Comment survivre à une crise culturelle ?
Les lignes ci-dessous, adaptées d’un article de Mark Dever, sont tirées de l’édito des “Maximes des Minimes“, le bulletin de l’EBTM (Eglise Baptiste de Toulouse Minimes).
Elles sont particulièrement édifiantes, compte tenu des circonstances que nous traversons actuellement en France. En photo : Manifestants pro “mariage pour tous“ brandissant un slogan parodiant Adam et Eve en “Adam et Yves“.
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Le passage de la nouvelle loi sur le mariage confirme que nous vivons à une époque de grands changements sociétaux. De plus en plus, les idées reçues sur la famille, l’amour, la sexualité, la tolérance, Dieu et tant d’autres sujets évoluent dans un sens qui met les chrétiens bibliques sur la défensive.
Avec ces changements, les chrétiens peuvent avoir le sentiment d’être les nouveaux “hors-la-loi“. Aujourd’hui, le fait de prendre position pour les principes chrétiens traditionnels risque de vous pénaliser – socialement, financièrement, et peut-être dans un avenir proche, légalement. Avec une ironie flagrante, on dit aux chrétiens de ne pas imposer leurs convictions aux autres, tout en les menaçant lorsqu’ils n’adoptent pas les nouvelles idées.
Dans tout cela, les chrétiens peuvent paniquer ou devenir alarmistes. Mais plus nous paniquons, plus cela révèle que nous avons accepté un christianisme non-biblique.
Voici 7 principes de survie pour traverser les bouleversements sociétaux que nous connaissons en ce moment.
1. Se souvenir que les églises existent pour opérer un changement surnaturel
Toute la foi chrétienne se base sur l’idée que Dieu prend des personnes qui sont spirituellement mortes et qu’il leur donne une vie nouvelle. Autrement dit, chaque fois que nous évangélisons, nous évangélisons dans un cimetière. Il n’y a jamais eu d’époque ou de culture où la repentance ait été facile ou naturelle. Dans leur for intérieur, les chrétiens, les églises et les pasteurs doivent reconnaître qu’ils sont engagés dans une œuvre qui est surnaturelle. De ce point de vue, les changements récents dans notre société ont augmenté la difficulté de notre travail de 0%.
2. Comprendre que la persécution est normale
Dans ce monde déchu, la persécution est une réalité normale pour les chrétiens. C’est ce que Jésus nous a promis (cf. Jean 16). Le Christ que nous suivons a été exécuté pour des “crimes contre l’état“. Dans l’histoire de la persécution des chrétiens, on remarque que ce sont souvent des questions secondaires – et non pas l’Évangile en lui-même – qui ont suscité des persécutions. Rarement le persécuteur dit : “Tu crois l’Évangile de Jésus-Christ, alors je vais te persécuter.“
C’est plutôt une croyance ou une pratique que nous avons en tant que chrétiens qui contredit ce que les gens souhaitent ou qui menace leur point de vue. Alors, nous rencontrons de l’opposition. Mais au lieu de jouer la victime, nous devons rappeler la normalité de la persécution. De ce point de vue, les changements récents dans notre société ont augmenté la difficulté de notre travail de 0%.
3. Éviter l’utopisme
Nous devons être un peuple d’amour et de justice, et il est normal de travailler pour que le petit coin de la planète que Dieu nous confie devienne un endroit meilleur. Mais tout en agissant pour l’amour et la justice, nous devons savoir que ce n’est pas à nous de transformer ce monde pour qu’il devienne le royaume de Christ.
Notre mandat n’est pas de rendre ce monde parfait. Par contre, Dieu nous a mandaté de diriger les gens vers Celui qui un jour va rendre ce monde parfait. Si vous penchez vers l’utopisme, veuillez considérer que les Écritures ne l’enseignent pas, et qu’au cours de l’histoire, l’utopisme a souvent eu pour effet de détourner et de séduire même les disciples les plus zélés de Christ. C’est une bonne chose de s’attrister devant l’approbation croissante que notre société accorde au péché, mais il ne faut pas tomber dans la désillusion.
4. Faire bon usage de la démocratie qui nous est confiée
Je ne voudrais pas qu’on en arrive à la conclusion que les chrétiens ne devraient rien avoir à faire avec l’état ou le public. L’apôtre Paul nous dit d’être soumis aux autorités. Mais dans notre contexte démocratique, un aspect de notre soumission, c’est de partager son autorité. Négliger le processus démocratique, c’est négliger un bien que Dieu nous a confié.
5. Confiez-vous dans le Seigneur et non dans des circonstances humaines
Il n’y a jamais eu de circonstances trop difficiles pour Dieu. Tout en passant par la croix, Jésus se confiait en son Père, et cela “pour la joie qui lui était réservée“. Rien de ce que vous et moi traverserons ne pourrait égaler ce que notre Roi a dû souffrir. Ainsi, nous pouvons lui faire confiance. Il se montrera fidèle dans tout ce que nous endurons.
6. Nous rappeler que tout est par grâce
L’enfer est ce que nous méritons. Tout le reste n’est que grâce. Cette perspective nous garde de devenir amers envers nos employeurs, nos amis, les membres de nos familles, notre gouvernement lorsqu’ils s’opposent à nous. Comment Paul pouvait-il chanter en prison ? Il savait de quoi il avait été pardonné. Il connaissait la gloire qui l’attendait. Il percevait et chérissait ces réalités.
7. Se reposer dans la certitude de la victoire de Christ
Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre l’Église de Jésus-Christ. Nous n’avons pas à craindre ou à trembler comme si, par cette nouvelle loi, Satan avait enfin, après tous ces siècles, réussi à prendre le dessus. Ou de penser que “Peut-être allons-nous perdre après tout…?“. C’est impossible !
A travers l’histoire et le monde, les gens ont souffert bien plus que les chrétiens en Occident aujourd’hui, et pourtant, nous ne pensons pas que dans ces cas, Satan a remporté la victoire. Chaque pays et chaque époque a sa manière unique de manifester sa rébellion et son désir de s’attaquer contre Dieu. Et le mieux (ou le pire ?) qu’on ait pu faire, c’est de crucifier Jésus. Mais trois jours plus tard, il est ressuscité.
C’est pourquoi, son royaume n’est nullement menacé d’échec ou de défaite. Aucune personne élue par Dieu depuis l’éternité ne manquera d’être sauvée parce que telle ou telle politique remporte les voix. L’anxiété ou le désespoir n’ont tout simplement pas lieu d’être.
Peut-être ne parviendrons nous pas à avoir le dernier mot. Peut-être nos opposants ne seront pas convaincus par nos livres ou nos articles. Mais une chose est certaine : nous pouvons les aimer avec l’amour surnaturel que Dieu nous a manifesté en Jésus-Christ. Et nous pouvons leur annoncer Sa Parole, en toute humilité, confiance et joie.
Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde.
(Jean 16.33)
Traduit et adapté par Samuel Niblack, pasteur de l’EBTM.
Mark Dever est le pasteur de l’Eglise Baptiste Capitol Hill de Washington (USA), et le président de 9marks, un ministère qu’il a co-fondé.