4 raisons de ne pas bénir une union homosexuelle
Le synode national de l’Eglise Protestante Unie de France a adopté hier à une écrasante majorité la bénédiction des couples homosexuels par les pasteurs de leur dénomination.
Pour les croyants attachés au texte biblique, il s’agit là d’une bien triste décision.
Voici en effet 4 raisons pour lesquelles l’Eglise ne doit pas apporter sa bénédiction à l’union de deux personnes du même sexe.
1- L’union voulue par Dieu est clairement hétérosexuelle
C’est Dieu qui a créé l’homme “mâle et femelle” (Gen. 1:27) afin qu’ils s’unissent et “forment une seule chair” (Gen. 2:24).
Gen. 2:24 sert de fondation à l’alliance biblique du mariage et est presque systématiquement cité chaque fois qu’un enseignement est apporté à ce sujet (cf. Mal 2:15; Matt. 19:5-6; Mar. 10:8; Eph 5:31).
Lorsque Jésus y fait allusion, il ne manque pas de rappeler que la différenciation des sexes précède et sert de base au mariage (Matt. 19:4; Mar. 10:6). Le mariage est bien “ce que Dieu a joint” (Matt. 19:6; Mar. 10:9), c’est à dire un homme et une femme.
Rien, absolument rien ne laisse penser que la bénédiction de couples du même sexe est selon le plan de Dieu pour l’Eglise.
2- L’Eglise ne peut pas bénir ce que Dieu ne bénit pas
De même que d’autres pratiques, l’homosexualité est qualifiée de péché et condamnée comme telle dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament (cf. Gen 19:1-11; Lev. 18:22; 20:13; Juges 19:16-24; 1 Rois 19:24; 1 Rois 15:12: 2 Rois 23:7; Rom. 1:18-32; 1 Cor. 6:9-11; 1 Tim 1:8-10: Jude 7).
Il n’existe bien entendu aucun commandement biblique positif appuyant l’union de deux personnes du même sexe.
Les quelques arguments en faveur de l’homosexualité invoqués par certains théologiens libéraux ont été largement réfutés par des spécialistes comme Robert A.J. Gagnon. (1)
Comment l’EPUdF peut-elle donc bénir ce que Dieu condamne ? En rejetant une lecture respectueuse de l’autorité et de la perspicuité de la Bible, souvent dénoncée comme une “interprétation fondamentaliste.”
Au-delà de la problématique sociétale qui motive largement la décision de l’Eglise Protestante Unie, les conclusions du synode sont la conséquence logique de la manière dont les théologiens de cette dénomination considèrent le texte sacré.
Quelle tristesse de voir des Eglises issues de la Réforme traiter la Parole de Dieu de la sorte…
3- Un bien mauvais signal envoyé à la communauté homosexuelle
L’Eglise a le devoir d’accueillir et d’aimer les homosexuels de manière concrète. Mais officialiser de la sorte leur union est le dernier moyen d’y parvenir.
Car en ouvrant la bénédiction aux couples du même sexe, l’EPUdF normalise la pratique homosexuelle, là où elle devrait plutôt inviter des pécheurs à la repentance.
Bien sur, certains estimeront que “bénir” ne veut pas dire “approuver”, mais surtout “accueillir.”
Mais comme l’a rappelé Daniel Liechti, il s’agit de ne pas confondre “le (bon) souci de l’accueil des homosexuels avec la ‘bénédiction’ d’une pratique dénoncée par la Bible.”
Il est de plus peu probable que ce soit la manière dont l’entende la communauté homosexuelle, surtout au regard des publications de presse qui voient unanimement dans la bénédiction protestante l’équivalent du sacrement catholique du mariage. (2)
Sans compter que cette décision synodale a été prise au moment même où la journée internationale de lutte contre l’homophobie battait son plein !
Les personnes homosexuelles souhaitant suivre Christ doivent entendre que ce que Christ désire, c’est les sauver et les transformer.
Comme le rappelle la Commission d’éthique protestante évangélique, “la personne homosexuelle qui s’engage avec le Christ est appelée à changer, à se laisser transformer, à évoluer dans sa relation avec Dieu vers une manifestation toujours plus claire de la sanctification dans ses aspirations, dans ses paroles et dans ses comportements.” (3)
Ce n’est certainement pas en sanctionnant d’un acte liturgique l’union de deux personnes du même sexe que l’EPUdF contribue à faire passer ce message.
4- Une porte ouverte à de futures évolutions
C’était déjà l’un des arguments invoqués au moment des grandes manifestations contre le “mariage pour tous” : qu’en est-il des zoophiles, des pédophiles, des polyamoristes, ou de ceux qui souhaiteraient s’unir à leur objet personnel favori ?
Prenons l’exemple de la polyamorie (une personne ayant des relations intimes avec plus d’une autre personne) : s’il devient possible de “bénir sans approuver” l’union de deux personnes du même sexe, qu’est-ce qui empêcherait d’en faire de même avec l’union de deux, trois, ou dix personnes ?
Si l’on suit la logique de l’EPUdF, il ne serait pas étonnant que ce soit la prochaine étape.
Dites-moi ce que le monde dit aujourd’hui, et je vous dirai ce que l’Eglise dira dans sept ans.
Cette citation de Francis Schaeffer prend tout son sens au lendemain de la décision de l’EPUdF. Pour autant, ne soyons pas surpris : il s’agit de l’évolution logique d’une dénomination dont le souci principal est d’être en phase avec la “modernité.”
Pour nous, attachons-nous à Dieu et à sa Parole. Aimons nos prochains homosexuels de manière concrète. Commençons par leur témoigner de la grâce de Dieu qui est en Jésus-Christ.
GB
Notes et références :
(1) Robert A.J. Gagnon, The Bible and Homosexual Practice: Texts and Hermeneutics (Abingdon Press, 2002)
(2) Voir par ex. cet article du quotidien de gauche Libération.
(3) Commission d’éthique protestante évangélique, Aimer mon prochain homosexuel.