Crier pour ceux que l’on étouffe !
Etant chrétiens, il existe des combats et des prises de positions pour lesquels nous ne pouvons rester muets.
La question de l’avortement en fait clairement partie.
Cette année encore, plus de 220 000 enfants seront tués dans nos établissements hospitaliers. C’est une question importante sur laquelle l’Eglise ne doit jamais demeurer silencieuse. Depuis le 31 Juillet, le Sénat a malheureusement validé la modification de la loi Weil de 1975.
Alors que la possibilité d’avorter était limitée aux seuls cas caractérisés comme des situations de “détresse”, dorénavant toute femme “qui ne veut pas poursuivre une grossesse” pourra se faire avorter. La loi Weil était déjà une chose inacceptable, le gouvernement impose maintenant une banalisation de son entreprise criminelle vis-à-vis des jeunes enfants qui grandissent dans le sein de leur mère. Pour couronner le tout, cette décision fut prise dans le cadre de la loi sur l’égalité homme-femme.
En effet, comment notre gouvernement peut-il se contredire aussi pitoyablement en votant une chose qui s’oppose à ce qui fonde l’égalité même de l’homme et de la femme ? L’égalité entre l’homme et la femme se fonde avant tout sur leur statut de “créatures” créées à l’image de Dieu.
Cette caractéristique est commune à tous les êtres humains, et cela dès leur conception.
Quelle injustice de vouloir banaliser autant le meurtre d’enfants dans un contexte polémique qui devrait au contraire le proscrire : Les enfants dans le sein de leur mère ont autant le droit de vivre que leur père et leur mère, c’est une question d’égalité et de justice !
Certains scientifique parlent souvent d’un “continuum de vie” qui définit et caractérise le développement de l’être humain dès son stade fœtal et qui nous oblige à voir les embryons comme faisant partie de l’humanité (cf. R. Alcorn, Oui à la vie !, CLC edition (2014), pp. 31-42).
C’est pour cela que l’article 16 de la loi sur la bioéthique de 1994 stipulait :
La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle- ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie.
Au-delà de ces considération juridiques, nous ne devons jamais perdre de vue que l’avortement demeure bibliquement inacceptable.
Je fais néanmoins une distinction avec les avortements “thérapeutiques” critiques lorsque le médecin doit faire un choix entre la vie de la mère et de l’enfant, car pour ces cas de figure, bien que les considérations sur le statut de l’enfant demeurent identiques, la problématique réside dans un choix médical nécessaire où le médecin va faire de son mieux pour sauver les deux vies ou au moins la vie d’une des deux personnes.
Néanmoins, il est important de réaliser que ces cas de figure ne représentaient que 4.5% maximum des interruptions de grossesse en 2005 (INSEE).
La Bible déclare que l’homme est fait à l’image de Dieu : Les écritures nous offrent une anthropologie telle que l’homme est une espèce totalement distincte du règne animal en ce que Dieu l’a créé à son image (personnelle, économique …), et cette image lui confère un droit à la vie inaliénable (Gen 1 :26, Gen 9 :6).
La Bible considère l’arrivée d’un enfant, dès la grossesse, comme une bénédiction (Gen 17 :6, Ps 113 :9, Ps 127 :3-5).
La Bible utilise un langage qui ne fait pas de distinction entre l’enfant in utero et extra utero : Il est important de noter que la Bible utilise le même langage pour désigner un enfant qui est dans le ventre de sa mère, qui va naître ou encore un jeune enfant nourrisson.
– Luc 1 :36 : “ Voici qu’Élisabeth ta parente a conçu, elle aussi, un fils [υἱὸν] en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. ” : Ce passage souligne le fait que c’est un fils qui est conçu dans le ventre d’Elisabeth. Et que ce fils est équivalent en nature au fils que Marie va aussi concevoir : l’auteur ne fait pas de distinction selon le temps de gestation.
– Luc 1 :41-44 :“ Dès qu’Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant [τὸ βρέφος : Luc 2 :12 & 16, Luc 18 :15, Actes 7 :19, 1 Pierre 2 :2] tressaillit dans son sein. Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint et s’écria d’une voix forte : Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. Comment m’est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne chez moi ? Car voici : aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse dans mon sein.”
– Matt 1 :20 & 21 : “Comme il y pensait, voici qu’un ange du Seigneur lui apparut en songe et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient du Saint-Esprit, elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.” C’est un “enfant” qui est conçu (γεννάω à l’aoriste passif), et c’est un “fils” qui sera enfanté : l’enfantement n’est pas une “transformation ontologique” mais le simple fait de “donner naissance” à l’enfant.
La Bible souligne une continuité de la personne avant et après sa naissance : Dans le langage utilisé, on observe qu’il n’y a jamais de disjonction au niveau de la personne désignée avant et après sa naissance. L’utilisation du « tu » et du « je » le souligne (Gen 4 :1, Ps 22 :10, Ps 51 :5, Ps 71 :6, Gal 1 :15, Jn 16 :21).
La Bible souligne que l’enfant qui grandit dans le ventre est une œuvre de Dieu (Job 31 :15 & 18, Ps 139 :13-16).
La Bible souligne une relation interpersonnelle de Dieu avec l’enfant dans le ventre : La Bible souligne à plusieurs reprises une relation personnelle entre Dieu et sa créature (Juges 13 :5-7, Gal 1 :15, Luc 1 :15-16, cf. Rom 1.18ss).
Les éditions CLC ont sorti cette année une traduction du livre de Randy Alcorn à ce sujet (Oui à la vie !). Ce livre constitue un bon point de départ pour la réflexion. Je prie que l’église ne se taise jamais face à ce désastre et cette injustice.
DS
Vous trouverez ci-dessous le film « 180 » qui dénonce l’horreur de l’avortement, suivi d’une partie d’une excellente prédication de John Piper où il dénonce l’avortement.
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