Retour d’exil et eschatologie : implications et conclusion

Notree série sur la relation entre exil et eschatologie touche à sa fin. Après voir survolé différents livres Esaïe, Ezechiel, et Daniel, et les données du Nouveau Testament, il est maintenant tant de traiter les implications de nos observations.

Pour rappel, les trois articles de la série sont les suivants :

  1. Exil, résurrection, et eschatologie chez le prophète Esaïe
  2. Exil, résurrection, et eschatologie chez les prophètes Ezéchiel et Daniel
  3. Retour d’exil et eschatologie dans le Nouveau Testament

Implications

1- Pour l’Église

1) Le « déjà et pas encore » de la résurrection corporelle

L’Église est le nouveau peuple que Dieu s’est acquis au travers de la mort et de la résurrection du Christ (Ac 20.28). Ce peuple naît de la foi en Jésus, et contrairement à avant, il intègre aussi bien les juifs qui mettent leur confiance en Jésus que les non-juifs (Rm 1.16). Comme l’explique l’apôtre Paul, les juifs sont aujourd’hui encore en Exil pour le Salut des nations (Rm 10.21, 11.11-31)[1]. Il explique aussi que quand nous devenons chrétien, au moment de la réception du Saint-Esprit qui vient habiter dans notre cœur (Rm 5.5), nous devenons une nouvelle créature (2Co 5.17 ; Ga 6.15). Cette circoncision du cœur dont parlait le prophète Ezéchiel devient effective (Col 2.11-13a). Par conséquent, cette action de purification, de restauration, et de réconciliation devient également une réalité. Ce sont la régénération, la justification, et la sanctification. Gregory Beale écrit que « dans le temps du Nouvel Exode de l’Eglise qui est « déjà » commencé mais « pas encore » terminé, la sanctification peut être vue comme un Retour d’Exil permanent si l’on considère que le Retour d’Exil concerne la libération de l’esclavage du Diable et la restauration non pas seulement physique, mais aussi intérieure »[2].

La réconciliation est le commencement de la réalisation des prophéties concernant la Nouvelle Création et le véritable Retour d’Exil d’Israël (2Co 5.14-7.1)[3]. En effet, il y a un début d’accomplissement en Christ qui réalise les prophéties dont nous avons déjà parlées. Cela se remarque grâce au langage du Nouvel Exode qui est employé de nombreuses fois dans les évangiles (Mt 2.15 ; Mc 1.2-3 ; Lc 9.28-36). Jésus accomplit simultanément les promesses de la Nouvelle Création et les promesses de la restauration d’Israël[4]. Deux points importants sont à relever. Déjà, comme l’avait annoncé Esaïe, nous nous retrouvons dans une période eschatologique où les conditions de la Nouvelle Création sont sur terre grâce à l’association des deux concepts que sont la restauration et la création (Es 43.18-20). Ensuite, l’envoie du Saint-Esprit et son travail en nous et pour nous marque le début de notre résurrection spirituelle[5]. Mais la diaspora de l’Eglise, qui n’est pas juste une situation géographique mais théologique, montre que les chrétiens sont en Exil au milieu du monde et que la restauration commencée en Christ n’est pas encore consommée (Jc 1.1 ; 1P 1.1)[6].

 

Mais quel est le lien avec la résurrection corporelle ? Dans les évangiles il est écrit que suite à sa mort, Jésus n’est pas resté dans le tombeau, mais il est ressuscité. Et même plus que cela, puisqu’il s’est montré d’une manière visible et physique à ses disciples qui ont pu le voir, le toucher, lui parler, et manger avec lui (Lc 24.36-49 ; Jn 20.19-29). Cependant, ces passages montrent que malgré le fait que Jésus soit revenu d’une manière physique au milieu de ses disciples qui l’ont reconnu et qui ont même vu les marques des clous dans ses mains – soulignant ainsi la continuité avec son corps d’avant la crucifixion – il est à noter que son corps était en discontinuité par rapport au temps précédant sa mort puisqu’il semble pouvoir apparaître instantanément ou passer à travers des portes fermées.

Son corps ressuscité préfigurant le corps de gloire qui nous est promis, sa résurrection est une anticipation de la résurrection qui attend tous les croyants. Cependant, nous n’avons pas encore accès à ce corps glorieux. Nous le possédons, mais en espérance (2Co 5.1-10). Christ a jugé bon de nous ressusciter premièrement d’une manière spirituelle. Nous sommes donc déjà ressuscités pour la vie éternelle (Ep 2.5-6). Mais cette action de résurrection, tout comme la sanctification, est un processus enclenché qui ne sera achevé qu’au moment du Retour du Christ. Notre corps actuel continue donc de dépérir chaque jour à cause du péché qui continue de l’imprégner durant ce temps intermédiaire (2Co 4.16). Pourtant relevons le lien qu’il y a entre la sanctification – dont l’aboutissement est la glorification – et notre résurrection future. Cela devrait nous encourager car notre sanctification actuelle a un impact dans l’éternité.

