J.H. Merle d’Aubigné sur l’unité de l’Esprit et de l’Écriture
On entend parfois qu’en cessant de reconnaître la Bible pour une autorité, on sera amené à rechercher plus ardemment le Saint-Esprit, que l’Écriture et l’Esprit s’excluent ; que là où est l’Écriture, l’Esprit disparaît.
Ces paroles sont étranges, mes frères ; elles seraient énormes de danger, si elles n’étaient énormes d’erreur.
Le Saint-Esprit est communiqué à l’homme, mais par le canal des Écritures. La Parole nous déclare que les saintes Écritures sauvent par la foi en Jésus-Christ, que la foi vient de ce qu’on entend, et que l’on entend au moyen de la parole de Dieu. Voilà l’enseignement de Dieu.
Ces paroles : “l’Esprit et l’Écriture s’excluent”, reviennent aux propositions suivantes : un champ de blé et le pain qui nourrit l’homme s’excluent ; une source et l’eau qui désaltère l’homme s’excluent ; le soleil et la lumière qui éclaire l’homme s’excluent ; le sein d’une mère et le lait qui fait vivre l’enfant s’excluent.
Non, il n’est pas vrai que là où est l’Écriture, l’Esprit disparaît. Tout au contraire, rien n’est uni aussi intimement que l’Esprit et l’Écriture.
L’Écriture fait trouver le Saint-Esprit ; le Saint-Esprit donne la foi à l’Écriture.
Ce n’est pas l’autorité de l’Église qui nous donne la foi à la Parole, comme le prétendent les papes ; ce ne sont pas certains principes de la raison, comme le prétendent quelques théologiens protestants ; c’est Dieu qui crée lui-même cette foi en nous par sa Parole et par son Saint-Esprit.
Nous avons de la divinité de l’Écriture une démonstration immédiate, provenant de la vie qui a été manifestée et qui est la lumière des hommes.
Notre foi à la Parole de Dieu n’est pas une foi simplement historique, comme quelques-uns se l’imaginent, ni une foi simplement philosophique comme d’autres le pensent ; non, c’est une foi divine, une foi qui a ainsi une certitude, une fermeté intime élevée, inébranlable, comme Dieu qui en est l’auteur.
– J.H. Merle d’Aubigné
L’autorité des Écritures inspirées de Dieu, Bureau de l’Alliance Biblique, Genève 1916.