Arrêté sur la route – Témoignage de Charles Kenfack
Charles Kenfack est Docteur en Théologie, Pasteur, et Professeur de Doctrine, d’Histoire de l’Eglise, et de Grec à l’Institut Biblique Belge. Son témoignage, à la fois bouleversant et édifiant, est à lire ci-dessous.
Je m’appelle E. Charles Kenfack, je suis né en 1972, à quelques kilomètres du Centre climatique de Dschang… J’aimerai te dire ici en quelques mots comment Jésus-Christ est devenu mon Dieu et mon Sauveur.
Je suis né dans une famille catholique non pratiquante. Ma famille étant nombreuse (je suis le 10e et dernier fils de maman !…), très tôt, je suis allé loin de mes parents dans le Nord Cameroun auprès de mon grand frère pour lequel il n’y avait qu’une chose qui comptait : les études. Je réussissais pas mal, à sa grande satisfaction ; mais en moi-même, j’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose, qu’il y avait un vide quelque part dans mon cœur et dans ma vie. En effet, je me disais : « Tu vas peut-être bien réussir, gagner beaucoup d’argent, être peut-être Premier ministre, etc. … mais, après ? » Dans la droite ligne de cette réflexion, deux événements ont été décisifs pour m’amener à Christ. Le premier fut un accident au Cameroun et le second, mes études de médecines à Lyon (France).
1) Un accident marquant en classe de 3e.
Au Cameroun, la classe de troisième fut l’un des grands axes de ma conversion. Cet été là en effet, entre Ngaoundéré et Garoua, alors que je rentrais des vacances, notre voiture fit un grave accident. C’était vers 21h ; je m’étais réveillé quelques secondes avant l’accident, juste pour m’apercevoir qu’il y avait un camion stationné en face de nous et qu’arrivait en sens inverse, une voiture à pleins phares éblouissants. Notre chauffeur, alors à très grande allure et probablement un peu assoupi, n’avait pas le temps de freiner. Il n’eut pas d’autre choix que de virer complètement dans le ravin.
Malheureusement, le coin arrière droit du camion est venu heurter de plein fouet la cabine gauche du car. Bilan, 2 morts sur le coup (le chauffeur et la femme derrière lui), de nombreux dégâts. Tous les passagers du car avaient soit des blessures, soit des fractures diverses.
Mais curieusement, j’étais sain et sauf. Etonné et bouleversé, ce fait m’a fait bien réfléchir pendant une bonne partie de cette nuit-là : Pourquoi n’avais-je rien eu ? Etait-ce parce que j’étais assis à droite, au côté opposé de l’impact du choc contre le camion ? Etait-ce à cause de tel ou tel paramètre ? Dans mon esprit logique de scientifique, j’essayais de chercher et expliquer le miracle que je venais de vivre.
Cependant, aucune hypothèse ne tenait la route. La seule chose que je compris, c’est que Dieu m’aime et qu’il peut me protéger. J’ai compris que Dieu s’intéressait à moi. C’est alors que je me suis endormi sur le goudron du bord de la route pour attendre le constat de la police qui arrivait le lendemain matin.
Après cet accident, j’ai continué à vivre ma vie comme si de rien n’était : études au Lycée de Maroua où j’ai obtenu le Bac ; 1re année à Ngoaéké (l’Université de Yaoundé). J’étais cependant très en recherche, au travers notamment des mes études de physiques et maths, que j’aimais et réussissait bien. L’amour de ces deux disciplines cachait en fait une recherche de la vérité : j’étais fasciné par le côté expérimental des sciences qui semblait tout clairement expliquer.
A ce sujet, je me rappelle toujours de ce cours sur les incertitudes qui m’a comme abattu et apporté bien de désillusions sur la science : le prof nous avait appris qu’en Sciences Physiques, il n’y a rien de sûr à 100% parce qu’il y a toujours une incertitude de ∆x/x. Par exemple, quand on fait une mesure et trouve 10cm, on n’est pas vraiment sûr que ce soit 10cm mais, 10 ± 0,01cm. L’écart n’est pas grand mais, moi qui croyais les sciences vraies, sûres, certaines à 100%, voilà que j’étais désillusionné…
Dans ma recherche, j’ai aussi côtoyé “Campus pour Christ » alors que j’étais en première année de Physique-Chimie à l’Université de Yaoundé.
Au sein de ces choses touchantes et troublantes, j’avais envie de tourner la page pour me diriger vers quelque chose de complètement différent. Mais quoi ? Je n’en avais aucune idée. Mon âme soupirait et entrevoyait, comme au travers d’un brouillard, un rayon de lumière qui tardant à venir. D’où viendrait-il ? De la France…
2) En France, des études de médecine
Comme c’était la coutume pour tous les 5 premiers au Bac, le Gouvernement camerounais m’a octroyé une bourse (avec un an de retard), pour faire des études de médecine à Lyon. C’est là que le Seigneur a permis que je le rencontre, en 1991.
Les circonstances de cette rencontre salutaire, pas toujours très joyeuses, étaient cependant et en tout point, bien réglées : à cause des problèmes de Visa comme beaucoup d’étudiants africains, je suis arrivé avec un retard d’un mois, les cours ayant déjà commencé.
Lorsque je demandais les notes des étudiants pour les photocopier, tous me les refusaient à cause de cette mentalité de compétition en médecine.
Les étudiants que je rencontrais se disaient : En voilà un de moins, une place de moins et donc, une chance supplémentaire pour nous au concours ! Cela me déprimait parce que, comme un drame arrivant au galop, je sentais venir ce premier échec de ma vie.
