Comment lutter contre le découragement spirituel ?
Les causes du découragement spirituel sont multiples
Un péché dont vous n’arrivez pas à vous défaire ?
Une épreuve qui vous fait douter de la bonté de Dieu à votre égard ?
Une multitude de petits péchés et de petites épreuves qui vous tiennent éloignés de Dieu ?
Le Psaume 77 d’Asaph nous aide à comprendre le découragement et offre un remède biblique puissant contre l’abattement.
Bien qu’aillant la foi en Dieu et une vie engagée à son service, Asaph a connu des périodes de doute, de deuil, détresse et de tristesse lorsqu’il a traversé des épreuves.
Dans sa divine pédagogie, Dieu fait que la Bible soit Son message pour nous, mais qu’elle devienne également nos messages pour lui.
Les psaumes bibliques nous permettent de découvrir le cœur d’hommes auxquels nous pouvons nous identifier. Souvent nos expériences sont de même nature que les leurs.
Ainsi, par leur exemple, Dieu veut nous conduire dans l’adoration, mais aussi nous réconforter dans les moments les plus sombres et nous montrer l’issue qui le glorifie.
Psaume 77
Au chef de chœur, selon Yedoutoun. Un psaume d’Asaph
C’est Dieu que j’appelle, et je crie;
C’est Dieu que j’appelle: il m’écoute.Au jour de ma détresse, je m’adresse au Seigneur
tout au long de la nuit, sans cesse, je tends les mains vers lui,
je reste inconsolable.Dès que je pense à Dieu, je me mets à gémir,
et quand je réfléchis, je perds tout mon courage.
PauseQuand je veux m’endormir, tu me tiens en éveil.
Me voici dans le trouble: je ne sais plus que dire.Je songe aux jours passés,
aux années d’autrefois,J’évoque mes cantiques, au milieu de la nuit,
je médite en moi-même.
Mon esprit interroge:«L’abandon du Seigneur va-t-il durer toujours?
Ne redeviendra-t-il plus jamais favorable?Son amour serait-il épuisé à jamais?
A-t-il cessé pour toujours de parler?Dieu a-t-il oublié de manifester sa faveur?
A-t-il, dans sa colère, fermé son cœur?»
PauseVoici, me suis-je dit, ce qui fait ma souffrance:
«Le Très-Haut n’agit plus comme autrefois.»Je me rappellerai ce qu’a fait l’Eternel.
Oui, je veux évoquer tes miracles passés,Je veux méditer sur tes œuvres,
et réfléchir à tes hauts faits.Dieu, ta conduite est sainte!
Quel dieu est aussi grand que Dieu?Car tu es le Dieu des miracles!
Tu as déployé ta puissance parmi les peuples.Oui, c’est toi, c’est par ton pouvoir que tu as libéré ton peuple,
les enfants de Jacob comme ceux de Joseph.
PauseLes eaux t’ont vu, ô Dieu,
les eaux t’ont vu, et elles se sont mises à bouillonner,
et même les abîmes ont été ébranlés.Les nuées déversèrent de la pluie en torrents,
et dans le ciel d’orage, retentit le tonnerre.
Tes flèches sillonnaient le ciel dans tous les sens.Au fracas de ta foudre, du sein de la tornade,
l’éclat de tes éclairs illuminait le monde.
La terre s’effraya et se mit à trembler.Au milieu de la mer, tu as frayé ta route
et tracé ton sentier parmi les grandes eaux.
Et nul n’a discerné la trace de tes pas.Tu as conduit ton peuple comme un troupeau
par Moïse et Aaron.
Dieu m’a-t-il abandonné ?
Nous découvrons la prière d’un homme inconsolable : il cherche Dieu mais ne se sent pas consolé.
Nous ne savons pas pourquoi Asaph est si triste, mais cela nous permet de mieux nous identifier à lui.
Peut-il y avoir quelque chose de plus décourageant que d’avoir l’impression d’être face au silence du Dieu vers lequel qui nous crions ? Qui d’entre nous n’est pas tenté d’en vouloir à Dieu dans les moments difficiles ?
Asaph en vient à la conclusion suivante : Dieu a abandonné son peuple et se moque de sa détresse. Pourtant, est-ce réellement le cas ? Est-ce que ses sentiments reflètent la réalité ?
Peut-être pensez-vous que Dieu ne vous aime pas assez pour venir vous réconforter, ou que vous ne méritez pas sa miséricorde ? Peut-être pensez-vous que Dieu ne s’implique plus dans les affaires des hommes et de l’église ?
Se rappeler ce que l’on sait de Dieu
Asaph malgré sa souffrance décide de reconsidérer qui est Dieu et ce qu’il a fait : Il fait face à sa douleur en se remémorant combien Dieu a démontré sa fidélité par le passé.
Asaph se remémore en particulier les œuvres merveilleuses et prodigieuses de Dieu au moment de la libération du pays d’Egypte.
Au travers des évènements de l’Exode et de l’histoire de la rédemption, il se rappelle que Dieu est : Saint, incomparable (v 14), tout puissant et souverain (v 15), libérateur (v 16), fidèle (v 16), protecteur (v 18) et conducteur de son peuple (v 21).
Dieu est à l’initiative de toutes choses selon sa grâce
Asaph se rappelle que Dieu a accomplit tout cela selon son plan, à son initiative et par grâce seulement ! Dieu est le seul acteur de la Rédemption.
Dieu est le libérateur et le fondateur de son peuple selon la promesse faite à Abraham.
Pour lutter contre le découragement spirituel, Dieu nous invite à nous remémorer qui il Dieu et sur quoi se fonde sa relation avec son peuple.
