Cessationisme vs. continuationisme – quelques pensées de Gaétan Brassard & Guillaume Bourin
Un message commun de Gaétan Brassard et Guillaume Bourin suite à la session de #Transmettre pneumatologie du 12 mai 2018.
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La session de #Transmettre du 12 mai dernier est sans aucun doute l’un des meilleurs crus qu’il nous ait été donné d’observer. Nous n’avions pas le même avis sur la question des dons spirituels liés à la révélation —Gaétan est continuationiste, tandis que Guillaume est cessationiste— mais nous avons pris plaisir à exposer nos divergences devant tous. Pourquoi ? Parce que derrière ces quelques points de désaccord bien réels, nous avons dégagé de nombreux axes d’unité.
C’est pourquoi nous avons jugé bon de vous faire part de ces quelques non-exhaustives quant au débat continuationissme-cessationisme :
1- Nous ne devrions pas accepter les divisions et les exagérations des uns et des autres à ce sujet. D’un côté, certains mettent l’ensemble des charismatiques dans le même sac—alors qu’il y a une grande palette de nuances dans le spectre des positions charismatiques entre le continuanisme modéré et l’hyper-pentecôtisme. De l’autre, certains condamnent le cessationisme comme un strict rejet de l’action surnaturelle du St-Esprit. Dans les deux cas, il s’agit d’une forme grossière de généralisation. Il existe des formulations respectables de ces deux positions, et nous devrions faire l’effort d’aller à la rencontre de l’autre pour comprendre sa manière de penser.
2- La question des dons spirituels est clivante, alors qu’elle devrait favoriser l’unité. Nous sommes tous deux d’accord pour affirmer qu’aucun don spirituel n’est là pour favoriser le « moi ». Tous les dons individuels sont au service de la communauté, y compris les dons les plus « controversés ». En d’autres mots, les dons spirituels n’ont pas une fonction égocentrique, mais christocentrique.
3- Dans cette discussion, l’objectivité d’une position ne peut être absolue. Lors de la partie débat de cette formation, nous nous sommes rapidement rendus compte que plusieurs de ces textes n’étaient en réalité pas décisifs, voire étaient neutres. Aucun passage isolé ne s’avère réellement décisif ; pour chacun d’entre eux, une discussion approfondie est possible. Aucune interprétation n’est donc totalement objective, elle est toujours naturellement orientée par la subjectivité de l’interprète. De plus, chacun a reconnu les faiblesses de certains arguments de sa position et les forces de ceux de l’autre. En fait, malgré des désaccords inévitables, toute position cherchant à se fonder sérieusement sur l’Écriture mérite notre respect.
4- Quiconque accepte la sobriété et la modération que Paul recommande dans les chapitres 12 à 14 de l’épître aux Corinthiens évitera par là les exagérations. Ces trois chapitres ont pour vocation de restaurer l’ordre dans une église dont la gestion des dons spirituels virait à l’anarchie, voire à la compétition. Si nous nous bornions simplement à en observer les recommandations pratiques, bien des exagérations et des dérives seraient ainsi évitées.
5- Nous devrions centrer notre adoration publique et privée, ainsi que notre culte communautaire sur Christ, car c’est vers lui que le Saint-Esprit veut diriger nos regards. Le Saint-Esprit glorifie Christ, il instruit l’Église sur ce qui se rapporte à la deuxième personne de la Trinité. Que nous soyons continuationiste ou cessationiste, notre foi doit absolument être christocentrique.
Au final, en ce qui nous concerne, nous pensons que tout l’enjeu du débat se situe au niveau de la compréhension du mot « prophétie ». Par exemple, Guillaume est tout à fait prêt à envisager que l’activité que Gaétan appelle « prophétie » existe, c’est-à-dire, la communication faillible d’une «révélation» divine spontanée (W. Grudem). Cependant, il estime qu’il ne s’agit pas de ce que la Bible appelle « prophétie », et il rejette l’idée d’une distinction entre les prophètes de l’AT et du NT.
Qui a raison ? Dieu le sait, et nous n’aurons sans doute la réponse définitive que lorsque nous serons au ciel. Dans l’attente, malgré nos désaccords, tendons les regards vers Jésus, le chef de notre foi et celui qui l’amène à la perfection (Hé 12:2). Apprenons davantage à son sujet au travers de sa Parole, en évitant les exagérations et les dérives. Ainsi, nous glorifieront Dieu, et nous lui rendront un culte « cohérent » (cf. Rm 12:1-2).
Gaétan Brassard & Guillaume Bourin
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