10 indicateurs pour reconnaître notre arrogance

Cet article a été écrit le 27 mai 2014 par Chuck Lawless sur le blog de Thomas S. Rainer.
Il s’adresse particulièrement à ceux qui exercent des responsabilités, mais pas uniquement. L’homme tire en effet une couronne de tout, et il n’est point besoin d’avoir une position élevée pour tomber dans l’orgueil et l’arrogance. 
Cet article pourrait bien vous concerner. En tout cas, il me concerne moi. 
– GB. 

 

J’écris ce post autant pour moi que pour d’autres. Ces derniers mois, j’ai relu le livre de Jim Collins, How the Mighty Fall (Comment ceux qui sont forts en viennent à chuter) ainsi que celui de Tim Irwin, Derailed (Déraillé).
Ces deux études passionnantes font un inventaire des processus de déclin parmi les leaders et les organisations, se focalisant en particulier sur les leaders qui se croient invincibles.

Ces études me mettent au défi car je sais que je suis rempli d’orgueil. Je sais également que “l’arrogance précède la ruine et l’orgueil précède la chute“ (Proverbes 16:18).

Pour moi, l’utilisation des indicateurs d’arrogance potentielle ci-dessous est un moyen d’éviter une telle chute.

 

Indicateur #1 : Vous croyez que peu de personnes sont aussi intelligentes que vous

En réalité, peu de personnes iraient jusqu’à dire pareille chose, mais les leaders honnêtes doivent admettre qu’ils pensent parfois de cette façon.
Certains révèlent ce type de réflexion par le fait de tourner en ridicule tous ceux qui “n’atteignent pas leur niveau“.

D’autres considèrent qu’ils doivent être partie prenante de presque toutes les discussions, quel que soit le sujet.
S’il vous arrive de partir du principe que peu de personnes peuvent vous apprendre quelque chose, une telle supposition devrait vous amener à évaluer votre coeur.

 

Indicateur #2 : Votre première réaction face à ce qui est négatif est d’être sur la défensive ou de blâmer les autres

Si vos difficultés (par exemple : un déficit de croissance dans votre organisation, une équipe de responsables divisée, un programme qui échoue) sont toujours de la faute de quelqu’un d’autre, alors vous devez vous considérer comme étant au-dessus de tels défaillances.

Pour reprendre les mots de Jim Collins, vous pouvez alors rejoindre le clan de ceux qui ont essuyé de tels adversités et qui “blâment des facteurs externes pour justifier leurs échecs plutôt que d’en endosser la responsabilité“. (1)

 

Indicateur #3 : Les titres sont importants pour vous

Prêtez attention à la signature de votre email. Regardez l’entête de votre société ou de votre organisation ainsi que son site web. Relisez la présentation que vous envoyez à ceux qui vous invitent à prendre la parole.

Considérez-votre réaction quand quelqu’un vous présente en omettant votre titre ou votre qualification.
Songez à la manière dont vous vous introduisez. Si votre titre a remplacé votre prénom, vous avez franchi la ligne rouge.

 

Indicateur #4 : Vous partez du principe que ce à quoi vous travaillez ne peut défaillir

La ligne de fond de votre raisonnement est alors celle-ci : votre organisation ne peut pas défaillir, parce que vous-même ne pouvez pas échouer.

Vous êtes suffisamment intelligent pour trouver toutes les solutions nécessaires. Votre historique passé est tellement rempli de succès que toute forme d’échec est inimaginable.

Et même si ce que vous organisez peine à avancer, vous pouvez simplement changer ceux avec lesquels vous travaillez. Après-tout, vous êtes convaincu que trouver des personnes qui veulent travailler avec vous ne vous sera pas difficile.

 

Indicateur #5 : Ne pas connaitre les “informations privilégiées“ vous pose problème

L’arrogance se caractérise non seulement par la croyance que nous savons presque tout, mais également par un désir de connaître le “scoop“ avant les autres.