C’est cela qui permet à Asaph mettre à mort son découragement spirituel et de passer à l’adoration.
Dieu est avec nous dans l’épreuve
Ce Psaume est la démonstration que Dieu ne se tient pas à distance de notre souffrance, mais qu’il l’accueille.
Bien plus, l’Evangile nous enseigne qu’il n’a pas hésité à la partager pour venir nous sauver.
Or, nous avons prioritairement besoin que le médecin nous soigne, pas de comprendre les mécanismes neurologiques liés à la douleur.
Notre désir de comprendre est naturel, mais ce qui nous soulage c’est le soin, pas l’explication. Elle est utile bien sûr mais pas vitale (cliniquement parlant).
Dieu ne se justifie pas de ce qu’il fait. Il est Dieu. Dans ce psaume, Asaph n’obtient aucune réponse à ses questions.
Il obtient cependant bien plus : une vision de Dieu renouvelée, qui produit en lui un changement radical.
Le découragement est une maladie d’Alzheimer spirituelle
Ps 77.12 “Je rappellerai les ouvres de l’Eternel, car je me souviens… ”
Asaph était découragé parce qu’il avait perdu de vue, oublié qui est son Dieu.
Ce n’est pas par magie qu’Asaph passe de la lamentation à la louange. C’est en se rappelant ce qu’il SAIT de Dieu au travers du Témoignage des Ecritures. Il rappelle à sa mémoire la vérité révélée de l’alliance de la promesse.
C’est Dieu qui est à l’origine :
- De la Pâques
- De la libération de l’emprise de Pharaon
- Et de l’Exode vers la Terre promise conduit par Moïse au travers de la Mer Rouge.
Dieu est rédempteur sur la base de son amour souverain et libre. Le salut de son peuple repose là dessus uniquement.
Se rappeler intentionnellement la vérité à nos pensées
Et par rapport à Asaph nous sommes bien avantagés parce que nous connaissons par la Bible l’ensemble du plan de Dieu. Nous savons que Dieu se révèle pleinement en Christ auteur d’un Exode bien plus parfait : qu’il nous libère de la malédiction du péché et nous conduit au salut et la vie Eternelle par son sacrifice (Hé 4.3).
C’est par Jésus et en Jésus que nous recevons toutes les bénédictions spirituelles de la part de Dieu (Eph 1. 3).
La lutte typique de la vie chrétienne
Nous luttons tous avec le sentiment que Dieu ne nous est pas (ou plus) favorable. Nous avons l’impression que son amour pour nous varie selon certaines circonstances.
Sans une vision biblique de l’Evangile, nous ne pouvons pas savoir si Dieu nous est favorable.
Confusion : entre la vérité, la foi et les émotions
Cette lutte interne est le fruit d’une confusion entre la vérité, la foi et nos émotions.
- La vérité : Le regard de Dieu sur le sacrifice de Jésus à la croix m’assure mon salut puisqu’il est impossible à Dieu de regarder Christ, notre sauveur ensanglanté, et d’être alors fâché contre nous car les péchés ont déjà été punis en lui. Il brise les liens de mon iniquité, il porte sur la croix mon péché.
– - La Foi : Je crois à cette vérité, je me la rappelle, je la fait mienne. Je la repasse en mon cœur et m’en remets à mon sauveur.
– - Les émotions : Elles sont alimentées par ce que je sais de la croix et Dieu me communique la joie de son salut (Ps. 51. 14). Je peux me sentir en paix, restauré. Je me sens renouvelé pour le servir, résister au pêcher, et l’adorer.
Si je prend mes émotions pour la réalité, cette réflexion perverse s’en suivra :
je me sens loin de Dieu (émotion), donc je crois que Dieu est loin de moi (foi). Mais est ce que Dieu a oublié de faire grâce ? (vérité).
Nous affermir dans la connaissance de Christ est donc ce qu’il y a de plus important. Il est la vérité, le chemin et la vie.
Notre bonheur spirituel est lié à notre connaissance intime de Dieu. Je ne parle pas seulement d’une connaissance intellectuelle. Il ne s’agit pas de connaitre des choses à propos de Christ, mais de le connaitre lui, le ressuscité, vivant en nous par son Esprit-Saint.
En effet, Paul affirme :
Je considère tout comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ-Jésus, mon Seigneur. Mon but est de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, 11si possible, à la résurrection d’entre les morts.
(Phil 3. 8-10)
Se souvenir de Jésus-Christ
Si vous ne connaissez pas la Parole de Dieu, vos émotions modèleront votre vision de Dieu. Vous connaitrez un Dieu selon votre humeur. Vous serez faibles face à la tentation, bloqués dans vos réflexions, paralysés par vos soucis et perdus dans l’épreuve.
En revanche, si comme Asaph vous-vous attachez à la lecture de la Parole de Dieu, à sa mémorisation, à sa méditation, à son étude et son écoute, alors vous pourrez passer de la tristesse à la louange. C’est en se rappelant de ce qu’il connait de Dieu par le témoignage des Ecritures qu’Asaph à vue la lumière.
Dieu se dévoile dans le message qu’il nous a laissé : dans la Bible et ultimement en son Fils Jésus !
C’est probablement ce que Paul veut dire quand il dit à Timothée “Souviens-toi de Jésus-Christ “ en pensant à ceux qui ont abandonné le combat pour l’Evangile (2 Tim 2. 8).
La vie chrétienne n’est pas à la merci de nos ressentis mais de la vérité de Jésus Christ.
C’est une personne qui nous aide à lutter contre le découragement spirituel. C’est Christ lui-même.
RC