Les fausses alternatives du jugement Divin : La Réincarnation





Un survol sur les origines

En Grèce et en Orient

Nous pouvons retracer en partie les origines de la réincarnation (dans le monde occidentale) dans le système de croyance des communautés orphiques (VIe siècle Av. J-C) qui conjugue immortalité et cycle de réincarnation. En effet, “exilée dans le corps, l’âme doit échapper à la triste nécessité des réincarnations, elle ne peut le faire que par l’ascèse et l’initiation orphique.”[1]

L’orphisme [2]  fait ainsi partie de la pensée grecque. Pythagore en fut fortement influencé et il y ajoutera en plus la croyance en un nombre incalculable d’âmes qui flotteraient dans l’air. Platon fut influencé à la fois par l’orphisme et Pythagore. On le voit dans sa doctrine de la création des âmes où, après une première naissance, si l’âme n’honore pas les dieux, au lieu de rejoindre son astre correspondant, elle est réincarnée dans le corps d’une femme, puis dans un animal (métempsycose).

Aristote rejettera cette vision, car l’âme ne saurait exister sans le corps. Mais il ajoutera que seul le noûs (cœur intellectuel de l’âme) est immortel.

Par la suite, les néoplatoniciens (Plotin…) réintroduiront laGrece réincarnation jusqu’à en influencer les pères de l’église (Origène par exemple).

Ainsi, la réincarnation dans la pensée grecque souligne à la fois une fatalité dont il s’agit de se libérer, mais aussi une chance de libération.

Nous retrouvons aussi évidemment les racines de la réincarnation en Orient, dans l’Hindouisme [3]  et le Bouddhisme [4], celle-ci étant alors comprise comme le “cercle infernal de l’existence” dont il faut se libérer (un salut qui réside dans l’arrêt des retours sur terre). Il convient de souligner que cela est différent de la vision assez positive occidentale qui voit dans la réincarnation une certaine grâce.

Ce cycle, par un changement de corps a pour but d’atteindre la liberté véritable (le nirvana). Et “le principe qui commande son voyage de corps en corps est le désir, ou loi du karma. L’homme de désir va, par la vertu du karma, au but auquel son esprit est attaché. La finalité de la spiritualité hindoue est de se délivrer de cet attachement karmique afin de pouvoir se fondre dans le brahnam.” [5]

Il faut souligner que l’hindouisme ne  dit pas que c’est l’âme qui se réincarne mais le soi, “le principe d’identité personnelle (atman) qui habite en chacun de nous” [6]. L’Hindouisme culmine ainsi dans une mystique de délivrance [7].

Par contre le Bouddhisme promet l’auto délivrance du monde de la souffrance. Il enseigne que les âmes sont impermanentes, et les comprend comme un flux quasi informel qui ne cesse de se transformer. Il enseigne néanmoins qu’à la mort, une flamme de vie (et non un principe personnel) demeure pour aller se réincarner : “Le but thérapeutique et spirituel du Bouddhisme, c’est de se libérer du cycle des réincarnations, de ce qui fait retomber dans le kâma loca, le lieu du désir. ”[8]

C’est ce processus infernal de la réincarnation qui empêche ainsi d’atteindre le nirvâna [9]. Il est important de souligner que le Bouddhisme en tant que tel n’offre aucun appui à une philosophie de l’immortalité de l’âme. Et finalement, “la réincarnation n’apparaît dans le Bouddhisme que comme un reliquat Hindou, qui passe en fait à l’arrière-plan.”[10]

Le Bouddhisme se préoccupe moins des questions métaphysiques que d’une qualité de vie pour atteindre la libération des aliénations et des illusions de toute sorte [11].

 

Durant les Premiers siècles après Jésus-Christ

Nous retrouvons les idées de la réincarnation dans les courants gnostiques [12]  chrétiens du IIe siècle après Jésus-Christ, puis dans la cabale juive [13]. En effet, dans la cabale juive, les âmes des justes, après la mort, rejoignent Dieu. Les âmes des pécheurs vont dans la géhenne, le lieu des tourments. Et enfin les âmes qui n’ont pas été  trop bonnes et pas trop mauvaises vont passer quelques mois dans la géhenne, puis obtiennent une nouvelle chance en revenant sur terre [14].

Cette croyance connut un essor particulier après 1492, quand les juifs furent chassés de l’Espagne [15]. De nos jours, elle fait toujours partie du paysage judaïque, mais elle est avant tout une note de consolation pour ceux qui en sont partisans face aux souffrances et aux questions d’existence et de survie, tout en s’insérant dans les données les plus traditionnelles.