Mais nous ne devons pas avoir une conception dualiste des choses en niant la dimension holistique de l’être humain, créé à l’image de Dieu aussi bien dans sa dimension spirituelle que dans sa dimension physique. En effet, Christ a bel et bien choisi de s’incarner en tant qu’homme (Jn 1.14). Il l’est devenu pleinement pour être capable de s’identifier à nous et devenir notre sauveur. Et c’est aujourd’hui encore en tant qu’homme qu’il est remonté au ciel siéger à la droite de Dieu (Ac 3.21) en attendant le Jour de son Retour où il reviendra également d’une manière corporelle (Ac 1.11). De plus, c’est également dans notre cœur, donc notre corps, qu’il a choisi de faire habiter son Esprit (Rm 8.9-10). Nous sommes donc d’une manière intégrale l’habitation de Dieu, le Temple de Dieu (Ep 2.21-22). Cela veut dire que nous ne pouvons pas faire n’importe quoi de notre corps. Lui aussi est saint, c’est-à-dire mis à part pour Dieu. Ce que nous faisons de notre corps est un culte rendu à Dieu (Rm 12.1).

Nous devons en prendre soin car il est un témoignage de l’action de Dieu en nous. Les différents commandements et les impératifs éthiques du Sermon sur la Montagne qui appellent à la pureté (Mt 5.27-30) ou ceux des épîtres qui encouragent à la modération et la sobriété (Rm 13.13 ; 1P 3.3) sont des exemples pour nous aider à vivre selon Dieu pendant ce temps eschatologique. Sans tomber dans le danger de l’idolâtrie esthétique de la mode et des cures minceur dont notre société actuelle se fait la promotrice, nous sommes appelés à prendre soin de l’habitation charnelle dont le Seigneur a jugé bon de nous doter au moment de notre création. Notre corps est aussi une œuvre créatrice, ordonnée, et belle qui reflète sa gloire.

 

2) Le Paradis :

De plus, l’apôtre Paul confirme bien que notre résurrection et notre vie glorieuse dans la Nouvelle Création sera corporelle (1Co 15.35-58 ; 1Th 4.13-18). Nous retrouverons pour l’éternité notre corps, mais cette fois sans part avec le péché. L’enseignement de Paul est difficile à concevoir pour nos esprits limités. Lui-même peine à trouver les mots pour expliquer les choses. Résumons en disant que nous serons corporellement spirituels ou spirituellement corporels. Il n’y a pas ici de contradiction mais un paradoxe dont le Christ a déjà donné une illustration suite à sa résurrection. Même si nous avons du mal à nous représenter ce que cela sera, nous comprenons parfaitement quelle joie et quelle perfection sera la nôtre. Notre corps ressuscité sans péché fera partie pour l’éternité de cette condition. Cela devrait nous pousser dès aujourd’hui à avoir un regard différent sur notre corps et sur celui de ceux qui nous entourent. Cette pensée devrait nous conduire à louer et adorer Dieu encore davantage pour les choses extraordinaires qu’il accomplit. En redécouvrant ces promesses, les enseignements gnostiques qui voient dans le corps quelque chose de mauvais et d’impur, ou les conceptions mystiques qui ne voient  de la perfection que dans le spirituel sont mises à mal et totalement rejetées par une vision biblique du monde. Même si nous souffrons encore dans nos corps périssables aujourd’hui à l’image de Job ou de Paul qui subissait tant de persécutions physiques pour l’annonce de l’Evangile (Ga 6.17), et même s’il y a de fortes probabilités pour que nous mourions avant le Retour de Jésus, nous pouvons nous réjouir de savoir que cela n’est pas la fin et que cette tente qui nous accueille aujourd’hui et qui nous fait tant souffrir sera pour nous bientôt un total sujet de joie et de gloire rendue à Dieu.

 

2- Pour les non croyants

1) L’enfer

Mais la Bible n’est pas aussi enthousiaste envers ceux qui ne mettront pas leur foi en Jésus durant leur vie terrestre. Ceux-là, en effet, restent morts spirituellement dans leurs péchés. La mort physique ne sera que l’entérinement de leur décision terrible. Comme il est écrit dans le livre de Daniel, tous les êtres humains sont en réalité éternels. La véritable différence entre le chrétien et le non-chrétien se situe dans le lieu où chacun va passer son éternité. Le Paradis pour les croyants, l’enfer pour les autres, à jamais.

