4 questions à Vincent Wastable sur la Journée des Peuples Sans Accès à l’Evangile
Connect MISSIONS organise le 31 mai prochain la Journée des Peuples Sans Accès à l’Evangile, un thème qui nous tient particulièrement à coeur. Nous avons interrogé Vincent Wastable, le coordinateur de cet évènement.
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Guillaume Bourin (GB) : On parle souvent de peuples non atteints, mais Connect MISSIONS organise une Journée des Peuples Sans Accès à l’Evangile. Y a-t-il une différence entre ces deux concepts ? (Expliciter)
Vincent Wastable (VW) : Il s’agit exactement du même concept en réalité ! Notre groupe de travail qui réunit 10 organisations missionnaires autour de Connect MISSIONS a simplement voulu revoir la terminologie de peuple non-atteint qui peut prêter à confusion dans l’inconscient collectif. Le terme de peuple sans accès à l’Évangile nous semble plus juste car il pointe vers la réalité de ces peuples plutôt que sur la classification que l’Église fait d’eux.
Mais qu’on utilise le terme de peuple non-atteint ou de peuple sans accès à l’Évangile, il s’agit bien de 1) peuple (groupe de personnes liées par une série d’attributs déterminants ) 2) dans lequel il n’y a pas ou si peu de présence et témoignage chrétiens autochtones 3) qu’il est impossible qu’une diffusion du message de l’Évangile puisse se faire depuis l’intérieur.
Concrètement, il y a des peuples qui sont considérés comme sans accès à l’Évangile alors qu’il y a une poignée de chrétiens en leur sein. Mais comme évoqué, ces chrétiens sont si peu nombreux et si dispersés qu’ils n’ont pas la possibilité de rayonner au niveau de leur communauté. Il y a donc besoin d’une intervention extérieure pour lancer un mouvement de multiplication et de rayonnement. Dieu appelle Son Église pour faire avancer cette œuvre.
(GB) : Que font ces organisations pour #Atteindre ces peuples ?
Eh bien, si nous nous sommes réunies c’est que nous partageons une même raison d’être : les peuples sans accès à l’Évangile. Nos pères fondateurs avaient été appelés par Dieu pour apporter l’espérance à ces peuples avec la vision d’Apocalypse 7.9 en tête. Nos organisations envoient donc des chrétiens dans des ministères auprès de ces peuples, toujours avec cette même vision.
De nos jours, nous observons une instabilité à tous niveaux dans notre monde, et les risques pour atteindre ces peuples avec l’Évangile sont de plus en plus forts. Que ce soit au niveau étatique ou religieux, de nombreuses barrières se dressent contre la diffusion de la bonne nouvelle du Salut en Christ dans plusieurs régions du globe. La mission se réinvente donc pour aller dans ces régions hostiles, créer du lien avec ces peuples et faire des disciples, le tout de manière sous-terraine.
Mais puisque nos organisations missionnaires ne peuvent rien faire si l’Église n’est pas impliquée, notre rôle est aussi de la mobiliser – en particulier l’Église d’Europe francophone dans notre cas. Cette journée s’inscrit dans cet effort de mobilisation. J’avais vu qu’aux États-Unis, il existe depuis plusieurs années l’International Day for the Unreached, chaque dimanche de Pentecôte (référence à Actes 1.8) et il me semblait que rien de similaire n’existait en Europe francophone. J’ai donc tout simplement suggéré à ma mission de relayer cette journée dans notre région du monde, et après une première édition l’an dernier, nous voici à proposer une deuxième édition avec un collectif de 10 missions.
(GB) : Comment l’Eglise peut-elle s’impliquer de manière concrète ?
De ce que nous comprenons des Écritures, la mission au loin (et au près) est dans l’ADN de l’Église. Christ a mandaté ses apôtres (Matthieu 28.19), mais également tous ses enfants pour cette œuvre. C’est un privilège qui est fait à chaque chrétien d’être inclus dans cette grande mission et nous ne devrions pas nous dire que nous ne sommes pas concernés. Nous le sommes, tous !
Alors concrètement, dans l’idée du corps de Christ composé de plusieurs membres avec des fonctions différentes, chaque chrétien a un rôle à jouer. Et il y a plusieurs manières de prendre part à cette grande mission :
- Intercéder pour les peuples sans accès, les missionnaires et les ministères à l’œuvre, pour que Dieu continue d’envoyer,
- Donner l’argent que Dieu nous confie pour que ces missionnaires puissent partir et vivre sur place, pour que les ministères puissent avancer,
- Partir : tout le monde n’est pas appelé à partir au loin, mais il est important de prendre le temps de discerner si Dieu nous appelle individuellement. L’église locale doit être aussi en mesure de discerner parmi les membres si telle ou telle personne est appelée par Dieu pour aller,
- Partager : simplement en relayant dans son église locale ce que Dieu fait parmi ces peuples et les besoins associés.
L’église locale a le devoir de s’impliquer dans la mission au loin, pas seulement dans sa ville. C’est son rôle d’enseigner et de révéler des vocations missionnaires chez ses membres. C’est son rôle de contribuer financièrement et matériellement aux besoins, mais aussi de prier continuellement pour cette œuvre. Et ce ne devrait pas être quelque chose de ponctuel, selon les sollicitations. Non, ça devrait être un mouvement de fond. En tout cas, c’est notre point de vue.
(GB) : Donne-nous 4 raisons de participer à cette journée.
- Prendre conscience de la situation globale (7000 peuples composés de 3 milliards d’humains sont considérés comme sans accès à l’Évangile).
– - Se laisser interpeller par la réalité de chaque peuple
– - S’émerveiller de ce que Dieu réalise encore aujourd’hui pour se révéler à ces peuples
– - S’engager concrètement pour l’œuvre de Dieu
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