Trois questions à se poser avant de changer quoi que ce soit dans une Église

Article de Brian Croft, spécialiste de la revitalisation d’Eglise et professeur à Southern Seminary, publié sur  le blog de la faculté. Traduction : Dahlia Faltas

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Durant votre ministère pastoral, vous aurez besoin de choisir vos combats avec sagesse. Voici quelques conseils pour ce faire.

Les pasteurs qui intègrent des Églises déjà bien implantées sont rapidement accablés par les changements nécessaires à leur amélioration. Le défi consiste à savoir quand et comment ces changements doivent être menés. Si vous vous demandez comment choisir vos batailles avec sagesse, considérez d’abord cet excellent conseil que j’ai moi-même reçu lors de mon premier poste pastoral, au sein d’une église qui avait clairement besoin de changement et de revitalisation : prêchez la Parole, aimez les membres de manière sacrificielle, et ne changez rien pendant un temps significatif.

Ensuite, après avoir partagé avec vous ce précieux conseil qui devrait être le tout premier à être suivi, voici trois questions que vous devriez vous poser lorsque vous vous apprêtez à conduire un changement significatif, afin de le faire avec discernement sagesse.

 

 

1- S’agit-il d’un changement biblique ou d’une simple préférence personnelle ?

Peu importe ce que vous souhaitez changer, soyez sûrs d’avoir un argument biblique solide pour le faire. Si vous souhaitez changer la structure de votre Église et passer à une pluralité d’anciens/pasteurs ou encourager la régularité et l’assiduité de tous les membres (Hé 10.25), nous parlons ici de changements que la Bible elle-même requiert. Mais si vous souhaitez changer la traduction de la Bible qui est lue le dimanche matin, le style de musique, ou encore supprimer l’énorme représentation de Jésus qui se trouve dans le hall, ces changements ne sont pas directement dirigés par l’Ecriture.

Qu’il s’agisse d’un changement biblique ou d’une préférence, la manière dont vous l’apportez est importante, et dans de nombreux cas il est bon de commencer par évaluer si ce changement est absolument nécessaire.

 

 

2- Est-ce le bon moment ?

Ce n’est pas parce qu’un argument biblique peut être avancé en faveur d’un changement qu’il s’agit du bon moment pour l’effectuer. Beaucoup de jeunes pasteurs intègrent une Église, se précipitent d’agir  « parce que c’est dans la Bible » et ne se soucient pas de leur responsabilité pastorale d’accompagner la congrégation dans ces changements. Puis ils se demandent pourquoi, dix-huit mois après le début de leur ministère, il ne reste plus que la moitié de l’Église et qu’un manque général confiance règne, voire un climat de la suspicion envers le pasteur.

La raison est simple : le nouveau pasteur était trop occupé à réfléchir à ce qui « devrait être changer » au lieu d’aimer et de prendre soin de sa congrégation dans un premier temps pour qu’ils puissent par la suite être réceptifs au changement.

 

 

3- Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Après avoir déterminé si le changement est biblique et après avoir évalué le bon moment, le pasteur doit ensuite en évaluer les conséquences et juger si elles sont sages, si elles en valent la peine. À titre personnel, par exemple, je ne créerai pas de division pour une question de pluralité d’anciens ou  au sujet du rôle trop important d’un membre durant mes premières années au sein d’une Église. Ce sont des changements qui peuvent avoir lieu par la suite, s’ils sont accompagnés de patience et d’un bon enseignement. En revanche, je prendrai le risque de me faire virer en confrontant un diacre dans une situation ouverte d’adultère ou sur des questions comme la divinité du Christ, que l’Église y soit ou non préparée. Choisir avec sagesse les bons combats implique d’être prêt à faire face aux conséquences potentielles de votre décision, mais aussi de vous tenir devant Dieu avec une bonne conscience.

Il s’agit là d’un modèle général pour déterminer les changements que vous souhaitez réaliser et comment ceux-ci devraient être conduits. Quoi que vous fassiez, choisissez vos batailles avec sagesse, comme si vous deviez rester dans cette église pendant dix ans ou plus. Cela vous offrira une perspective différente et vous aidera à être patient.

 

Ah, dernière chose : écoutez votre femme. Ma femme m’a évité de me faire virer à plusieurs reprises par ses sages mises en garde au sujet de certains changements que je m’apprêtais à opérer. Votre femme est votre compagne et elle sera pour vous une aide précieuse. Écoutez-la.

 

 

 

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