 

Du 18e au 20e siècle

La réincarnation  reçut aussi un accueil privilégié dans le monde philosophique occidental. Le philosophe G.E. Leising  (1729-1781) [16] la considéra comme une hypothèse plausible source d’un progressisme historique pour l’humanité. A contrario, Arthur Schopenhauer (1788-1860), au sein de son radical pessimisme existentiel, réduisit l’âme au simple “vouloir-vivre”, et compris la réincarnation comme un cycle interminable de naissance [17]  qui assure la transmigration de note volonté individuelle.

symbol reincarnationNous retrouvons aussi la réincarnation dans la théosophie moderne  [18] (Allan Kardec (1804-1869), Les Rose-Croix, Madame Blatvasky [19]  (1831-1891), Annie Besant (1847-1933) qui avaient en commun leur désir de trouver dans leur système de pensée (dont la réincarnation est une pierre angulaire) “la consolation, une relativisation du mal et de la mort, une victoire sur la matière” [20].

Puis l’anthroposophie moderne [21]  (Rudolf Steiner (1861-1925)), se basant sur la dichotomie aristotélicienne de l’âme (âme individuelle et âme en soi (noûs ou esprit)), envisage l’homme comme trinitaire, de telle sorte que seul l’esprit est impérissable, c’est lui qui transmet la vie à l’âme. Puis l’âme “établie le lien entre le corps et l’esprit pendant chaque réincarnation terrestre” [22].

Ainsi pour Steiner, la souffrance provient “d’une inadéquation de l’âme aux possibilités que lui offre la vie présente et non à une malédiction du corps” [23].

La réincarnation intervient ainsi comme le processus de libération, de développement et d’autorégulation. Elle se dessine ainsi comme “une projection rationaliste et optimiste d’un désir d’immortalité et d’expériences sans limites, au détriment de l’expérience concrète que l’homme fait de tous les aspects, positif et négatifs, de la réalité.” [24]

La particularité de Steiner fut de lier sa pensée anthroposophique au Christ : il voit en Christ l’impulsion centrale et décisive de l’histoire mondiale, car l’incarnation de Christ serait la partie visible d’un processus cosmique qui existait déjà sur terre, et, grâce au cycle des réincarnations, il serait donné à tous de rencontrer le Christ [25].

 

 

Evaluation de la Réincarnation

 

Vision cyclique VS vision linéaire

Au terme de ce bref survol de la réincarnation, il convient de noter qu’une telle pensée a marqué depuis fort longtemps l’humanité, et cela au travers de cultures assez différentes, mettant ainsi en relief que la question de la mortalité et du devenir a toujours essayer de trouver une réponse au sein des hommes, mais une réponse qui fuit la transcendance exclusive de son Créateur. Or, comme le souligna justement Cornelius Van Til : “Le Christianisme peut être démontré non comme aussi bien que  ou même meilleur  qu’une position non-chrétienne, mais comme la seule position qui ne réduit pas l’expérience humaine à un non-sens.” [26]

Nous allons donc voir succinctement pourquoi la doctrine de la réincarnation n’est ni cohérente avec l’expérience humaine, ni compatible avec la foi chrétienne.

Tout d’abord, l’ensemble du témoignage biblique caractérise l’homme comme une unité (une âme vivante [27]) qui a été créée par Dieu.

Le langage biblique désigne sans équivoque chaque être humain comme une créature de Dieu [28] et, bien que chaque individu ne soit clairement pas le fruit
d’une création de la manière que le fut Adam, il n’en demeure que nous sommes tous des créatures de Dieu qui tirent leur origine de l’activité créationelle de Dieu.

Croix du ChristLe fait que Dieu puisse œuvrer par le biais de causes secondes ne rentre pas en contradiction avec ceci et ne réponds pas entièrement à l’origine de notre existence, et particulièrement à l’origine de notre esprit (contrairement à une vision matérialiste de l’homme) [29].

La vision cyclique de la réincarnation est aux antipodes de la vision créationelle de la Bible. Face à la notion de création dans la genèse, la doctrine de la réincarnation produit des impossibilités logiques et éthiques :

“La temporalité de l’existence humaine porte (…) en elle-même, tout à la fois, la promesse de la vie, le risque de l’échec, et la possibilité réelle de la mort. Déjà, la création comme telle donne à penser que la vie humaine est unique, puisque s’y jouent la vie et la mort de chaque individu. Vouloir multiplier les existences singulières et différer la prise de risque sur plusieurs vies successives, c’est, me semble-t-il, contredire le projet créateur de Dieu et la possibilité qu’il offre à l’homme d’être responsable.”[30]

La bible inscrit de façon exclusive l’individu dans sa temporalité et sa personne physique, interdisant ainsi de fait la possibilité d’associer la personne à une multiplicité de manifestations corporelles. La parole du Christ au brigand sur la Croix [31] en est un bel exemple, car il souligne la continuité post-mortem d’un être humain singulier et individuel, et aussi le caractère irréversible de la mort.

