Oui, Dieu se soucie de nos biens personnels et de la manière dont nous les gérons

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Dans le Catéchisme de Heidelberg, nous retrouvons cette question que j’aimerais que nous considérions :

Question 111 : Et à toi, qu’est-ce que Dieu ordonne dans ce commandement ? 

Réponse : De rechercher, autant que possible, l’avantage de mon prochain, d’agir envers lui comme je voudrais qu’on agisse envers moi, et de m’appliquer à assister l’indigent dans sa détresse

 

Le huitième commandement ne consiste pas simplement à s’abstenir de voler 

Vous vous dites peut-être : « Tout ce que j’ai à faire, c’est de ne rien voler. Je vais m’efforcer de tout mon cœur de ne pas être cupide et d’en arriver à ce point, et ce sera bon. Je ne suis pas si mauvais. » Toutefois, les prescriptions du huitième commandement sont beaucoup plus vastes. Il nous ordonne de penser aux autres comme nous voudrions qu’ils pensent à nous : 

« Je voudrais des lois, des avantages et des procédures qui protègent et promeuvent le bien-être de mon prochain. » 

« Je voudrais travailler dur pour pouvoir aider mon prochain lorsqu’il ne va pas bien. »

 

Le commandement nous prescrit non seulement de nous abstenir de voler, mais également d’avoir un esprit de générosité, afin d’aimer donner aux autres et aider les personnes dans le besoin. 

 

 

Dieu se soucie de nos biens personnels

Le huitième commandement est construit sur le droit à la propriété privée, qui est une bonne chose. Ce n’est pas juste une idée moderne. Elle apparaît tout au long de la Bible. La loi de l’Ancien Testament laisse entendre que Dieu se soucie de nos biens personnels. Pourquoi aurait-il donné un commandement au sujet du vol s’il n’y avait rien de sacré dans la propriété privée et les biens personnels ? Exode 22 contient toute une liste de règles qui se rapportent aux frontières et aux délimitations de propriétés. 

Même le livre des Actes nous décrit une Église primitive dont les membres donnaient librement, partageaient et subvenaient mutuellement à leurs besoins, mais pour agir ainsi, ils devaient vendre leurs biens. Ils ne formaient pas une sorte de commune ou de société communiste où les gens mettaient tous leurs biens dans une caisse commune et où personne ne possédait rien en propre. Ils avaient simplement un instinct communautaire. Il y a une grande différence entre les deux. Ils avaient encore des possessions, mais un esprit de générosité les poussait à partager avec ceux qui étaient dans le besoin. Ils vendaient leurs biens afin d’aider leurs frères et sœurs. La gestion des possessions était d’ordre individuel, même si la préoccupation générale concernait d’abord la communauté. 

Posséder des biens n’est pas une mauvaise chose. Nous voyons dans l’Ancien Testament que la prospérité de la nation était l’une des bénédictions principales de l’alliance avec Israël. Job donnait aux pauvres, et pourtant il ne s’offusquait pas lorsque ses enfants faisaient des festins. Jésus a encouragé ses disciples à laisser derrière eux leurs terres, leur famille et leurs biens, car ils allaient recevoir bien plus dans les temps à venir. Il ne s’empêchait pas de les motiver en leur parlant du bon côté des possessions et de la prospérité. 

 

 

Il est important de conserver et d’apprécier ce qui nous appartient, pour avoir l’occasion de le partager librement avec les autres

De toute évidence, nous ne devons pas prendre ce qui ne nous appartient pas. Mais implicitement, il est aussi important que nous puissions conserver et apprécier ce qui nous appartient, pour avoir l’occasion de le partager librement avec les autres. C’est le précepte qu’enseigne Éphésiens 4.28. Réfléchissez à ce principe. Parmi vous, certains aiment leur travail, et d’autres trouvent qu’il les mène à une impasse aliénante. Nous pourrions approfondir toute une théologie du travail, mais l’une des raisons pour lesquelles nous devons travailler dur est pour avoir de quoi partager avec les autres lorsqu’ils sont dans le besoin. 

J’aime beaucoup cette citation de R. Kent Hughes : 

« Chaque fois que je donne, je déclare que l’argent n’a aucun contrôle sur moi. Une générosité perpétuelle est une dé-déification perpétuelle de l’argent. » 

 

 

Là où va votre trésor, votre cœur aura tendance à le suivre

Là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. Mais l’inverse est également vrai : là où va votre trésor, votre cœur aura tendance à le suivre. Si vos trésors sont vos affaires, vos jouets, votre atelier, votre salle d’exercice, votre voiture ou votre maison, alors c’est là que sera votre cœur. Ainsi, si vous avez du mal à placer votre cœur au bon endroit, placez d’abord votre argent au bon endroit, et votre cœur suivra. 

Lorsque vous donnerez généreusement à l’Église et à d’autres causes et organisations au service du royaume de Dieu, vous verrez que votre cœur s’intéressera à ce qui se passe.  

