Quand les copistes du Nouveau Testament… se lâchent !

Photo de l’article : une page du codex C800 dont le texte est entouré de commentaires scribaux

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Lors du dernier banquet de l’Evangelical Theological Society (ETS), nous avons eu le plaisir d’écouter Daniel B. Wallace, président sortant d’ETS, apportant une conférence sur le thème “Manuscrits médiévaux et évangéliques modernes : lessons du passé, directions pour l’avenir

Son objectif : démontrer l’importance des données paratextuelles et codicologiques des manuscrits du Moyen Age.

A détour de son exposé, il a lu quelques extraits de colophons (la “note finale” d’un manuscrit) dans lesquels les scribes se lâchent quelque peu (!) et expriment leurs sentiments personnels. Je n’ai malheureusement pas relevé les références précises des manuscrits que Wallace mentionnait, mais j’ai eu le temps de noter le contenu  de deux de ces colophons.

 

Dans le premier extrait, ce qui m’a particulièrement frappé, c’est ce souci du scribe de produire un manuscrit dénué d’erreur :

La main qui a écrit ceci se décompose dans la tombe, mais les lettres demeurent jusqu’à la plénitude des temps. 
Complété avec l’aide de Dieu ce vendredi 23 février, à la seconde heure, en l’année 1079, par la main d’André, scribe et calligraphe. Et s’il advenait que quelque erreur ou omission demeure, que ceci me soit pardonné à cause de Christ !

 

Le deuxième extrait est particulièrement savoureux, puisque le scribe se permet de glisser un message personnel, réclamant un meilleur matériel pour effectuer son travail :

Christ, toi qui aime les hommes et qui dirige toutes choses; accorde ta grâce à ton fidèle serviteur, Leontos, un pécheur qui désire ardemment que cette table d’écriture puisse être achetée afin qu’il puisse écrire sans faillir.

 

La conférence de Daniel B. Wallace sera éditée sous la forme d’un article académique et sera publiée l’année prochaine dans JETS. Dans l’attente, n’hésitez pas à consulter son excellent blog en anglais !

Rendez-vous également sur l’incroyable site du Center for the Study of New Testament Manuscripts, sur lequel Wallace et son équipe postent toutes les numérisations des manuscrits qui passent entre leurs mains, c’est à dire beaucoup !

 

 

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Guillaume Bourin est co-fondateur du blog Le Bon Combat et directeur des formations #Transmettre. Docteur en théologie (Ph.D., University of Aberdeen, 2021), il est l'auteur du livre Je répandrai sur vous une eau pure : perspectives bibliques sur la régénération baptismale (2018, Éditions Impact Academia) et a contribué à plusieurs ouvrages collectifs. Guillaume est marié à Elodie et est l'heureux papa de Jules et de Maël