Les images laissées par la Parole pour décrire ce lieu sont terribles : un endroit où le ver et la rouille rongent (Mc 9.44 ; Jc 5.3), un endroit où il y a des ténèbres, des pleurs et des grincements de dents (Mt 22.13), où la fumée des tourments ne cessera jamais (Ap 14.11). L’apôtre Paul décrit cet endroit comme un lieu où ceux qui y seront jetés seront séparés pour toujours de la présence et de la gloire de Dieu (2Th 1.9). Or c’est justement pour être en relation avec Dieu que nous avons été créés. C’est ce qu’Adam a perdu en péchant dans le jardin d’Eden. C’est cette relation que le Christ est venu restaurer en allant mourir sur la croix. Rejeter cette relation, refuser cette restauration, c’est se condamner à rester rongé par le remords de ce péché qu’est le blasphème contre le Saint-Esprit (Mt 12.31). Et cela sera sans possibilité de retour. Nous ne pourrons plus prendre de décision après-coup en disant : « Si j’avais su… ». Le refus de repentance du peuple d’Israël à son Retour de l’Exil, sa fausse foi, les malédictions de l’Alliance qui ont continué à s’abattre sur lui, sa servitude même dans le pays promis, sont autant d’images qui sont données pour décrire le sort des perdus.

 

2) Nécessité de l’Évangile

Si nous avons reçu l’amour de Dieu, le sort des autres êtres humains créés comme nous à l’image de Dieu devrait nous interpeller. Cet amour de Dieu pour nous et en nous devrait nous donner un amour pour les perdus. Car avant que Dieu ne vienne lui-même nous chercher dans notre péché, nous ne devons pas oublier que nous étions exactement comme ces personnes qui peuvent être notre père, notre mère, notre femme ou nos enfants. Probablement même qu’ils méritaient plus que moi d’être appelés par Dieu. Si l’apôtre Paul s’estimait le premier des pécheurs (1Tm 1.15-16), cela devrait nous conduire à une grande humilité envers ceux qui ne connaissent pas encore le Christ et l’œuvre magnifique qu’il a accomplie sur la croix en notre faveur. Combien cette pensée devrait faire résonner en nous le mandat missionnaire que Jésus nous a laissé avant de remonter en gloire siéger à la droite de Dieu (Mt 28.19).

D’autant que ce commandement est accompagné de deux magnifiques promesses qui comblent notre faiblesse : il sera avec nous tous les jours (Mt 28.20), et nous recevons le don du Saint-Esprit pour nous aider dans cette tâche immense (Ac 1.8). Et même plus, car non seulement l’Esprit nous équipe pour être capables d’obéir à ce commandement, mais en plus il nous donne de l’aimer car il nous fait réaliser qu’il nous a été donné pour notre bien et pour celui du monde. C’est pour cela que Christ nous a fait naître de nouveau, pour accomplir les bonnes œuvres qu’il avait prévu d’avance pour nous (Ep 2.10). Et quelle œuvre plus grande, quel miracle plus grand que celui de voir quelqu’un devenir enfant de Dieu et héritier du Royaume ?

Cette vérité eschatologique de la résurrection corporelle devrait donc nous encourager à entrer pleinement dans la mission de Dieu pour ramener par la foi et la prédication de la Parole tous ceux qui ne sont pas encore rentrés de l’esclavage du péché et qui n’ont pas été intégrés dans le corps de Christ qu’est l’Eglise.

 

3- Le cas particulier d’Israel

1) Insuffisance de la résurrection nationale

Cependant, la question d’Israël peut encore être distinguée de celle des non-chrétiens. En effet, Israël est le peuple élu de Dieu (Ex 19.6). Tout l’Ancien Testament concerne son histoire. C’est du milieu de ce peuple que Dieu s’est choisi des hommes comme Moïse et Josué, comme David qu’il a fait roi. C’est aussi par leur intermédiaire que Dieu s’est lié à cette nation au travers de différentes Alliances. Il leur a fait une promesse à l’époque d’Abraham (Gn 12.1-3), et il a envoyé ses prophètes pour parler à son peuple. Il leur a donné la Loi (Ex 20) et a mis son habitation au milieu d’eux par le Temple à Jérusalem. Le peuple d’Israël est donc un peuple à part des autres nations, il est consacré à Dieu, saint. Mais il est aussi un peuple idolâtre, comme tous les autres. Les  périodes sombres comme celles des Juges ou encore l’Exil n’étaient rien d’autre que les conséquences de la malédiction de l’Alliance manifestées dans l’histoire des hommes. Dieu s’est révélé à son peuple et aux nations aussi au travers de son jugement[7].

