Question #92 – En quoi consiste la prière acceptable?

 

Question: En quoi consiste la prière acceptable?

Réponse : Pour être acceptée de Dieu, la prière doit être faite au nom du Fils, avec l’aide de l’Esprit et selon la volonté du Père révélée dans l’Écriture. ~ Jean 14.13-14 ; 1 Jean 5.14-15

Après avoir établi le principe qui doit réguler l’adoration au paragraphe 1, affirmé au paragraphe 2 l’exclusivité de Dieu et de son médiateur comme objet du culte religieux et de toute dévotion, la confession présente maintenant les éléments qui composent le culte d’adoration. Le premier élément qui est mis de l’avant est la prière puisque celle-ci est un élan inscrit dans la conscience de tout homme.

(Par. 3) La prière avec action de grâce, étant une part du culte naturel, est requise par Dieu de tous les hommes. Cependant, pour être acceptée, elle doit être faite au nom du Fils, avec l’aide de l’Esprit selon sa volonté, avec intelligence, respect, humilité, ferveur, foi, amour, persévérance, et dans une langue connue en présence d’autres.

 

S’il est vrai que Dieu entend les prières de tous les hommes (Ps 65.3), il ne les accepte pas toutes pour autant. Trois conditions de base sont requises pour que la prière soit acceptable devant Dieu. La première est que la prière, comme le reste du culte d’adoration, requiert la médiation de Jésus-Christ pour être agréée. Le Seigneur enseigne à ses disciples à s’adresser au Père en son nom (Jn 14.13-14, 16.24). Prier au nom de Jésus n’est pas une formule magique, mais l’expression de notre confiance en lui seul pour nous approcher de Dieu.

Uniquement les personnes qui ont été régénérées par l’Esprit saint peuvent véritablement prier au nom du Fils de Dieu, car elles sont persuadées intérieurement de leur besoin de sa médiation (Jn 6.29, 16.8). La régénération de l’Esprit constitue la deuxième condition de la prière acceptable. La régénération est toujours accompagnée d’une œuvre d’illumination par laquelle, sans savoir prier parfaitement, nous apprenons à prier Dieu avec les bonnes dispositions et selon sa volonté (Jn 14.26 ; Rm 8.23,26).

Ainsi, grâce à la médiation du Fils et l’illumination de l’Esprit nous pouvons prier selon la volonté du Père afin d’être agréés de Dieu. Demander quelque chose selon la volonté de Dieu (1 Jn 5.14) concerne non pas sa volonté secrète de décret, mais sa volonté révélée dans sa Parole. Il est donc important d’être instruit dans la connaissance des Écritures afin de prier en conformité avec celles-ci.

La confession ajoute ensuite une liste de critères qui doivent aussi caractériser la prière. L’intelligence implique que la prière est réfléchie puisqu’elle s’adresse à un Être intelligent, elle ne doit pas être un simple flot de paroles irréfléchies ou de vaines répétitions (Mt 6.7). Le respect et l’humilité sont nécessaires « car Dieu est au ciel » (Ec 5.1), il faut donc prendre garde à nos paroles, notre posture et notre attention en prière. La ferveur nous amène à prier avec foi (Jc 5.16), car il ne faut pas prier pour prier, mais avec la certitude que Dieu écoute notre prière et la reçoit. Cette posture favorise l’amour envers notre Seigneur ainsi que la persévérance dans notre vie de prière (Col 4.2 ; Ep 6.18).

En ajoutant que la prière doit être « dans une langue connue en présence d’autres », la confession ne vise pas la glossolalie, qui n’était pas une pratique répandue à cette époque, mais bien la prière liturgique en latin qu’on retrouvait dans les Églises ritualistes. L’Écriture enseigne que la prière publique sert aussi à l’édification commune et doit donc être comprise par les auditeurs présents (1 Co 14.16-17). La confession poursuit sa présentation de la prière au paragraphe suivant en abordant les prières légitimes et non légitimes.

(Par. 4) Il faut prier pour toutes choses légitimes, pour toutes sortes d’hommes actuellement en vie ou qui viendront à naître. Toutefois il ne faut pas prier pour les morts, ni pour les personnes dont on peut savoir qu’elles ont commis le péché à la mort.

 

Lorsque les chrétiens prient, ils doivent intercéder pour tous les hommes et n’exclurent aucune catégorie de personnes de leurs prières, pas même leurs ennemis (Mt 5.44 ; 1 Tm 2.1-4), dans la mesure où les personnes pour lesquelles ils prient ne sont pas décédées. S’il n’est pas légitime de prier pour le salut des morts, il est cependant très bien de prier pour l’âme de personnes qui viendront à naître comme Jésus l’a fait dans sa prière sacerdotale (Jn 17.20) ou encore le roi David qui priait pour les descendants que Dieu lui avait promis (2 S 7.29). Mais ce même David cessa de prier pour son enfant lorsque celui-ci mourut (2 S 12.21-23). La raison pour laquelle il ne faut pas prier pour les morts est que cela est inutile, car s’ils sont en enfer notre prière ne fera rien pour eux (Lc 16.24-26) et s’ils sont au paradis ils n’ont plus besoin de nos prières. La prière pour les défunts qui est pratiquée par les catholiques vise généralement les morts qui sont au purgatoire, un lieu d’existence que l’Écriture ne reconnaît pas.

La confession de foi ajoute une deuxième catégorie de personnes pour lesquelles il ne faudrait pas prier : des personnes vivantes, mais « dont on peut savoir qu’elles ont commis le péché à la mort ». Cette affirmation s’appuie sur le texte difficile de 1 Jean 5.16 qui déclare ceci :

Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu’il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, il la donnera à ceux qui commettent un péché qui ne mène point à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort ; ce n’est pas pour ce péché-là que je dis de prier.

 

Le péché qui mène à la mort est un endurcissement irréversible d’une personne que Dieu livre à la mort (Mc 3.28-30). Le Seigneur fait parfois connaître un tel verdict à ses prophètes (Jr 11.14 ; Ac 5.1-11 ; Ap 2.20-23). La confession n’affirme pas que nous puissions habituellement savoir avec certitude qu’une personne particulière est déjà damnée, mais elle garde cette possibilité ouverte. Mais de façon générale l’Écriture nous encourage à garder espoir et à continuer de prier pour la vie tant qu’une personne n’est pas morte (Lc 23.43 ; Ac 26.29 ; 1 Co 7.1 ; 2 Tm 2.25).

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Pascal Denault est pasteur de l’Église réformée baptiste de St-Jérôme. Il est titulaire d’une Licence (BA) et d’un Master en théologie (ThM) de la Faculté de théologie évangélique de Montréal. Pascal est l’auteur des livres Le côté obscur de la vie chrétienne (2019, Éditions Cruciforme) – Une alliance plus excellente (2016, Impact Académia) – Solas, la quintessence de la foi chrétienne (2015, Cruciforme) – The Distinctiveness of Baptist Covenant Theology (2017 Revised Edition, Solid Ground Christian Books).