La gloire de Dieu, les Kurdes et moi
Article de Frédéric Mondin, à l’occasion de la Journée des Peuples Sans Accès à l’Évangile.
Frédéric Mondin est marié à Leny et tous deux répondent aux invitations des Églises pour les mobiliser à s’engager dans le dessein mondial de Dieu. Ils font partie de la mission WEC France. Frédéric représente aussi, en France, le mouvement de mobilisation Perspectives sur le mouvement chrétien mondial (d’après le cours de Ralph Winter). Vous le trouverez sur les réseaux à cette adresse : @fredmondin.
Retrouvez ici notre entretien avec Frédéric à l’occasion de la précédente JPSAE !
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Qu’est-ce qui peut réjouir plus un chrétien que de participer activement à ce que Dieu soit glorifié ? Qu’est-ce qui pourrait plus le glorifier qu’un cœur repentant qui se convertit ? Et qui plus est, là où le nom de Christ n’est pas encore connu, au frontières du royaume ?
« La moisson est grande », dit le Seigneur, mais il y a de l’espoir. À condition que l’Église prenne conscience de la situation, du dessein de Dieu et de son rôle dans ce plan. Zoom sur l’Iran, plus précisément, la zone où se trouvent les Kurdes du sud.
Connaissez-vous Pawan et Mîna ?
Pawan* et sa femme Mîna* élèvent des chèvres dans les zones montagneuses d’Iran, près de la frontière avec l’Irak. La rareté de l’eau provoque des vagues de tuberculoses et de paludismes dans leur village de moins de deux mille habitants. Pawan et Mîna sont des musulmans chiites, comme la plupart des Iraniens, mais ils font partie de l’ethnie kurde, détestée par le pouvoir central (beaucoup de Kurdes réclament un territoire autonome, voire indépendant). Dans les année 1960, le gouvernement leur a à peine concédé le droit de posséder un lopin de terre, mais la répression se fait encore sentir. Leur langue est interdite et leurs enfants sont forcés d’apprendre le persan dans les écoles.
L’islam déçoit. Biyan, le cousin de Mîna, a tout perdu à cause d’un des nombreux conflits fratricides contre les kurdes sunnites au nord du pays. Biyan s’est alors réfugié dans une branche extrémiste de l’islam. Plusieurs sectes de ce genre attirent de nombreux Kurdes désabusés comme lui. Autrefois peuple grand et fier, les Kurdes commencent à perdre espoir. Qui le leur rendra ?
La plus grande injustice
De toutes les injustices qu’ils subissent, la pire consiste probablement à laisser l’ennemi les empêcher de connaître Christ, de l’aimer et de l’adorer, pour la plus grande gloire de Dieu et pour le bien de leur peuple. Certes, des Églises sont implantées à peu près partout dans le monde, mais cette victoire cache une grande inégalité ethnique. Répartis dans environ 7 500 groupes ethniques, deux milliards de personnes (voire trois millards selon certains calculs) vont vivre, prier et mourir sans avoir quasiment jamais entendu parler d’un Sauveur qui serait mort pour qu’ils connaissent une espérance éternelle.
Peuple recherche disciples en nombre suffisant
Pawan et Mîna ont besoin d’entendre l’Évangile. Autour d’eux, personne ne connaît Christ, que ce soit dans leur cercle familial, amical ou social. Qui le leur dira ? Qui pourra leur dire que Jésus-Christ n’est pas venu seulement pour les Blancs occidentaux ? L’idéal serait qu’une Église existe près de chez eux et que « des Kurdes parlent aux Kurdes ». Des disciples de Christ qui soient des amis, de la famille ou des collègues, qui partagent sans même y penser les mêmes codes culturels et les maîtrisent parce qu’ils ont grandi avec.
Après avoir évangélisé Derbes, Paul et Barnabas ont estimé que leur présence missionnaire n’était plus utile, car ils avaient « fait un assez grand nombre de disciples » (Actes 14:21), littéralement : un nombre « suffisant, convenable » (gr. : hikanos). Suffisant pour que les croyants locaux puissent se multiplier sans aide extérieure (on estime aujourd’hui à 2 % cette proportion « convenable »).
En employant ce terme, Luc sous-entendrait que l’objectif, c’est l’évangélisation locale, c’est-à-dire faite par des disciples locaux. C’est elle qui porte le plus de fruits. Pour qu’elle puisse avoir lieu, toutefois, des chrétiens venus de l’extérieur (d’un autre arrière-plan culturel) doivent avoir « fait un nombre suffisant de disciples ». Dans ce sens, si l’évangélisation locale est la plus efficace, l’évangélisation transculturelle est la plus urgente.
La mission cherche à se rendre inutile
Pawan et Mîna ont besoin de voir à quoi ressemble une communauté qui s’appuie sur Christ pour aimer Dieu de tout son coeur et son prochain comme soi-même. Ils ont besoin d’accéder à un « témoignage vivant » de l’Évangile. C’est peut-être le genre de « témoignage » auquel pensait Jésus quand il déclarait : « Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations [ethnies] » (Matthieu 24:14 ; voir Jean 13:35).
Bref, on pourrait dire que la mission cherche à se rendre inutile : elle vise à ce que l’évangélisation locale soit véritablement « locale », c’est-à-dire sans aide culturelle extérieure. (Des partenariats internationaux auront lieu par la suite, à la différence que chacun devra être traité sur un pied d’égalité.)
Téléchargez, envoyez… allez !
La Journée des peuples sans accès à l’Évangile permet d’entrer dans le rôle que Dieu demande à toute son Église de tenir. Plusieurs chrétiens, désireux d’obéir au mandat que nous lance Jésus, sensibilisés à la tâche restante, se réunissent régulièrement pour vous offrir un pack téléchargeable. Ce pack vous permettra d’organiser un culte ou une réunion qui rappelle à tous que nous voulons plus que tout voir Christ connu, aimé et adoré parmi toutes les nations. La journée conseillée est celle du dimanche de Pentecôte (5 juin, cette année), mais le pack peut s’utiliser tout au long de l’année, à votre convenance.
En téléchargeant ce pack et en nous engageant sérieusement à obéir au grand ordre que Christ nous a donné avant de rejoindre le Père, nous pouvons aider Pawan et Mîna à accéder à ce témoignage vivant avant leur mort. Chacun d’entre nous peut agir à sa mesure, en allant pour une courte durée ou plus longuement, en soutenant ceux qui partent par ses prières, son amitié et ses dons, etc. Ensemble, faisons en sorte qu’un « assez grand nombre de disciples » existent tout près de tous les Pawan et de toutes les Mîna du monde, qui vivent dans des zones encore sans accès au témoignage vivant de l’Église.
En résumé
La Journée des peuples sans accès à l’Évangile, c’est :
- une sensibilisation à la réalité des peuples sans accès à l’Évangile,
- dimanche 5 juin (ou un autre jour),
- en Église,
- un pack de ressources à télécharger gratuitement pour vous aider à animer un culte ou une autre rencontre,
- un site : www.peuples-sans-acces.com,
- un événement proposé par Connect-MISSIONS.
* Personnages fictifs pour les besoins de l’illustration.