Les personnes les plus importantes, croyons-nous, ont le droit d’être les premières au courant des détails.
Si vous êtes frustrés lorsque vous n’êtes pas dans les confidences de tel ou tel “cercle d’initié“, il serait peut être bon que vous confrontiez votre arrogance.

 

Indicateur #6 : Vous êtes déconnecté des autres membres de votre équipe

Développer des relations authentiques avec des employés est difficile lorsqu’une organisation commence à grandir.

Si, dans votre cas, vous voyez vos équipiers davantage comme les rouages d’un système plutôt que comme des partenaires de valeur – ou pire encore, s’ils ont l’impression que vous les voyez de cette manière – vous pourriez bien être en train d’agir comme “une locomotive tentant de tirer le reste du train sans y être attaché“. (2)

 

Indicateur #7 : La discipline spirituelle est secondaire, voire inexistante, dans votre vie

Des actes de discipline spirituelle comme l’étude de la Bible, la prière, et le jeûne sont bien plus que de simples pratiques chrétiennes : ce sont des actes d’obéissance de personnes qui reconnaissent leur besoin d’une relation forte avec Dieu.

Si vous dirigez extérieurement sans passer du temps avec Dieu en privé, vous êtes en train de diriger avec votre propre force. Et il s’agit là d’un péché.

 

Indicateur #8 : Personne n’a le droit de vous dire la vérité sur votre vie

Les leaders qui chutent sont souvent ceux qui ne rendent compte de leur vie à personne. Peu d’entre nous prennent pleinement la mesure de qui ils sont, et nous avons tous à composer avec un coeur qui est “tortueux par dessus tout“ (Jérémie 17:9).

Il est absolument essentiel d’avoir un retour des autres sur notre propre vie, particulièrement de la part de ceux qui peuvent évaluer si nous exhibons davantage les oeuvres de la chair ou manifestons le fruit de l’Esprit (Galates 5:16-26).
Si personne ne joue ce rôle dans votre vie, votre manque de redevabilité est probablement la preuve de votre orgueil.

 

Indicateur #9 : D’autres personnes vous perçoivent comme arrogant

Prenez donc un risque : demandez à d’autres ce qu’ils pensent de vous. Parlez à ceux dont vous êtes le responsable. Questionnez ceux qui travaillaient avec vous auparavant.

Soyez précis dans vos questions : “Est-ce que vous m’avez déjà vu faire preuve d’arrogance ?“
Même les réponses les plus émotionnelles (et exagérées) révèlent probablement un certain niveau de vérité. Ecoutez-les.

 

Indicateur #10 : Ce post vous pose problème… ou au contraire ne vous pose aucune problème

Si ces quelques mots vous gênent, il vous serait opportun de regarder en face la réalité de votre vie.
Si au contraire ils ne vous gênent pas, vous pourriez bien être en train d’échouer à voir en vous l’arrogance qui pourtant nous caractérise tous.

Ma propre arrogance me hante, alors que j’écris ces lignes.
S’il vous plait, priez pour moi.

 

 

Chuck Lawless

Actuellement Professeur d’Evangélisation et de Mission ainsi que doyen des programmes “Graduate“ (Masters et au-delà) à Southeastern Seminary. 

 

 

 

Notes et Références :

(1) Jim Collins (2011-09-06). How the Mighty Fall: And Why Some Companies Never Give In (numéro de page Kindle 326-327). HarperCollins. Kindle Edition.

(2) Tim Irwin (2009-10-29). Derailed: Five Lessons Learned from Catastrophic Failures of Leadership (NelsonFree) (p. 65). Thomas Nelson. Kindle Edition.

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Guillaume Bourin est co-fondateur du blog Le Bon Combat et directeur des formations #Transmettre. Docteur en théologie (Ph.D., University of Aberdeen, 2021), il est l'auteur du livre Je répandrai sur vous une eau pure : perspectives bibliques sur la régénération baptismale (2018, Éditions Impact Academia) et a contribué à plusieurs ouvrages collectifs. Guillaume est marié à Elodie et est l'heureux papa de Jules et de Maël