 

 

Nous devons être de bons intendants

Certains d’entre nous volent Dieu. Malachie 3.1-12 nous met en garde contre le fait de ne pas payer la dîme. Le prophète considère que cela revient à voler Dieu, car Dieu est propriétaire de toute chose. Tout ce que nous avons, c’est lui qui nous le prête. En fin de compte, le huitième commandement nous ordonne d’être de bons intendants. Nous sommes des gardiens, et nous devons utiliser nos dons et nos opportunités avec sagesse (Mt 25.14-30). Nous devons utiliser nos biens pour amener les gens vers le ciel (voir la parabole de l’économe infidèle dans Luc 16.1-13) et pour nous amasser des trésors dans le ciel. 

Avez-vous déjà remarqué que par moments, Jésus se montre moins « spirituel » que nous pourrions le penser ? Mes propos peuvent sembler erronés, alors je m’explique. Nous pourrions nous attendre à ce que Jésus dise : « Tu veux acquérir des biens ? Quelle honte ! Tu veux la sécurité et la quiétude ? Quelle honte ! Pourquoi ne désires-tu pas des choses plus importantes ? » Toutefois, ce n’est pas ce qu’il dit. Il identifie plutôt les désirs de tout être humain. Nous voulons être sûrs d’avoir quelque chose qui durera. Nous voulons nous assurer d’avoir suffisamment pour l’avenir. Jésus dit : « D’accord, je comprends. Je vais vous enseigner comment être vraiment heureux : amassez-vous des trésors dans le ciel ! » 

À aucun moment Jésus ne s’oppose à l’impulsion humaine de posséder des trésors. Il s’oppose au fou qui pense que les trésors terrestres peuvent réellement le satisfaire ou durer. 

 

Amassez-vous des trésors dans le ciel

Une vieille plaisanterie prétend qu’on ne voit jamais un corbillard tirer un camion de déménagement. Vous ne pourrez rien emporter. Voulez-vous être à l’abri et en sécurité ? Voulez-vous avoir suffisamment ? Voulez-vous des villas et des palais ? Voulez-vous diriger ? Voulez-vous posséder un trésor qui ne rouillera jamais, des réserves qui ne diminueront pas et un compte retraite qui ne perdra jamais de sa valeur ? Bien ! Permettez-moi de vous dire comment obtenir tout cela : amassez-vous des trésors dans le ciel. Il n’y a ni rouille, ni mites, ni crises économiques dans l’au-delà. Pensez à ce qui compte vraiment. Le désir de sécurité n’est pas mauvais. Le désir d’avoir des biens n’est pas mauvais. Le désir d’éprouver de la joie n’est pas mauvais. Mais Jésus dit : « Ne soyez pas insensés. » 

 

Pensez à la promesse stupéfiante que Pierre nous partage : 

« [Dieu] nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir ; il vous est réservé dans les cieux » (1 Pi 1.3,4). 

 

Ne serait-il pas formidable d’assister à un séminaire sur les finances et que le gourou annonce : « Je peux vous promettre un compte retraite qui ne disparaîtra jamais, qui ne sera jamais perturbé, qui ne diminuera jamais et qui ne perdra jamais de sa valeur. Ça vous intéresse ? » Oui ! Voici ce que dit la Bible : « C’est ce que j’ai pour vous. Cet héritage est tenu en réserve au ciel pour tous ceux qui placent leur foi en Christ et marchent avec lui dans la foi et la repentance. » Nous voulons conserver des biens et avoir quelque chose que rien ne peut nous enlever, alors Jésus répond : « Amassez-vous des trésors dans le ciel. Vous avez le Saint-Esprit comme acompte de cet héritage incroyablement riche qui est à venir. » 

 

 

Une bonne nouvelle

Je conclurai par une bonne nouvelle, de peur que vous ayez l’impression de porter le poids du monde sur vos épaules. Maintenant que nous avons parlé d’argent, de générosité et de cupidité, vous vous demandez peut-être : « Quelle bonne nouvelle pourrait-il y avoir pour moi ? » Si c’est le cas, souvenez-vous que Jésus a rendu son dernier souffle, est mort sur la croix et a été crucifié au milieu de deux brigands, deux transgresseurs absolus du huitième commandement. Ils étaient voleurs, bandits, fauteurs de trouble, brigands et cambrioleurs. 

Cependant, l’un des deux s’est tourné vers Jésus et a dit : 

« Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes […] Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne » (Lu 23.41,42). 

Et Jésus lui a répondu : 

« Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (v. 43). 

 

Dans son agonie, il a promis à cet homme un héritage qu’il avait sans doute passé sa vie à chercher, en vain. À cet instant même, Jésus a réorienté le voleur sur la croix et l’a aidé à voir que c’est seulement dans l’Élu de Dieu qu’il trouverait enfin ce qu’il avait toujours cherché.

 

 

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