Pour le peuple en captivité qui ne semblait visiblement s’attendre qu’à des bénédictions terrestres, le message des prophètes concernant le Retour d’Exil était simplement synonyme de retour dans le pays promis, lieu du repos sabbatique. Les juifs s’attendaient à une résurrection, mais à une résurrection nationale, en tant qu’Etat. Ce qu’ils rêvaient, c’était de pouvoir reconstruire la ville de Jérusalem et le Temple. La ville sainte devait être la capitale qui attirerait le regard des nations vers elle pour que le monde puisse connaître Dieu. Le Temple signifiait que Dieu était revenu habiter au milieu de son peuple. La gloire de Dieu qui avait suivi les exilés (Ez 8-11) serait de retour. Les bénédictions seraient de nouveau disponibles. Un descendant de David serait placé de nouveau sur le trône pour chasser les païens aux alentours afin que les hébreux soient enfin libres. Voilà en quoi consistait le rêve messianique juif. A vouloir interpréter d’une manière trop littérale les images Ézéchiel (Ez 36.28-38), Israël était passé à côté du cœur du véritable message.

Dieu promettait un retour en Israël, et l’histoire le confirme, mais il désirait plus que cela pour son peuple. La suite de l’histoire après le Retour d’Exil ne fait que confirmer que les promesses qui étaient liées à ce dernier n’étaient qu’en partie réalisées. Gregory Beale explique que le Retour n’est pas l’accomplissement des promesses prophétiques, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, même dans le « reste » nous pouvons relever qu’il y a encore de l’incrédulité dans le cœur du peuple. La repentance n’est faite que du bout des lèvres, et cela va entraîner un manque de motivation pour la reconstruction du Temple au temps de Zorobabel qui sera condamnée par le prophète Aggée (Ag 1.1-11). Il y aura des mariages mixtes à l’époque d’Esdras et de Néhémie (Esd 9 ; Ne 13), et il faudra même tirer au sort des personnes pour aller repeupler Jérusalem (Ne 11.1). Au temps de Malachie, Dieu adresse par l’intermédiaire du prophète des questions très ironiques pour mettre en lumière le péché du peuple qui délaisse le culte du Temple et qui se plaint à Dieu comme au temps du Désert (Mal 1.2, 6, 2.14). De plus, tous les juifs ne sont pas rentrés dans le pays. Un « reste » est encore en captivité, à l’image de Daniel. Deuxièmement, la reconstruction du Temple est loin d’égaler la grandeur du premier Temple, à tel point que les anciens pleurent en se souvenant de la gloire perdue (Esd 3.12). Le Second Temple est aussi encore plus loin de la vision grandiose du Temple qu’a eu le prophète Ezéchiel (Ez 40-48). Troisièmement, Israël sera toujours en captivité dans son propre pays, puisqu’il sera gouverné respectivement par les Perses, les Grecs, les Égyptiens, les Syriens, et les Romains avant de disparaître une nouvelle fois. Et quatrièmement, il n’y a au Retour ni Nouvelle Création ni Nouvelle Jérusalem dans lesquelles juifs et non-juifs seraient réconciliés[8]. Le fait même que le prophète Zacharie donne des prophéties de jugement alors même que le peuple était rentré d’Exil aurait dû les interpeller (Za 14.1-2).

 

2) Besoin de résurrection spirituelle premièrement

Ce n’était et ce n’est donc pas tant d’une résurrection nationale dont le peuple d’Israël a besoin, mais d’une résurrection spirituelle premièrement. Tout comme les autres hommes, Israël reste encore sous l’esclavage du péché et de la mort. Tout ce qui a été dit en rapport avec les non-chrétiens s’applique aussi pour le peuple juif. Ils ont besoin de rentrer de cet Exil spirituel par la foi. Entendre et répondre au message de l’Evangile est donc aussi une nécessité pour eux s’ils veulent avoir part au Paradis au Jour du Retour du Christ. Israël doit réaliser que les promesses prophétiques s’accomplissent uniquement en Jésus et que leur Salut se trouve pleinement en lui. Nous devons les aider à comprendre que l’attente messianique est terminée puisque le Messie est déjà venu, est mort et ressuscité aussi pour leurs péchés à eux.

