Si le calvinisme est vrai, ne sommes-nous pas que des robots ?
« Si le calvinisme est vrai, ne sommes-nous pas que des robots ? »
A cette question, je serais tenté de répondre : « Moi je pense, la question, elle est vite répondue » ! Et pourquoi ? Parce que, selon l’Ecriture, nous ne sommes pas des robots, mais bien plutôt… des vases d’argile ! C’est l’apôtre Paul qui s’exprime ainsi :
« Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire ? » (Rm 9.22-23)
Et encore :
« Dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais il y en a aussi de bois et de terre ; les uns sont des vases d’honneur, et les autres sont d’un usage vil. Si donc quelqu’un se conserve pur, en s’abstenant de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne œuvre » (2 Ti 2.20-21).
Alors que la rhétorique à l’œuvre derrière « l’objection des robots » suppose qu’il serait indigne de comparer les humains à des robots programmés par Dieu, et que le calvinisme ne saurait donc être accepté en raison de sa vision trop humiliante de l’humanité, l’apôtre fait pire, ne nous comparant pas à des objets qui sont mus (comme les robots) mais à des objets inanimés – de simples vases (y compris d’usage vil). De quoi remettre en cause, sans doute, le présupposé hâtif qu’il faudrait nécessairement écarter toute vision de l’humanité qui ne ménage pas notre susceptibilité.
Et puis, qu’y aurait-il de si déshonorant à être des sortes de robots hyper-sophistiqués, de l’argile que le potier a façonné en robots et auxquels il aurait donné la vie ? Si c’était le cas, devrions-nous nous révolter du rôle que Dieu veut nous faire jouer dans le grand théâtre de sa gloire qu’est notre monde ? Il a fait de certaines de ses créatures des lapins, d’autres des cafards et d’autres des bactéries… D’où nous plaindrions-nous qu’il a fait de nous des robots intelligents ? Ne serait-ce pas déjà un formidable privilège ? Et quels robots remarquables, capables non seulement d’intelligence, mais de sentiments, de relation, d’intimité avec Dieu, et auxquels est confiée la domination de toutes les créatures ! Des robots que Dieu n’a pas mis à la casse lorsqu’ils ont commencé à bugger, lorsqu’un virus les a mortellement contaminés, mais dont il a décidé de réparer en envoyant son propre Fils devenir un robot semblable à nous excepté les bugs, et qu’il reprogramme jour après jour en le conformant à l’image de son Fils unique. Des robots qui reçoivent une vie nouvelle, qui entrent pour toujours avec lui dans la joie de la communion éternelle avec lui, qui seront rendus semblables à son Fils lorsqu’il apparaîtra et qu’ils le verront tel qu’il est…
N’est-ce pas dire qu’il y a là bien plus que des robots, même sophistiqués ?
L’image du robot est en fin de compte inappropriée pour désigner les créatures humaines que nous sommes non pas tant parce que Dieu ne serait pas souverain sur sa créature comme l’ingénieur l’est sur sa machine, mais bien plutôt parce qu’aucun concepteur de robot ne traite sa créature avec autant d’attention et d’honneur que l’amour et l’attention que Dieu nous donne.
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