (13 novembre 1982)
Voici la deuxième déclaration de Chicago sur l’inerrance biblique publiée le 13 novembre 1982. Ses 25 articles se focalisent sur l’herméneutique biblique. Retrouvez ici la première déclaration du 23 octobre 1978.
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Art. I – Nous affirmons que l’autorité normative de l’Ecriture sainte est l’autorité de Dieu lui-même, attestée par Jésus-Christ, Seigneur de l’Eglise.
Nous rejetons comme illégitime toute séparation entre l’autorité du Christ et celle de l’Ecriture, ou toute opposition entre l’une et l’autre.
Art. II – Nous affirmons que, de même que le Christ est à la fois Dieu et homme en une seule personne, ainsi l’Ecriture est, de manière indivisible, la Parole de Dieu en langage humain.
Nous rejetons l’idée selon laquelle le caractère humblement humain de l’Ecriture la rend sujette à l’erreur; de même l’humanité de Jésus jusque dans son humiliation n’implique aucun péché.
Art. III – Nous affirmons que toute l’Ecriture a pour centre la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ.
Nous rejetons comme incorrecte toute interprétation de l’Ecriture qui nie ou obscurcit le christocentrisme de l’Ecriture.
Art. IV – Nous affirmons que le Saint-Esprit qui a inspiré l’Ecriture agit encore par elle aujourd’hui pour susciter la foi en son message.
Nous rejetons la possibilité que le Saint-Esprit donne jamais à qui que ce soit le moindre enseignement contraire à celui de l’Ecriture.
Art. V – Nous affirmons que le Saint-Esprit rend les croyants capables de comprendre l’Ecriture et de l’appliquer à leur vie.
Nous rejetons l’idée que l’homme naturel ait la capacité de discerner spirituellement le message de la Bible hors l’action du Saint-Esprit.
Art. VI – Nous affirmons que la Bible exprime la vérité de Dieu en forme de propositions, et nous déclarons que la vérité biblique est à la fois objective et absolue. Nous précisons qu’une proposition est vraie quand elle représente les choses telles qu’elles sont et qu’elle est fausse quand elle les dénature.
Nous rejetons, bien que l’Ecriture ait pour fonction de nous rendre sages à salut, que sa vérité puisse être réduite à ce seul rôle; de plus, nous refusons de limiter la définition de l’erreur à la tromperie délibérée.
Art. VII – Nous affirmons que le sens d’un texte biblique est unique, défini et stable.
Nous rejetons l’idée que ce sens unique exclut la diversité des applications.
Art. VIII – Nous affirmons que la Bible contient des enseignements et des exigences qui s’appliquent à toutes les cultures et à toutes les situations et que d’autres, selon ce que montre la Bible elle-même, ne concernent que des situations particulières.
Nous rejetons l’idée que la distinction entre exigences universelles et exigences particulières de l’Ecriture puisse être déterminée par les facteurs culturels ou les situations. De plus, nous nions que les exigences universelles puissent être relativisées comme étant dues à telle culture ou à telle situation.
Art. IX – Nous affirmons que le mot « herméneutique », qui, historiquement, désigne les règles de l’exégèse, peut être élargi et recouvrir tout ce qui participe au processus de la perception du sens de la révélation biblique et à son impact sur notre vie.
Nous rejetons l’idée selon laquelle le message de l’Ecriture provient de, ou est dicté par, la compréhension qu’en a son interprète. Ainsi, nous rejetons la théorie selon laquelle « l’horizon » de l’auteur biblique et celui de l’interprète ont à « fusionner » de telle sorte que l’interprétation puisse en fin de compte se détacher du sens exprès de l’Ecriture.
Art. X – Nous affirmons que l’Ecriture nous communique la vérité de Dieu en expressions relevant d’une grande variété de genres littéraires.
Nous rejetons l’idée que les limitations du langage humain rendent l’Ecriture inadéquate pour communiquer le message de Dieu.
Art. XI – Nous affirmons que les traductions du texte de l’Ecriture nous font connaître Dieu par-delà toutes barrières temporelles ou culturelles.
Nous rejetons l’idée que le sens des textes bibliques est tellement lié aux contextes culturels dont ils viennent qu’il est impossible de les comprendre dans le même sens dans d’autres cultures.
Art. XII – Nous affirmons que ceux qui traduisent la Bible ou l’enseignent dans le contexte de chaque culture doivent utiliser des équivalents fidèles au contenu de l’enseignement biblique.
Nous rejetons comme illégitime toute méthode qui ne tient pas compte des exigences de la communication entre cultures différentes ou qui tord le sens du texte biblique.
Art. XIII – Nous affirmons qu’il est essentiel pour une bonne exégèse de tenir compte du genre littéraire, de la forme et du style des différentes parties de l’Ecriture et, pour cela, nous considérons l’étude des genres appliqués à l’Ecriture comme une discipline légitime.