Devant moi, j’avais le choix entre la cigarette (pour me stimuler), l’alcool (pour oublier) ou alors la mort pour en finir. J’étais hanté par ce dernier choix. Je voulais me suicider en me jetant dans le Rhône mais…, c’est à ce moment que le Seigneur a frappé à la porte de mon cœur. Je lui ai alors ouvert sans tarder.
Par l’intermédiaire de deux frères que Dieu avait vraiment préparés, j’ai compris pourquoi Jésus était venu sur la terre, pourquoi il était mort et ressuscité. J’ai réalisé que c’était à cause de son amour pour les pécheurs, toi et moi inclus qu’il s’était laissé clouer sur la croix. J’ai alors compris qu’il me fallait naître de nouveau, ce qui me rappelle toujours Jésus et Nicodème (Evangile de Jean, ch 3). « Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi », dit Jésus dans l’Apocalypse (Ap 3.20).
Sans tarder, j’ai vite ouvert la porte de mon cœur à ce Sauveur qui m’aimait. Il a comblé le vide de ma vie, fait le calme au sujet de mes études et m’a assuré qu’il serait toujours là quoi qu’il arrive comme il le fut avec Moïse (Jos 1.5). Par ce magnifique texte biblique, il m’a rassuré : « Sois sans crainte, car je suis avec toi ; n’ouvre pas des yeux inquiets, car je suis ton Dieu ; Je te fortifie, Je viens à ton secours, Je te soutiens de ma droite triomphante » (Es 41.10). Le Seigneur Jésus avait vraiment tout préparé pour me conduire à lui, lui la Vérité de Dieu qui ne souffrait d’aucune incertitude.
A la fin, j’ai échoué (de très peu) au concours de médecine mais, je savais que j’avais gagné quelque chose d’inestimable qui vaut plus que l’or. En effet, je pouvais être certain d’avoir réglé la question ultime qui se pose devant tout homme et toute femme : Connaître Christ et lui répondre Oui ou Non.
Je savais que si j’avais raté la médecine, j’avais gagné Christ et ça c’est le plus important de la vie ; c’est le sens et le but de la vie même. Ô Seigneur, te connaître, c’est vraiment le meilleur. Merci pour ta bonté, pour ta grâce envers moi !
3) Ensuite…
Il faut que je parle de ce professeur d’Anatomie qui m’a marqué pendant mes études de médecine car par lui, le Seigneur m’a montré ce qu’il attendait de ma vie.
En effet, ce professeur était très brillant et il me fascinait parce qu’il expliquait avec une logique et une simplicité époustouflantes l’anatomie et l’agencement des os du corps humain, comme si c’était lui qui avait conçu l’homme. Devant l’harmonie qu’il mettait ainsi en évidence, j’étais ébahi. Puis, pendant l’un de ses cours admirables, et devant mon amour grandissant pour la Bible, j’ai rêvé (les yeux ouverts !) et demandé au Seigneur pourquoi ce prof ne pouvait pas se transformer en prof de la Bible, expliquant avec les mêmes compétences les emboîtements et articulations de la Parole de Dieu. « Ce prof sur la Bible, ça peut être toi ! » : telle est la réponse que j’ai alors eue et qui s’est progressivement imposée en moi. C’est par ce rêve que le Seigneur m’a fortement mis à cœur le désir de me former pour mieux connaître sa Parole la Bible et l’enseigner aussi à ceux qui sont intéressés.
Après mes années de médecine, j’ai fait 2 années de BTS. J’ai achevé le programme et obtenu le diplôme de technicien de laboratoire avec lequel j’ai travaillé un mois.
Après cela, j’ai alors commencé des études de théologie à la Faculté de Théologie Evangélique Libre de Vaux sur Seine (France). Le Seigneur m’a beaucoup appris et il a changé plein de choses dans ma vie depuis ma conversion .
J’ai achevé et soutenu ma thèse de doctorat en 2008 sur le thème « L’Evangélisation de toutes les nations comme condition à remplir pour que le Seigneur revienne » (1) . En effet, dès le début, le Seigneur a laissé sur mon cœur un fardeau pour l’Afrique.
Pour finir, j’aimerai m’adresser à toi : je pensais que les études de médecine étaient ma voie, au point où échouer au concours ne me laissait pas une raison de vivre. J’ai cependant découvert que gagner Christ vaut mieux que tous les trésors du monde.
Qu’est-ce qui fait ta raison de vivre ? Ne te laisse pas absorber et bouffer par les soucis passagers de ce monde. Si tu cours après le vent, tu vas rater l’important, et au final, tu ne seras même pas content !… Le Sage avait déjà remarqué ceci : « Bien des hommes pensent être sur le bon chemin, et pourtant ils se trouvent sur une voie qui mène à la mort » (Proverbe 16.25). Où mène ta vie ?
Quel est le sens de ta vie ? Que réponds-tu à Jésus-Christ ? Il est « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14.6). Il se tient à la porte de ton cœur et il frappe. Sans tarder, ouvre-lui !
Charles Kenfack
Pour en savoir plus sur Charles et sur ses travaux, n’hésitez pas à prendre contact avec lui via le site de l’église de Chapelle-Lez-Herlaimont (Belgique), dont il est le Pasteur.
Note :
(1) Thèse qui a réjouit le petit coeur du propriétaire de ce blog (!), basée sur une exégèse approfondie de Matthieu 24:14 : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. » Elle est gratuitement consultable en ligne ici, avec l’autorisation de Charles Kenfack. (retour)