 

Salut VS Réincarnation

Tombeau videEnsuite, la réincarnation est incompatible avec la sotériologie biblique (doctrine du salut). Celle-ci dépeint un aspect décisif et individuel de la vie humaine dans son cadre temporel terrestre qui la constitue, à savoir entre sa naissance et sa mort.

En effet, l’homme naturel récolte ce qu’il a semé dans sa chair (Gal 6 :8), ce qui souligne un processus irréversible d’une vie dans la chair dont les conséquences eschatologiques lui sont propres, individuelles et s’insérant dans une vision linéaire du Temps et non cyclique. Nous faisons face aux notions de jugement et de responsabilité qui sont inconciliables avec la réincarnation, car :

Comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement, de même Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut. [32]

Le caractère unique et linéaire de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ constitue un paradigme normatif de la linéarité de la vie de chaque être humain. Il met en relief l’étape nécessaire du jugement quant à notre vie terrestre, jugement qui constitue la déclaration eschatologique de la qualité de la vie qui suit la mort.
Ce caractère linéaire et irréversible est aussi bien présent dans la description paulinienne de la résurrection :

Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Semé corruptible, on ressuscite incorruptible. Semé méprisable, on ressuscite glorieux. Semé plein de faiblesse, on ressuscite plein de force. Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel. C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint un être vivant. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Le spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel ; ce qui est spirituel vient ensuite. [33]

Il n’existe donc pas dans la pensée biblique de notion de circularité de la vie. La résurrection est l’horizon eschatologique qui nous l’interdit car il y a continuité entre le corps semé naturel et le corps ressuscité incorruptible, de la même manière que cela le fut pour le Christ.

Et même la question épineuse de l’état intermédiaire (l’état des morts avant le retour de Christ) ne permet pas d’extrapolations sur des successions de vies cycliques, car la Bible considère la mort physique comme irréversible [34]  tout en soulignant une continuité de l’existence de la personnalité de l’individu : l’exemple de la rencontre du Christ de Moïse et Elie sur le mont de la transfiguration en est un bel exemple [35].

 

Conclusion

La réincarnation constitue souvent un exutoire important de l’homme d’aujourd’hui car, face à la souffrance et la mort, il la perçoit comme la promesse d’un cheminement évolutif de sa propre vie, au sein de laquelle l’épanouissement de son égo est maître [36].

Alors qu’en fait elle n’est autre chose qu’une fuite de ses responsabilités vis à vis de son Créateur. Cette vision moderne de la réincarnation tire certainement sa formulation dans la rencontre de la pensée évolutionniste du XIXe siècle et l’idée gnostique du retour de l’âme vers son origine [37].

En effet : “A travers ce processus évolutif, l’Ego (le Soi, la racine supramentale et spirituelle qui transmigre de corps en corps) s’auto-réalise et, en quelque sorte, se divinise, en intégrant toujours plus les expériences accumulées.” [38]

Elle offre une maigre consolation et une espérance frelatée centrée sur l’homme.

Mais contrairement à cela, la Bible nous offre une vision “qui respecte les limites de la condition humaine et qui donne les moyens de  ne pas confondre Dieu et l’homme” [39], et qui proclame un évangile porteur d’une vraie espérance dont Jésus-Christ seul, le logos qui s’est incarné, en est la source dans sa mort et sa résurrection. La résurrection de Jésus-Christ est l’argument historique qui détruit tout simplement l’illusion d’une sorte de cycle rédemptif via la réincarnation.

 

(D.S)

 

 

 

Notes et références :