Nous rejetons la pratique des interprètes qui plaquent des genres littéraires excluant l’historicité à des récits bibliques qui se présentent eux-mêmes comme historiques.
Art. XIV – Nous affirmons que les événements, les paroles et les discours rapportés par la Bible en des formes littéraires variées sont conformes à des faits historiques.
Nous rejetons toute théorie selon laquelle les événements, les paroles et les discours rapportés par l’Ecriture ont été inventés par les auteurs bibliques ou par les traditions qu’ils ont incorporées au texte.
Art. XV – Nous affirmons qu’il est nécessaire d’interpréter la Bible selon son sens littéral ou naturel. Le sens littéral est le sens historico-grammatical, c’est-à-dire celui qu’a exprimé l’auteur. L’interprétation selon son sens littéral tient compte de toutes les figures de style et formes littéraires du texte.
Nous rejetons comme illégitime toute approche de l’Ecriture qui attribue au texte une signification que le sens littéral ne soutient pas.
Art. XVI – Nous affirmons que pour établir le texte exact d’un passage canonique et sa signification, les techniques critiques légitimes doivent être utilisées.
Nous rejetons comme illégitimes les méthodes de critique biblique qui mettent en question aussi bien la vérité ou l’intégrité de sens d’un texte, sens donné par son auteur, que tout autre enseignement de l’Ecriture.
Art. XVII – Nous affirmons l’unité, l’harmonie et la cohérence de l’Ecriture et nous croyons que celle-ci est elle-même son meilleur interprète.
Nous rejetons l’idée selon laquelle l’Ecriture peut être interprétée de manière à suggérer qu’un passage en corrige ou en contredit un autre. Nous rejetons l’idée selon laquelle ceux des auteurs sacrés qui se sont référés à leurs prédécesseurs, ou les ont cités, les aient mal inteprétés.
Art. XVIII – Nous affirmons que l’interprétation que la Bible donne d’elle-même est toujours conforme au sens[1] du texte inspiré, qu’elle ne dévie pas de ce sens, mais bien plutôt qu’elle l’éclaire. Le sens[2] des paroles prophétiques inclut la compréhension qu’en a le prophète lui-même, mais ne s’y limite pas. Il comporte nécessairement l’intention de Dieu mise en évidence par leur accomplissement.
Nous rejetons l’idée selon laquelle les auteurs de l’Ecriture comprenaient toujours les implications de leurs propres paroles.
Art. XIX – Nous affirmons que les présupposés de l`interprète de l’Ecriture doivent être en harmonie avec l’enseignement biblique.
Nous rejetons l’idée selon laquelle l’Ecriture devrait être accommodée aux présupposés qui lui sont étrangers ou qui sont incompatibles avec elle, tels le naturalisme, l’évolutionnisme, le scientisme, l’humanisme et le relativisme.
Art. XX – Nous affirmons que, puisque Dieu est l’auteur de toute vérité, toutes les vérités, bibliques ou non bibliques, sont cohérentes et en harmonie les unes avec les autres et que la Bible dit la vérité quand elle touche des sujets concernant la nature, l’histoire ou tout autre chose. Nous affirmons aussi que, dans certains cas, des données extra-bibliques sont utiles pour clarifier ce qu’enseigne la Bible, et pour suggérer la correction d’interprétations erronées.
Nous rejetons l’idée que des points de vue non-bibliques puissent réfuter la Bible ou avoir priorité sur elle.
Art. XXI – Nous affirmons l’harmonie de la révélation particulière (spéciale) et de la révélation générale et, par conséquent, celle de l’enseignement biblique et des faits naturels.
Nous rejetons l’idée qu’aucun des faits scientifiques véritables soit en désaccord avec le sens authentique de n’importe quel passage de l’Ecriture.
Art. XXII – Nous affirmons que Genèse 1-11 raconte des faits comme tout le reste de ce livre.
Nous rejetons la théorie selon laquelle les enseignements de Genèse 1-11 sont mythiques comme nous rejetons l’idée que des hypothèses scientifiques sur l’histoire de la terre et l’origine de l’homme puissent être invoquées pour renverser ce que l’Ecriture enseigne sur la création.
Art. XXIII – Nous affirmons la clarté de l’Ecriture, particulièrement de son message de salut.
Nous rejetons l’idée selon laquelle tous les passages de l’Ecriture bénéficient de la même clarté ou sont au même degré des témoins de la doctrine de la rédemption.
Art. XXIV – Nous affirmons que le croyant peut comprendre l’Ecriture sans dépendre de la science des spécialistes.
Nous rejetons toutefois l’idée qu’il faille ignorer l’étude technique de la Bible effectuée par les savants.
Art. XXV – Nous affirmons que le seul genre de prédication capable de communiquer la révélation divine et ses applications est celui qui expose fidèlement le texte biblique comme Parole de Dieu.
Nous rejetons l’idée qu’on puisse annoncer un message de la part de Dieu en désaccord avec le texte de l’Ecriture.