Il ne faudrait pas que la restauration d’une nation soit un voile supplémentaire au Salut du peuple que Dieu a choisi pour faire naître son Fils. Ni la création d’un Etat ni la construction d’un nouveau Temple ne changeront la condition de mort spirituelle de ce peuple. Aussi bonnes que ces choses puissent être. C’est aux disciples du Christ que nous sommes d’aider les juifs à réaliser que l’Exil est toujours une réalité pour eux mais que le Retour est possible dès à présent.

 

Conclusion

Finalement, il y a bien un lien entre le discours des prophètes concernant le Retour d’Exil et l’eschatologie. Nous aurions pu choisir de nombreux thèmes et choisir de parcourir tous les livres prophétiques. Mais même en se limitant aux quatre grands prophètes et au thème de la résurrection finale, nous pouvons constater qu’il y a suffisamment de matière pour établir un lien entre le Retour d’Exil dans la pensée prophétique et la fin des temps.

C’est ainsi qu’en étudiant la Bible elle-même nous avons pu voir dans le prophète Esaïe l’importance du rôle du Serviteur-Souffrant en tant que précurseur de notre résurrection future. Nous avons également vu le rôle joué par le Saint-Esprit chez le prophète Ezéchiel qui annonçait une anticipation de la résurrection au travers de la régénération et de la sanctification. Puis nous avons lu avec Daniel que cette résurrection ne concernerait pas seulement les chrétiens, mais aussi les non-croyants. Rendant ainsi l’Enfer aussi éternel que le Paradis. De plus, une condition a été relevée, qui était celle de la foi. La repentance, le retour à Dieu, étant sous-entendu tout au long du discours des trois prophètes.

Puis nous avons vu avec le prophète Jérémie que la Nouvelle Alliance était le cadre dans lequel se passait la résurrection des saints que nous appelons également la glorification. Nous avons noté à partir de l’épître aux Hébreux que deux passages montraient que cette Nouvelle Alliance était inaugurée par la mort et la résurrection du Christ. Son sacrifice substitutif et son sang versé par amour pour nous nous apportant la justice et la sainteté attendues par Dieu le Père. Et le Nouveau Testament confirme bien que c’est uniquement par la foi que nous pouvons entrer dans cette Nouvelle Alliance.

Voilà l’œuvre trinitaire. Nous sommes restaurés et réconciliés avec le Père grâce à la foi dans le sacrifice du Fils qui nous est appliqué par le Saint-Esprit au travers de notre résurrection spirituelle, gage de notre résurrection corporelle.

Mais le motif de l’Exil n’est pas que lié à la déportation babylonienne. Il se retrouve dans l’Ancien Testament en lien avec le jardin d’Eden, les migrations d’Abraham et de sa descendance, et l’Exode. Il se retrouve aussi dans le Nouveau Testament où Christ bébé part en Exil en Egypte. Puis au travers de la vie de l’Eglise qui est encore en diaspora. C’est notre situation actuelle. Ce thème est donc important pour comprendre l’Eglise de notre temps. Une question que nous pourrions donc poser serait alors de savoir en quoi l’Exil et le Retour d’Exil pourraient être des arguments apologétiques pertinents pour vivre notre vie chrétienne au milieu de la culture dans laquelle nous sommes étrangers, des résidents temporaires.

 

 

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Notes et références :

[1] ALEXANDER Desmond T. & ROSNER Brian S., Dictionnaire de théologie biblique, Exelcis, Charols, 2006, p 586

[2] BEALE Gregory, A New Testament biblical theology, Baker Academic, Grand Rapids, 2011, p 938-939

[3] Ibid., p 859-860

[4] Ibid., p 173

[5] Ibid., p 81

[6] ALEXANDER Desmond T. & ROSNER Brian S., Dictionnaire de théologie biblique, Exelcis, Charols, 2006, p 585

[7] WRIGHT Christopher, La mission de Dieu, Exelcis, Charols, 2012, p 85

[8] BEALE Gregory, A New Testament biblical theology, Baker Academic, Grand Rapids, 2011, p 173

 

 

 

 

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Renaud Genevois est pasteur à l’Église Perspectives de Colmar. Avant cela, il a été enseignant dans des écoles chrétiennes durant plusieurs années. Il a étudié à l’Institut Biblique de Genève et à l’Institut Supérieur Protestant à Guebwiller. Il prépare actuellement un master de théologie à la Faculté Jean Calvin d’Aix-en-Provence. Renaud est allé plusieurs fois en Afrique enseigner dans un institut biblique et former des enseignants chrétiens. Il écrit régulièrement pour le Bon Combat.