[1] Denis Müller, Réincarnation et Foi Chrétienne, Labor & Fides, 1986, p.15-16.
[2] Orphée est un personnage mythologique, fils du roi Thrace Oeagre et de la muse Calliope. Il savait charmer les animaux et émouvoir les êtres inanimés avec sa lyre.
[3]  IIIe millénaire avant Jésus-Christ.
[4]  Ve siècle avant Jésus-Christ.
[5]  Denis Müller, Réincarnation et Foi Chrétienne, Labor & Fides, 1986, p.20
[6]  Ibid, p.21.
[7]  Dans son livre, Müller souligne la contradiction mise en lumière par Schweitzer qui montra que la pensée Brahmanite (la plus ancienne) ne comportait ni de négation du monde, ni de mépris  mystique pour l’éthique. Mais elle entrevoyait un salut universel où toutes les âmes seraient unies à Brahman. Alors que la doctrine de la réincarnation présuppose un processus de punition et  une vision de la matière comme une entrave.
[8]  Ibid, p.27.
[9]  Le nirvana est à la fois un rien, ce n’est pas un lieu mais un état de délivrance, de non-désir. Mais pour l’école Vaibhâsika, il est un lieu de béatitude.
[10]  Ibid, p.28.
[11]  Ibid.
[12]  Le livre le plus connu fut alors “Le livre secret de Jean”. Les gnostiques “interprétaient la parole de Paul : “je vivais autrefois sans Loi “ (Rom 7 :9) de la manière suivante : “Avant  de venir dans ce corps, je vivais dans une espèce de corps qui n’est pas sous la Loi : un corps de bétail ou d’oiseau.” ”(Müller, p.30).
[13]  Courant juif entre le IIe siècle et le XVIe siècle dont le Rabbi Siméon Bar Yochaï fut à l’origine.
[14]  Le Ghilgoul, ou la migration des âmes.
[15]  Ecole d’Isaac de Louria qui écrit le Livre des transmigrassions de l’âme.
[16]  Il comprend la réincarnation comme « la possibilité d’acquérir de nouvelles connaissances et d’accomplir de nouvelles réalisations. » (Müller, p.38).
[17]  Cycle englobant la métempsycose et la palingénésie (cf A. Schopenhauer, Métaphysique de la Mort, Paris 10/18, p.160).
[18]  Elle est un mouvement syncrétique qui se base sur les traditions hindouistes et bouddhistes. Elle constitue un mouvement philosophique ésotérique qui tente de connaitre « le Divin et les mystères de la vérité » au travers d’un système initiatique.
[19]  Mme Blatvasky, Doctrine secrète, 1888. Elle définit la réincarnation de l’Ego (qui est septénaire) de la façon suivante : “L’Ego intérieur qui se réincarne en revêtant corps après corps, qui emmagasine les impressions des vies successives, qui acquiert l’expérience et l’adjoint à l’Ego divin (l’Esprit ou atma), qui souffre et qui jouit durant une immense périodes d’années, est le cinquième principe, manas.” (Clés de la Théosophie VI, Le livre de la réincarnation, p536 cité dans Müller, p49).
[20]  Müller, p.52.
[21]  “L'anthroposophie est avant tout une pratique, une pratique de transformation personnelle et sociale qui permet de concilier recherche spirituelle et engagement quotidien, éducation de   soi et évolution du monde. L'homme s'auto-éduque par un effort de conscience dans son expérience de la réalité sensible et suprasensible. Cet effort repose sur l'activité de l'âme avec toutes  ses facultés, celles de la pensée, celles du cœur et celles de la volonté.” (Définition donnée dans le site www.anthroposophie.fr (22/09/2012)
[22]  Ibid, p.58.
[23]  Ibid, p.59.
[24]  Ibid.
[25]  Ibid, p.62.
[26]  C. Van Til, A Christian Theory of Knowledge, 1969, p.19 cité dans Greg Bahnsen, The crucial concept of self-deception, WTJ (Spring 1995), Vol 57/1, p3.
[27]  Gen 2 :7, 1 Cor 15:45.
[28]  Job 31:15, Col 1:16ss.
[29]  En ce qui concerne l’origine de notre âme, nous ne rentrerons pas dans le débat qui oppose traducianistes et créatianistes, bien que nous pensions que la Bible soit clairement plus du côté d’une vision créationiste (Es 42 :5, cf W. Grudem, Théologie Systématique, Excelcis (2011), p.530).
[30] Müller, p.113.
[31]  Luc 23:43.
[32]  Heb 9:27-28.
[33]  1 Cor 15:42-46.
[34]  Matt 10 :39.
[35]  Luc 9:30ss. La Parabole de Lazare et du riche est aussi un très bon exemple de cette irréversibilité et de la responsabilité éthique individuelle qui interdit toute espérance d’une réincarnation. Ce qui est d’autant plus intéressant dans cette parabole est le fait que lorsque la possibilité d’un retour sur terre est demandée par le riche, la réponse d’Abraham souligne    que ce retour se ferait par une résurrection et non une réincarnation qui dépersonnaliserait la notion de l’individu. Il y là un profond présupposé biblique : l’homme est unique en tant que    personne et son corps lui est propre, il n’est pas interchangeable avec un autre corps, il est uniquement ressucitable. L’homme est un être singulier personnel dont la vie est inscrite dans un continuum de vie  linéaire et responsable qui interdit toute circularité.
[36]  Il faut noter qu’une telle vision est contraire à la vision  hindouiste ou Bouddhiste traditionnelle dont la finalité est la libération de ces cycles de réincarnation.
[37] Müller, p.116.
[38]  Ibid.
[39]  Ibid, p.118.




                    

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