Que penser des apocryphes de l’Ancien Testament ?
L’étude du catholicisme romain a pris une place importante pour moi ces derniers temps, parce que j’ai voulu évaluer véritablement ce qu’il affirmait. Après tout, si les théologiens catholiques romains ont raison, je ne voudrais pas passer à côté. L’un des sujets que j’ai abordé avec appréhension est celui du Canon. J’avais l’impression que j’allais tomber sur le talon d’Achille du protestantisme. Or, j’aimerai ici vous montrer que ce n’est pas le cas du tout en rappelant les arguments des catholiques au sujet du Canon et en proposant divers articles de mon blog sur le sujet.
Ces arguments sont de trois ordres. (i) Il y a les arguments internes, qui cherchent à donner des preuves positives de l’inspiration des livres apocryphes, ils citent par exemple certains passages parlant du Christ en avançant qu’il s’agit d’une prophétie inspirée. (ii) Il y a ensuite les arguments historiques qui consistent à montrer que l’Église aurait reconnu dans tous les siècles un caractère inspiré aux apocryphes. Ils s’appuient pour cela sur le fait que les pères citent les apocryphes, les nomment « Écritures » et le fait que des conciles locaux nord-africains livrent des listes du « canon » contenant ces livres. Enfin, disent-ils, les médiévaux partagent cette même attitude face aux apocryphes. (iii) Puis il y a un argument qui dérive du sujet de l’autorité de l’Église : si c’est elle qui a établi le canon, cela ne prouve-t-il pas qu’elle a autorité sur les Écritures ?
J’ai abordé la question des preuves internes sur mon blog en traduisant ce que le théologien François Turretin en dit. Il donne ici plusieurs éléments des livres apocryphes qui sont incompatibles avec l’inspiration. Cet angle est moins développé sur mon blog puisque je me suis surtout arrêté pour l’instant à la question historique, de laquelle les catholiques romains font grand cas. Vous pouvez aussi consulter cet autre article sur la question du canon en général expliquant sur quel critère le canon a pu être établi.
Pour la question historique, mon point de vue a évolué au fur et à mesure de mes recherches sur le sujet et cela se voit quand on lit mes articles dans un ordre chronologique, les derniers étant les plus clairs et apportant le plus d’éléments historiques. Il y a tout d’abord ce premier article mentionné plus haut où j’aborde rapidement la façon dont les pères considéraient les apocryphes. Puis, dans cet autre article, j’ai traduis une fois de plus ce que dit François Turretin sur les pères et le canon. Il fait une remarque qui a grandement éclairé la question pour moi : les pères donnaient un double sens au mot « canon ». Il pouvait désigner soit les livres lus publiquement à l’Église soit, dans un sens plus strict, les livres inspirés.
Dans un autre article, j’ai écrit sur la Septante : que penser de cette version biblique, peut-on s’appuyer sur elle pour forger un argument en faveur de l’inclusion des apocryphes dans le canon de l’Ancien Testament ? Enfin, et c’est mon article le plus développé, j’ai écrit sur la façon dont l’Église au Moyen-Âge a considéré les apocryphes. Je conclue que l’Église catholique romaine a innové au Concile de Trente en les plaçant sur un pied d’égalité avec les livres inspirés car l’Église médiévale ne le faisait pas plus que l’Église antique.
Pour ce qui est de l’autorité de l’Église sur l’Écriture, j’ai traduit ce que le Réformateur Martin Bucer en dit. Il montre par une analogie qu’il s’agit d’une erreur de raisonnement de dire que le Canon prouve la suprématie ou la préséance de l’autorité de l’Église sur celle de l’Écriture et rappelle la façon dont nous reconnaissons le canon. Il s’agit de reconnaître l’autorité déjà existante d’un livre en raison de son inspiration et non pas de lui donner une autorité en le plaçant dans une liste de livres. C’est Dieu qui a établit le canon, nous n’avons fait que le reconnaître.
Enfin, dans un dernier article, j’encourage les protestants à lire les apocryphes et à ne pas les voir comme des livres dangereux mais utiles si on les lit en étant conscient qu’ils ne sont pas inspirés. Je donne quelques raisons de le faire mais je ne veux pas non plus faire peser sur les chrétiens toute une liste de choses à faire : « tu dois lire tel théologien, tu dois lire les pères, tu dois lire les apocryphes ». J’encourage avant tout le lecteur à persévérer dans la lecture de la Parole.
Je vous invite à consulter la catégorie « Canon » de mon blog pour voir les prochains articles qui seront publiés sur la question.
MG